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Organizational responsibility
pratiques exemplaires
collecte de données

3.1 Faire l’inventaire des activités

Être au courant de ce qui se passe : D’abord, examinez l’ensemble de vos activités déjà mises en oeuvre. Certaines municipalités peuvent avoir des comités déjà formés ou avoir un conseiller municipal ou un maire qui souhaitent s'attaquer au problème du racisme. Existe-t-il des services ou des organismes à l’intérieur de la structure de gestion de la ville, comme les services de santé et les services de police, où des comités ou des personnes s'occupent des problèmes raciaux? Faites une liste de ce qui se fait à l'heure actuelle et des personnes responsables afin d'éviter tout chevauchement et de trouver des façons de tirer parti mutuellement des activités mises en œuvre.

3.2 Effectuer des recherches : connaître la composition de la collectivité et les problèmes actuels

Il est primordial de savoir qui vit dans la collectivité et quels sont les problèmes auxquels ces personnes doivent faire face. Des données quantitatives ou qualitatives peuvent être recueillies à ce sujet (se reporter à l'encadré 5).

Les données : Examinez les données actuelles sur la population et sur la façon dont elle évolue. Ces renseignements permettent de dresser un portrait des personnes vivant dans la collectivité. Si vous disposez déjà de ces renseignements, mettez-les à jour et réorganisez-les de manière à mieux comprendre les tendances qui se dessinent. Statistique Canada possède des données sur le recensement pour les grandes villes et les régions avoisinantes comprises dans une région métropolitaine de recensement. Pour les petites villes, les données sont recueillies par secteur de recensement rural.

ENCADRÉ 5 : La recherche

  • Les données peuvent être recueillies à l’aide des méthodes suivantes : examen de la documentation, échantillonnage, entretiens, groupes de discussion, questionnaires.
  • Les données quantitatives sont présentées sous forme de nombres : combien de personnes sont déménagées à l’intérieur ou à l’extérieur du quartier?
  • Les données qualitatives permettent d’obtenir des renseignements sur des faits et des opinions. Par exemple, la façon dont le service a été donné et le degré de satisfaction de la personne par rapport au service rendu.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le guide de collecte de donnée de la Commission ontarienne des droits de la personne Comptez-moi!

Les sources de données : Afin d’avoir une idée des problèmes de racisme et de discrimination avec lesquels les groupes de la municipalité doivent composer, consultez des représentants des groupes les plus souvent touchés. Demandez aux conseillers municipaux et au maire quels problèmes ont été portés à leur connaissance. En outre, les médias locaux comme la radio et les journaux communautaires peuvent contenir des renseignements récents sur des événements importants, sur le racisme, sur la discrimination et sur les opinions des gens sur des sujets précis.

Penchez-vous sur les tendances qui s’observent à l’échelle nationale et provinciale au chapitre du racisme et de la discrimination. Des organisations comme la Fondation canadienne des relations raciales, les commissions des droits de la personne et la CCMARD constituent de bonnes sources pour obtenir ce type de renseignements. Les sites des gouvernements provinciauxl et fédéral peuvent également s'avérer très utiles (se reporter à l’annexe 1 pour la liste des sites Web).

3.3 Dresser une liste des partenaires et tenir compte de la capacité de la collectivité

Qui : Quelles sont les personnes dans la collectivité pouvant fournir des données ou ayant accès aux données voulues? Pour qui les résultats présentent-ils un intérêt? Il peut s’agir de personnes étant concernées par le besoin ou le problème ou de gens pouvant influer sur le problème ou ayant du pouvoir sur celui-ci. Pour qu’une stratégie de lutte contre le racisme donne de bons résultats, il faut considérer tous les membres de la collectivité comme des partenaires, y compris les personnes qui ne font pas partie de groupes racialisés. Cela ne signifie pas pour autant que tout le monde doive prendre part à toutes les étapes du processus de planification. Plutôt, chacun peut y participer là où sa contribution sera la plus valable.

Les partenaires directs et indirects : Il est important de déterminer qui sont les partenaires « directs » et « indirects » dans la collectivité. Les partenaires « directs » sont ceux qui sont le plus touchés par le racisme et la discrimination. Probablement d'une origine ethnique ou raciale autre que celle du groupe majoritaire de la collectivité ou de la structure du pouvoir, ils comptent notamment des personnes de la collectivité qui se sentent concernées par le problème, des militants antiracistes, des défenseurs des droits de la personne, des travailleurs sociaux et des organisations bénévoles et religieuses.

Les partenaires « indirects » comprennent la plupart des membres de la collectivité. Ils ont un intérêt à tirer de la lutte contre le racisme et la discrimination ou investissent dans celle-ci, mais peuvent ne pas être conscients de cet intérêt. Parmi les partenaires indirects, on peut compter les entreprises locales qui cherchent à élargir leur clientèle, les industries qui ont besoin de travailleurs qualifiés, les écoles qui dispensent des services à des élèves de différents groupes ethnoraciaux ou religieux, les hôpitaux ou les cliniques médicales qui souhaitent attirer et garder à leur emploi des spécialistes, ainsi que l’industrie touristique qui veut promouvoir et accroître le tourisme dans la région.

