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Ces derniers temps, une attention particulière a été portée aux difficultés auxquelles sont confrontées les personnes transgenres. Il arrive que certains médias de grande diffusion présentent, de temps à autre, la question de façon plus constructive[22], mais les mythes et les renseignements erronés persistent et ne servent qu’à renforcer les stéréotypes.

Voici quelques mythes véhiculés sur les personnes transgenres :

  • Le transsexualisme n’est pas naturel : la sexualité humaine comporte un éventail de caractéristiques physiologiques et psychologiques. Des études montrent que, tout au long de notre histoire, il a existé des personnes dont l’identité sexuelle différait de leur sexe biologique.
  • Les transsexuels trompent les autres lorsqu’ils ne dévoilent pas leur transsexualité : les personnes qui s’affichent dans le rôle du sexe perçu devraient avoir le droit de décider si elles désirent dévoiler leur identité sexuelle, à moins qu’elles n’y soient tenues dans certaines circonstances bien-fondées et raisonnables.
  • Les transsexuels à conviction féminine et les transsexuels à conviction masculine demeurent respectivement des hommes et des femmes tant qu’ils ne se font pas opérer pour changer de sexe. La plupart des transsexuels ne s’identifient pas à leur sexe biologique, même s’ils se présentent sous ce jour pendant une certaine partie de leur vie.
  • Les personnes transgenres sont membres des communautés gaie ou lesbienne. Les personnes transgenres ont toujours été identifiées en fonction de leur orientation sexuelle perçue et, par conséquent, ont été associées aux gais, aux lesbiennes et aux bisexuels. Bien que les personnes transgenres soient parfois associées politiquement aux communautés gaie, lesbienne et bisexuelle, elles ne font pas nécessairement face au même type de discrimination. Les consultations ont fait ressortir cet aspect qui est également abordé dans les ouvrages de vulgarisation[23].

D’autres «mythes sur l’identité sexuelle» ont été dénoncés dans un dépliant d’information distribué par des transsexuels à conviction féminine qui protestaient contre l’exclusion des transsexuelles à un festival de musique féminine. Le dépliant mettait en évidence le fait qu’il existe également diverses opinions chez les femmes, dont certaines mènent à l’exclusion.

  • Les transsexuels se font opérer afin d’avoir des rapports sexuels comme ils le veulent. Le désir de subir un changement chirurgical de sexe n’a souvent rien à voir avec la façon dont la personne veut avoir des relations sexuelles ou avec qui. En règle générale, les personnes subissent cette opération, une intervention difficile et pénible, afin de rendre leur corps plus conforme à leur identité sexuelle. L’opération n’a souvent aucune incidence sur l’orientation sexuelle.
  • Les transsexuels à conviction féminine ont été élevés comme des garçons, n’ont pas connu l’oppression que subissent les femmes et ne peuvent pas comprendre cette réalité. Certains transsexuels à conviction féminine ont été élevés comme des filles pendant une partie de leur vie, se sont affichés comme tel et ont été traités en conséquence. Quelques-uns ont été battus et violés par les membres de leur famille et par d’autres en raison de leur croyance qu’ils étaient des filles ou de leur désir qu’il en soit ainsi. La différence entre la façon dont ils ont été traités en tant qu’hommes et les traitements qu’ils ont reçus une fois devenus femmes a donné à la plupart une vision très nette du sexisme.
  • Les lieux réservés aux femmes ne sont plus sûres si des transsexuels à conviction féminine ont le droit d’y entrer. Les lieux réservés aux femmes, ou à quiconque, ne sont pas sûrs en présence de comportements irrespectueux ou menaçants. Les transsexuels n’ont pas plus de raison de se conduire d’une telle façon que les autres. Ce sont les personnes qui se comportent inadéquatement qui devraient être exclues et non un groupe entier sous prétexte que certains de ses membres agissent de manière offensante.
  • Les femmes non transsexuelles ont le droit de décider si les transsexuelles devraient être admises au sein de la communauté féminine. Chaque personne a le droit de revendiquer sa propre identité. Les membres de la communauté féminine ne peuvent revendiquer cette identité et la refuser à d’autres. Par conséquent, les transsexuelles peuvent s’insérer, et elles le font, aux sein des communautés féminine et lesbienne sans avoir à demander la permission aux non-transsexuelles[24].

[22] Voir par exemple Raphael, «The Cruellest Cut» The National Post (mercredi 25 novembre 1998), B1; voir également Utne Reader (octobre 1998) consacré aux questions reliées à l’identité sexuelle, Minneapolis, Minnesota, U.S., LENS PUBLISHING CO. Au cours des vingt dernières années, les questions relatives aux personnes transgenres sont peu à peu apparues au grand jour. Par exemple, R. Richards (et John Ames), The Renée Richards Story: Second Serve, New York, Stein and Day, 1983 (adapté et diffusé à la télévision). Au R.-U., la série télévisée Coronation Street comporte un personnage transgenre du nom de Hayley Patterson depuis janvier 1998.
[23] Voir note 21.
[24] Voir Gender Myths, distributé au Michigan Womyn’s [sic] Music Festival, s.d.