Randall Arsenault : Briser les stéréotypes et remettre en question la situation actuelle par le biais des médias sociaux
Au premier abord, Randall Arsenault peut sembler atypique en tant qu’influenceur célèbre sur les réseaux sociaux. Après avoir été policier pendant près de vingt ans, Randall voit dans les médias sociaux un moyen de dialoguer avec la communauté et de donner un visage humain à l’insigne qu’il porte. « Je suis exactement la même personne en ligne qu’en personne. À défaut d’éduquer, j’espère au moins divertir », déclare Randall, qui est célèbre pour sa façon de diffuser des renseignements sur la prévention de la criminalité. Les efforts qu’il déploie pour lutter contre l’intimidation dans les écoles, l’itinérance et les problèmes de santé mentale sont également des atouts importants qu’il apporte à son rôle de commissaire de la CODP.
« Je viens d’une famille de policiers. Mon père était agent de police à Toronto », explique Randall. « Mais en grandissant, je ne souhaitais pas vraiment devenir policier. En fait, je n’ai jamais vraiment apprécié la culture policière. » Enfant, Randall n’aimait pas les problèmes collatéraux qui pouvaient toucher les policiers, comme l’épuisement professionnel, la toxicomanie, la violence familiale et le suicide.
Il admet qu’il était rebelle dans sa jeunesse et qu’il a eu des problèmes avec la police à cette époque. Il a déménagé en Colombie-Britannique pour rester chez sa grand-mère et terminer ses études secondaires. « Après l’école secondaire, j’étais un peu perdu », se souvient-il. « J’ai été pris en charge par l’aide sociale à deux reprises. Je me souviens que mon ami et moi allions au service à l’auto d’un McDonald’s ou d’un Burger King à l’heure de la fermeture. Je savais que les gens qui payaient au volant laissaient souvent tomber des pièces de monnaie. Nous allions les chercher, juste pour avoir de l’argent et acheter du pain parce que nous avions faim. J’étais un rebelle. » Il a fini par trouver un apprentissage dans le bâtiment, ce qui l’a aidé à se ressaisir et à « ne pas avoir d’ennuis ».
Lorsque Randall est revenu en Ontario afin de profiter de l’essor de la construction, son père travaillait pour l’unité de maintien de la paix des Autochtones. Il est fier de ses racines autochtones du côté de la famille de son père. Il ne les a découvertes que lorsque son père a commencé à travailler dans cette unité.
« C’était la première fois que je voyais vraiment mon père assumer un rôle différent, où il était très proactif et rendait service à la communauté », déclare-t-il. La dimension participative de la police l’a intrigué et l’a poussé à postuler au service de police.
« J’aime mon travail de policier », affirme Randall. Revenant sur les évolutions du maintien de l’ordre depuis l’époque où son père était agent de police, il remarque : « Nous évoluons constamment, et c’est une bonne chose. Cela doit se produire pour le public et pour nous-mêmes. »
Randall a acquis de l’expérience au sein des services à la jeunesse, de l’unité d’intervention communautaire, de l’unité des crimes de rue, du bureau des enquêtes criminelles et des services de première intervention, et a travaillé avec l’unité de maintien de la paix des Autochtones. Il a également été le premier agent chargé de la participation communautaire au sein du service.
Selon lui, sa popularité croissante sur les réseaux sociaux tient à son authenticité et au fait qu’il « ne parle pas la langue de bois ». « Je ne prends pas les choses trop au sérieux. Je m’implique dans la communauté et je remets en question la situation actuelle, y compris au sein des services de police. Parfois, cela ne passe pas toujours très bien, mais c’est ainsi, et cela me convient. »
Entre les blagues et les vidéos amusantes qu’il partage sur les réseaux sociaux, Randall se sert également de données importantes, telles que les statistiques sur la criminalité dans les quartiers et les anecdotes sur la sécurité dans les écoles, afin de mettre l’accent sur des messages importants.
Dans son rôle de commissaire aux droits de la personne, Randall a souligné les effets en cascade de la santé mentale sur les itinérants et les toxicomanes. « Quelqu’un m’a demandé il y a quelque temps ce sur quoi j’aimerais travailler en tant que commissaire aux droits de la personne. Tous les sujets en question se retrouvent dans la même catégorie. Si je parle de santé mentale, je parle d’itinérance et de consommation de drogues. Parce que vous savez, tous ces problèmes sont interdépendants », explique Randall.
Il ajoute : « Il est important pour moi d’apporter à la Commission une parole que l’on n’attend peut-être pas d’un policier ». Il a fait l’objet d’un examen public depuis sa prise de fonction à la CODP, ce dont il se félicite, car il continue de briser les stéréotypes et de remettre en question la situation actuelle.
« Toute ma vie, j’ai baigné dans la culture policière et fréquenté des flics. J’ai vu de bonnes et de mauvaises façons de faire les choses », ajoute Randall. Il a bâti sa crédibilité, en ligne et sur le terrain, en agissant avec authenticité et déontologie. Il a favorisé les relations et les réseaux communautaires, diffusé des renseignements sur la prévention de la criminalité et adopté une approche novatrice du maintien de l’ordre et des droits de la personne.