TORONTO – Dans un mémoire conjoint sans précédent la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) et le Comité des relations employés-employeur (CREE) du SEFPO pour le ministère du Solliciteur général (Services correctionnels), qui représente le personnel de première ligne des services correctionnels, demandent au gouvernement de l’Ontario d’allouer des fonds spéciaux, dans son budget de 2020, pour résoudre la crise qui secoue le système correctionnel en Ontario.
Aujourd’hui, la CODP présente ce mémoire conjoint dans le cadre des consultations prébudgétaires du Comité permanent des finances et des affaires économiques.
La CODP s’est rendue dans dix établissements correctionnels pour s’entretenir directement avec des membres du personnel correctionnel de première ligne et des prisonniers et se rendre compte, en personne, des conditions de détention et de travail. Les prisonniers sont détenus dans des conditions inhumaines, du fait d’une surpopulation carcérale alarmante, de soins de santé physique et mentale et de traitements des dépendances inadaptés, mais aussi d’un manque d’accès véritable à des programmes ou à des services de réadaptation. Parallèlement, le personnel correctionnel de première ligne travaille dans des conditions extrêmement difficiles, sans les ressources, ni la formation ou le soutien dont il aurait besoin pour assurer sa sécurité et celle des prisonniers. La plupart des agents correctionnels ne se sentent pas en sécurité et nombre d’entre eux souffrent d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT) directement lié à leur travail.
C’est la raison pour laquelle la Commission et le personnel des services correctionnels ont uni leurs voix pour réclamer l’allocation de fonds spéciaux suffisants pour le système correctionnel. Le mémoire conjoint de la CODP et du CREEM décrit des investissements concrets qui permettraient de réduire immédiatement la violence et de sauver des vies, notamment :
- remédier à la surpopulation carcérale en envisageant d’autres solutions que la détention préventive, en élargissant l’accès à la libération conditionnelle et en s’assurant que la détention pénitentiaire n’intervient qu’en dernier recours
- accroître les niveaux de dotation en personnel de première ligne
- prendre des mesures de soutien pour le personnel de première ligne en élaborant une stratégie en matière de santé mentale du personnel et en renforçant la formation dans des domaines tels que les droits de la personne, les techniques de désescalade et les cultures autochtones
- faire en sorte que les prisonniers aient accès à des soins de santé et à des possibilités de réadaptation, notamment en recrutant suffisamment de personnel de santé
- créer et rendre opérationnelles des unités parallèles pour remplacer l’isolement cellulaire
- renforcer la surveillance et la responsabilisation des établissements correctionnels
- moderniser l’infrastructure des établissements correctionnels et les systèmes de gestion de l’information.
« En consentant à ces investissements cruciaux, ce gouvernement prendra non seulement des mesures pour respecter ses obligations en matière de droits de la personne, mais il se prémunira aussi contre le risque bien réel de nouveaux décès en détention et de nouveaux préjudices physiques et psychologiques envers des agents correctionnels », a déclaré la commissaire en chef Renu Mandhane. « Nous ne pouvons ignorer le lourd tribut humain quotidien dû à notre inaction face à cette crise. »
« Un investissement dans les services correctionnels est synonyme d’investissement pour la sécurité du personnel correctionnel et des détenus placés sous notre responsabilité », a indiqué Chris Jackel, co-président du Comité des relations employés-employeur pour le ministère du Solliciteur général (Services correctionnels). « Les agressions à l’encontre du personnel et la violence entre détenus ont augmenté de façon exponentielle au cours des dernières années, et sans un investissement en faveur de modèles de dotation accrue et de nouvelles infrastructures, cette tendance se maintiendra. »
Ressources
Renseignements pour les médias :
Yves Massicotte
Communications et gestion des questions d'intérêt
Commission ontarienne des droits de la personne
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Chris Jackel
Co-président du CREE pour le ministère du Solliciteur général (Services correctionnels).
705 816-5936 cmjackel.corr.merc@gmail.com
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