Association of Black Law Enforcers – Déclaration de soutien de l'enquête de la CODP sur le profilage racial par la police
Charlene Tardiel, agente des services communautaires (au nom de l’Association of Black Law Enforcers)
Le 30 novembre 2017
L’Association of Black Law Enforcers (A.B.L.E.) est un organisme représentant les intérêts de personnes en activité et retraitées qui sont ou étaient employées comme agents de police et agents de la paix au sein d’organismes d’application de la loi fédéraux, provinciaux et municipaux. En outre, nous sommes des personnes appartenant aux communautés noires et racialisées du Canada.
Nos membres conviennent que la grande majorité des agents de police dans nos villes, provinces et, à vrai dire, dans le Canada tout entier, s’acquittent de leurs fonctions assermentées de manière honorable, éthique et professionnelle.
En tant que membres de l’A.B.L.E., nous sommes convaincus que tel est le cas parce que nous travaillons avec ces agents et formons les rangs de ces organismes. Toutefois, en tant qu’agents d’application de la loi noirs et racialisés, nous vivons et nous travaillons dans deux mondes différents. Nous avons un point de vue singulier sur les interactions de la communauté avec le système, puisque nous interagissons, vivons et travaillons dans la communauté à laquelle nous appartenons. À ce titre, nous sommes en prise directe avec les problèmes sociopolitiques et de justice qui surviennent.
C’est pourquoi l’A.B.L.E. appuie la position selon laquelle la présence du « profilage racial » en tant que problème systémique au sein des forces de maintien de l’ordre est réelle et doit être éliminée. En fait, l’A.B.L.E. pense que pour mieux saisir le problème du profilage racial et parvenir à une conception commune, il faut d’abord le définir.
La définition de travail du profilage racial adoptée par l’A.B.L.E. est la suivante :
« Activité d’enquête ou d’application de la loi entreprise individuellement par un agent ou une agente sur la base de ses propres perceptions stéréotypées, préjudiciables ou racistes subjectives quant aux personnes susceptibles de se livrer à des actes répréhensibles ou criminels. Bien que ce type de comportement puisse ne pas être intentionnel, il peut être favorisé par le système si ce dernier est doté de mécanismes d’élaboration de politiques, de formation, de suivi et de contrôle inefficaces. » (A.B.L.E., octobre 2002) (traduction)
En qualité d’organisme appartenant à un réseau international, l’A.B.L.E. dispose d’une vaste base de connaissances pratiques pouvant aider autrui à établir et entretenir des relations qui contribueront à éradiquer les injustices à l’égard de tout citoyen ou de toute citoyenne, qu’elles soient ou non délibérées, résultant de pratiques contestables aux répercussions disproportionnées.
Par conséquent, nous soutenons le lancement par la Commission ontarienne des droits de la personne d’une enquête sur le profilage racial au sein des services de police, afin de mieux déterminer si les changements actuellement opérés en matière de formation, de politiques et de pratiques d’embauche axées sur la diversité contribuent à minimiser, voire à éradiquer le profilage racial et ses répercussions.
Nous savons que s’il n’est pas maîtrisé, le profilage racial continuera d’éroder la confiance essentielle accordée par les communautés noires et racialisées aux services de police et de saper leur légitimité. Enfin, nous estimons que le profilage racial n’est pas compatible avec la vision qui est la nôtre de services de police assurés de manière juste, équitable, sûre et respectueuse des droits de la personne.