Tableau des partenaires : Chacun de ces partenaires directs ou indirects peuvent proposer des solutions qui visent uniquement à servir leurs propres intérêts et besoins. Servez-vous d’un tableau des partenaires afin de vous aider à dresser la liste des partenaires, à organiser l’information sur ces derniers, ainsi qu’à déterminer l’intérêt que revêtent les résultats pour eux et leur degré de participation dans le processus. Veuillez consulter l’annexe 2 pour un exemple de tableau des partenaires faisant état : i) des raisons pour lesquelles les partenaires s'intéressent aux activités de lutte contre le racisme, ii) de leur niveau d’intérêt et des avantages, ainsi que iii) des risques associés.

Faire participer les gens : Selon la taille de la municipalité et de l’intérêt qu'elle porte au problème, le nombre de partenaires peut être assez important. Les comités, les groupes de discussions et les réunions communautaires sont des façons de susciter l’intérêt des gens et de les faire participer à la planification, à la mise en œuvre et au suivi des activités ou des stratégies choisies. Dans de petites municipalités, une simple personne peut servir de catalyseur pour enclencher le processus. L’objectif général consiste à veiller à ce que les membres de la collectivité participent à toutes les étapes du projet de lutte contre le racisme et la discrimination. En agissant de la sorte, la municipalité est mieux en mesure de trouver des solutions et d’élaborer des stratégies ou des plans d’action qui répondent aux besoins des collectivités et qui contribueront à l’établissement de meilleures relations entre la municipalité et ses résidants.

Le fait de travailler tôt dans le processus avec les partenaires communautaires a de nombreux avantages. On donne ainsi à la population le sentiment d’être partie prenante, on permet le tissage de liens entre les différents groupes, on suscite l’intérêt, on prévient des conflits potentiels, on renforce les capacités locales et on contribue à élaborer et à mettre en avant des solutions intéressantes pour la collectivité. Il faut du temps pour bâtir et maintenir des liens, mais à long terme, les relations de partenariat s’avèrent plus efficaces.

3.4 Analyser le tout : l'établissement des buts, des objectifs et des activités – aller de l’avant

Vous avez rassemblé des renseignements de base utiles. Mais maintenant, qu’allez-vous en faire?

L’organisation de l’information : D’abord, organisez l’information de façon à faire un résumé des renseignements les plus importants. Réaliser une analyse FFPO (se reporté à l’encadré 6) constitue un moyen facile de résumer l'information. Elle permet d’organiser les renseignements d’une façon qui aide directement à la planification.

Les buts, les objectifs et les activités : Lorsqu’elle est bien réalisée, une analyse FFPO aide à définir les buts, les objectifs et les activités à mettre en œuvre, lesquels sont des composantes d’un plan complet. Les termes « buts » et « objectifs » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Toutefois, il est important de les distinguer.

Un but est une aspiration ou un point que l’on vise et est lié directement à la finalité du plan. Par exemple, les buts d'un plan de lutte contre le racisme pourraient être de réduire les actes de discrimination raciale dans la collectivité et les cas de racisme. Les buts sont des points que l’on vise à long terme. Un « objectif » est une étape vers l’atteinte d’un but. Par exemple, mieux faire connaître l’incidence du racisme dans la collectivité serait l'un des objectifs du but de réduire les actes de discrimination raciale. Les objectifs consistent souvent en des mesures directes et peuvent être réalisés à plus courte échéance que les buts. Par exemple, pour atteindre l’objectif de mieux faire connaître l’incidence du racisme, on pourrait notamment préparer un rapport sur l'expérience vécue par les gens qui ont été victimes de racisme dans la collectivité ou organiser un rassemblement communautaire contre le racisme.

Un plan efficace comporte des activités qui mènent à l’atteinte du but. Celui-ci vise à développer et à conserver la capacité de mener à bien les activités. Un plan ne donnera pas de bons résultats si les activités ne peuvent être maintenues durant toute la durée de vie du plan.

ENCADRÉ 6 : FFPO (forces, faiblesses, possibilités, obstacles)

Forces : quelles sont les choses que la municipalité fait bien? Sur quel type de soutien communautaire peut-on compter?
Faiblesses : le manque de ressources, de connaissances, d’information et d’infrastructure
Possibilités : tirer parti des tendances, des incidents, des besoins des entreprises et des
services sociaux, ainsi que de l’afflux des immigrants, des touristes et des spécialistes
Obstacles : les problèmes, les préoccupations et l’opposition

PMARF : Le PMARF (se reporter à l’encadré 7) est une façon efficace de fixer des buts et des objectifs. Utilisez les cinq éléments du PMARF afin de vous aider à définir vos buts et vos objectifs. La détermination des buts et des objectifs à l'aide du PMARF devrait faire en sorte que votre plan soit réaliste et évalué correctement.

Les activités doivent avoir un lien évident avec les buts et les objectifs établis. En répertoriant les activités, il importe également de les définir à l’aide du PMARF. De nombreuses activités planifiées ne répondent pas aux attentes puisqu’on a omis d’examiner attentivement tous les éléments.

ENCADRÉ 7 : PMARF (précis, mesurable, atteignable, réaliste, fixé dans le temps)
Précis : le but ou l’objectif est-il suffisamment précis pour être facilement compris?
Mesurable : est-il possible de mesurer le but et de confirmer si le but a été atteint?
Atteignable : les buts et les objectifs peuvent être réalisés à l’aide des ressources disponibles dans
la municipalité
Réaliste : les buts et les objectifs sont possibles
Fixé dans le temps : les buts et les objectifs sont assortis d’un échéancier clair qui oriente la mise
en œuvre des activités.