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9.3. Intersections avec le sexe

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Il existe un lien étroit entre les troubles mentaux, les dépendances et la violence fondée sur le sexe. Les femmes qui survivent à la violence, aux traumatismes et aux agressions se retrouvent souvent aux prises avec la toxicomanie et des troubles mentaux[61]. Plusieurs femmes ont fait état de violence fondée sur le sexe en lien avec des antécédents de troubles mentaux. Certaines d’entre elles ont dit qu’elles avaient été harcelées ou agressées sexuellement par des patients ou des employés lors de leur hospitalisation pour un trouble psychique.

À [un hôpital], j’ai subi du harcèlement de la part d’un autre patient. Il apparaissait tous les matins à mon chevet, me réveillait et pointait vers son érection, puis me montrait sa collection de préservatifs colorés. Plus tard, on a appris qu’une autre femme s’était plainte d’une agression. J’étais terrifiée dans mon lit, j’avais peur de prendre des médicaments car je craignais d’être violée alors que je me trouverais sous sédation. L’incident a été signalé, rien n’a été fait, [l’autre patiente] a reçu son congé et il a continué de me harceler. – Mémoire écrit

Les femmes aux prises avec des troubles mentaux et des dépendances peuvent être encore plus vulnérables au harcèlement ou à la violence quand elles sont également pauvres et vieillissantes, et ont d’autres handicaps. À la fin de 2011, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée a créé un groupe de travail pour traiter les nombreuses plaintes de mauvais traitements à l’endroit des personnes âgées dans les maisons de soins infirmiers, y compris les agressions sexuelles contre les résidentes atteintes de démence[62].

Certaines femmes ont dit que leurs préoccupations en matière de santé mentale ont été minimisées comparativement aux troubles mentaux des hommes, et que les troubles mentaux et les « affaires féminines » sont considérés comme la même chose. Par le passé, les femmes occidentales pouvaient recevoir un diagnostic « d’hystérie » – un trouble soi-disant nerveux – compte tenu de l’appareil reproducteur féminin. Cela a fourni un prétexte pour leur refuser des droits civils et politiques[63].

Une intervenante décrit les stéréotypes négatifs sur les femmes aux prises avec une dépendance – on suppose qu’elles sont des travailleuses du sexe ou qu’elles se placent dans des situations où elles contractent des maladies. Les femmes ayant un trouble psychique ou une dépendance peuvent faire face à de la discrimination fondée sur les idéaux culturels de la féminité parce qu’elles gagnent ou perdent du poids en raison de leur handicap ou des effets secondaires des médicaments.

L’expérience des femmes avec la discrimination fondée sur la santé mentale et les dépendances doit être comprise dans le contexte d’autres identités rattachées au Code, notamment l’orientation sexuelle, la race, l’ascendance, l’âge, la situation de famille et le fait d’avoir d’autres handicaps. Par exemple, nous avons entendu que les mères peuvent subir des stéréotypes multiples ou devoir surmonter des défis en raison de leur sexe, de leur statut familial ou d’un handicap. On nous a dit que les femmes aux prises avec une dépendance sont réputées être de mauvais parents ou qu’elles peuvent craindre d’utiliser les services de santé mentale ou de lutte contre les dépendances, de peur que les services de protection de l’enfance ne se mêlent de leurs affaires et leur retirent leurs enfants.


[61] Groupe de travail provisoire sur les femmes, la santé mentale, la maladie mentale et les dépendances, Women, Mental Health, Mental Illness and Addictions in Canada: An Overview, 2006. Accessible en ligne : Canadian Women’s Health Network www.cwhn.ca, p. 25.

[62] Moira Welsh et Jesse McLean, « Nursing home residents abused », The Toronto Star, le 17 novembre 2011. Accessible en ligne : The Toronto Star, www.thestar.com; Moira Welsh, « Task force gets cracking on troubled nursing home system », The Toronto Star, le 1er février 2012. Accessible en ligne : The Toronto Star www.thestar.com.

[63] Barbara Ehrenreich et Deirdre English, For Her Own Good: 150 Years of Experts’ Advice to Women, Garden City, NY, Anchor Books, 1978cité par le groupe de travail provisoire sur les femmes, la santé mentale, la maladie mentale et les dépendances, supra note 61, à 1.

 

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