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9.7. Intersections avec l’âge

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a) Jeunes

La Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (OSSTF/FEESO) s’inquiète du fait que les services de santé mentale pour les enfants et les jeunes ne sont pas sous mandat en Ontario, ce qui conduit à des approches incohérentes et fragmentées. Les jeunes (de moins de 25 ans) qui ont participé à la consultation ont dit qu’ils ne peuvent pas obtenir de services en santé mentale ou de lutte contre les dépendances parce qu’ils sont trop jeunes pour les services aux adultes et trop vieux pour les services pédiatriques ou qu’ils ne satisfont pas aux critères du programme en raison de handicaps multiples. Un intervenant auprès des jeunes a expliqué comment un programme de traitement des dépendances chez les jeunes refuse d’accepter des personnes qui ont été en contact avec les services de protection de l’enfance.

Le Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario (CHEO) a affirmé qu’après avoir ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant, le Canada est tenu de s’assurer que les enfants peuvent réaliser leur droit à la plus haute norme atteignable en santé. Le CHEO a déclaré que le Canada doit s’efforcer de voir à ce qu’aucun enfant ne soit privé de son accès à ces services de soins de santé (article 24.1). Le CHEO a ajouté que c’est une grave violation des droits des enfants que de ne pas avoir adopté de loi sur les services en santé mentale pour les enfants. Dans sa stratégie sur la santé mentale et les dépendances, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée (MSSLD) de l’Ontario a ciblé la prestation des services accrus aux enfants et aux jeunes, en mettant l’accent sur la détection et l’intervention précoces.

b) Adultes âgés

L'Advocacy Centre for the Elderly (ACE) a parlé d’importantes questions de discrimination à l’endroit de personnes âgées aux prises avec des troubles mentaux et des dépendances. Selon les estimations, une personne de plus de 65 ans sur cinq est atteinte de troubles mentaux[73].

L’ACE est fréquemment contacté par des personnes âgées et des mandataires de personnes âgées parce les personnes âgées recevant des soins de longue durée ont reçu des médicaments, en particulier des antipsychotiques, sans consentement éclairé. L’ACE a exprimé son inquiétude au sujet du taux élevé d’utilisation des antipsychotiques pour les résidents atteints de démence dans les foyers de soins de longue durée par rapport à leur utilisation chez les personnes âgées atteintes de démence vivent dans la collectivité[74]. L’organisme a également déclaré que, contrairement aux personnes visées par la Loi sur la santé mentale, les personnes recevant des soins de longue durée n’ont pas le même accès à un conseiller juridique si elles sont jugées inaptes à consentir au traitement. D’autres questions concernant les soins de longue durée sont soulevées dans la section sur le logement (article 11.1).

D’autres nous ont dit comment la discrimination fondée sur l’âge se combine avec la discrimination fondée sur le handicap, en particulier dans le domaine de l’emploi. Ils ont dit qu’il est beaucoup plus difficile de trouver et conserver un emploi lorsqu’on doit composer avec les symptômes du vieillissement et d’un handicap.

Bien que j’aie plus de 30 ans d’expérience dans les domaines de l’administration, du secrétariat et du travail de bureau, dont près de 25 ans en organisation, planification d’événements, relations publiques, promotions et médias, je ne peux pas trouver de travail approprié en raison du fait que je suis actuellement en mesure de travailler seulement de 25 à 30 heures par semaine et que j’ai passé huit ans hors du marché du travail. Ajoutez à cela le fait qu’il ne me reste que sept ans avant de prendre ma retraite à l’âge normal de 65 ans, et vous comprendrez que beaucoup de gens ne veulent pas m’embaucher.

                  – Participante au sondage

Recommandations :

6. Le gouvernement de l’Ontario et les organisations fournissant des services aux personnes aux prises avec des troubles mentaux et des dépendances doivent cerner et éliminer la discrimination fondée sur le handicap dans leurs services, de même que la discrimination fondée sur l’âge, le sexe, la race et les motifs connexes, l’identité sexuelle, l’orientation sexuelle et les autres motifs prévus au Code. Cela peut exiger un processus d’examen des politiques, pratiques et processus décisionnels et l’élimination des obstacles qui mènent à la discrimination à l’endroit des groupes protégés aux termes du Code (voir les directives de la CODP concernant l’élaboration de politiques et de procédures en matière de droits de la personne pour plus d’informations).

Engagements de la CODP :

E4. Dans ses travaux sur ses priorités stratégiques (p. ex., la police et l’antiracisme, les droits fondamentaux des Autochtones, la situation de famille, les handicaps et l’éducation), la CODP focalisera sur les droits de la personne, la santé mentale et les dépendances.

E5. La CODP continuera d’examiner la question du niveau de conseils sur les droits fournis aux personnes âgées en soins de longue durée qui sont jugées incapables de prendre des décisions concernant leur traitement. Si cela viole potentiellement le Code, la CODP soulèvera, le cas échéant, ses préoccupations auprès des parties responsables, tiendra des enquêtes d’intérêt public, interviendra dans les affaires judiciaires ou procédera à des demandes à l’initiative de la Commission.


[73] D. Jeste, et coll. « Consensus statement on the upcoming crisis in geriatric mental health: Research agenda for the next two decades », Archives of General Psychiatry, vol. 56, 1999, p. 848, cité dans le mémoire de l’ACE.

[74] L’ACE indique que, selon l’Institut canadien d’information sur la santé, en 2006-2007, 37,7 p. 100 des résidents en maison de soins de longue durée participant aux programmes publics de médicaments ont reçu une ordonnance d’antipsychotique, par rapport à seulement 2,6 p. 100 des adultes âgés vivant dans la collectivité qui pouvaient demander une indemnisation pour des médicaments contre la démence. L’étude indique que « le taux plus élevé d’utilisation d’antipsychotiques chez les personnes âgées vivant dans des centres de soins infirmiers qui prennent des médicaments antidémence peut laisser entendre que des facteurs autres que les différences dans la prévalence de la démence contribuent à la variation des taux d’utilisation d’antipsychotiques ». Institut canadien d’information sur la santé, Utilisation d'antipsychotiques par les personnes âgées : une analyse des demandes de remboursement de médicaments, 2001 à 2007, 2009. Accessible en ligne : Institut canadien d’information sur la santé, https://secure.cihi.ca/estore/productSeries.htm?locale=fr&pc=PCC490, p. 17.

 

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