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9.4. Intersections avec l’identité sexuelle

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À mon dernier emploi, j’ai dit à ma patronne que j’étais transsexuée, et elle m’a dit sans détour de n’en parler à personne [ou] je perdrais mon emploi. Je ne gagne pas assez d’argent pour vivre en ce moment, et le stress que cela comporte pèse lourd sur ma santé mentale. Le découragement de chercher un emploi pour lequel on est qualifié, et pour lequel on sait que l’on a les compétences, et de voir sa candidature rejetée à répétition, est vraiment dommageable. 

– Participante au groupe de discussion

Les personnes transgenre nous ont parlé des répercussions importantes qu’ont sur leur santé mentale la discrimination quotidienne, le manque d’acceptation sociale, la pauvreté, les logements inabordables et l’aliénation familiale, tous fondés sur l’identité sexuelle. Un groupe de discussion coanimé par la Rainbow Health Ontario a identifié la pauvreté comme conséquence de la discrimination, mais aussi comme facteur contribuant à une mauvaise santé mentale. Dans une étude menée auprès de 433 Ontariennes et Ontariens transgenre, la moitié a « sérieusement envisagé » le suicide parce qu’ils étaient transgenre. Les jeunes transgenre (de jusqu’à 24 ans) étaient plus de deux fois plus susceptibles d’envisager sérieusement le suicide que les personnes transgenre de plus de 25 ans[64].

Des gens ont exprimé leurs préoccupations au sujet de l’inclusion des « troubles de l’identité sexuelle » dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux parce qu’il traite le fait d’être transgenre comme une maladie mentale. On nous a dit que les personnes transgenre sont automatiquement réputées avoir des troubles mentaux. Cependant, il existe des dissensions quant à l’inclusion des « troubles de l’identité sexuelle » dans le DSM-IV-TR. Sans avoir fait l’objet d’un diagnostic de handicap, les personnes transgenre n’ont pas accès au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées, aux hormones financées ou à la chirurgie de changement de sexe. Certaines personnes ont indiqué que la nécessité de faire la transition doit être considérée comme un problème de santé physique, et non de santé mentale.

Certaines personnes transgenre nous ont parlé de leur difficulté à obtenir du soutien médical pour subir la transition, comme des hormones, en raison de troubles mentaux. Elles nous ont raconté comment leur transition ou les hormones ont été considérées comme la cause des troubles mentaux, alors que le trouble mental peut avoir été relié à de plus vastes expériences de discrimination. Certaines ont indiqué qu’elles n’ont pas été traitées avec dignité lors d’une hospitalisation ou un traitement pour un trouble mental : On ne leur a pas permis d’effectuer une transition, elles ont subi du harcèlement sexuel ou on les a tenues à l’écart des autres patients. Elles ont souligné l’importance de modifier le Code pour y inclure « l’identité sexuelle » comme motif explicite afin d’assurer la reconnaissance des droits des personnes transgenre à un traitement égal et à la pleine participation à la société. En juin 2012, « l’identité sexuelle » et « l’expression de l’identité sexuelle » ont été ajoutées comme motifs de discrimination dans le Code.

 


[64] Kyle Scanlon et coll. « Ontario’s Trans Communities and Suicide: Transphobia is Bad for Our Health », Trans PULSE E-Bulletin, vol. 1, no 2, le 12 novembre 2010. Accessible en ligne : Transpulse project, transpulseproject.ca/documents/E2English.pdf.

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