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Les professeurs Aylward, Pothier et lyer ont suggéré d’appliquer l’analyse intersectionnelle sur deux fronts. Sur le premier front, il faut passer d’une perspective axée sur un seul modèle à une analyse construite sur l’idée que les expériences individuelles sont fondées sur des identités multiples qui s’exposent à plus d’un motif. Sur le second front, il faut alors poursuivre l’analyse pour examiner les faits de la cause en fonction des facteurs contextuels. D’après Aylward, procéder à une analyse contextuelle, c’est examiner les stéréotypes discriminatoires; l’intention de la loi, du règlement ou de la politique; la nature ou la situation de la personne en cause; et les antécédents sociaux, politiques et légaux de la façon dont la personne est traitée dans la société.

L’analyse intersectionnelle peut évoluer en fonction des progrès effectués dans l’analyse de l’égalité des sexes, l’analyse critique des races et l’analyse des droits des personnes avec un handicap ainsi que de la jurisprudence sur l’égalité des droits. Ce sont toutes des stratégies qui se sont développées pour répondre aux stéréotypes et prendre en compte les expériences uniques et multiples des personnes en fonction de leur race, de leur sexe ou de leur handicap, et qui doivent nécessairement faire partie du cadre contextuel et analytique de l’étude de la discrimination. L’analyse intersectionnelle permet d’observer la personne sous l’optique de son contexte social. Elle peut prendre en compte, dans une certaine mesure, les conditions sociales associées à la pauvreté, au faible revenu et à la clochardise.

Dans certaines affaires, des motifs comme le sexe, la race ou un handicap, pour n’en nommer que quelques-uns, peuvent se recouper et, ensemble, produire des effets uniques, créant des « minorités discrètes et insulaires » dont les caractéristiques constituent un handicap social. D’autres fois, l’une de ces caractéristiques peut s’entrecroiser avec d’autres motifs, comme l’état d’assisté social ou l’état familial, ou se conjuguer avec la situation économique et sociale et la classe, pour créer des expériences de vécu unique dont il n’est pas tenu compte dans le cadre actuel de défense des droits de la personne. Même lorsque la discrimination est combinée avec d’autres motifs, comme l’état d’assisté social et l’état familial, une approche traditionnelle et non intersectionnelle risque de ne pas en révéler toute l’ampleur.