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Éditorial d'opinion dans le Toronto Star : Les violations des droits de la personne en Ontario n’ont jamais été un secret

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Août 19, 2020

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Cet article d’opinion de la commissaire en chef intérimaire, Ena Chadha, sur les droits de la personne en Ontario a paru dans le Toronto Star du mardi 18 août 2020.

 

Les violations des droits de la personne en Ontario n’ont jamais été un secret

Des salles de classe aux cafés, des trottoirs aux centres commerciaux, des logements aux hôpitaux, les trois piliers du système des droits de la personne de l’Ontario n’ont cessé de dénoncer le racisme profondément enraciné à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la société.

Ces trois piliers du système des droits de la personne incluent :

  • les politiques, l’éducation et les activités de défense des intérêts de la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP)
  • les avis et services juridiques du Centre d’assistance juridique en matière de droits de la personne (CAJDP)
  • la médiation et l’arbitrage du Tribunal des droits de la personne de l’Ontario (TDPO)

Les rapports de recherche de la CODP, ainsi que les plaintes portées par le CAJDP et arbitrées par le TDPO, ont révélé l’insoutenable réalité du racisme envers les Noirs et les Autochtones en Ontario. Mais jusqu’à cette prise de conscience, personne ne semblait y prêter attention ou vouloir agir pour changer les choses.

Si nos dirigeants avaient été attentifs, ils auraient entendu les voix s’élevant pour signaler que les institutions ordinaires renforcent quotidiennement les stéréotypes racistes voulant que les Noirs et les Autochtones soient des « criminels » et des « déviants ».

Pendant des décennies, la CODP a souligné que la discrimination n’est pas toujours manifeste et que les préjugés structurels et implicites sont si pernicieux et omniprésents que nous assimilons les images négatives des groupes marginalisés au point de les reproduire dans toutes les dimensions communautaires.

Chaque année, le TDPO rend des décisions sur les méfaits du racisme systémique. En mars dernier, une fillette noire de six ans a fait l’objet de discrimination raciale par la police, qui a utilisé des moyens de contrainte et l’a menottée dans l’enceinte de son école.

En 2018, un restaurant torontois faisait payer à l’avance leurs repas aux jeunes noirs. Ce ne sont là que deux des affaires de racisme systémique que la CODP et le CAJDP ont portées devant le TDPO – avec succès.

Malgré l’octroi occasionnel d’indemnités, le racisme persiste aux quatre coins de l’Ontario et la crise a atteint son paroxysme dans certaines villes. Comme la COVID-19 amplifie les inégalités systémiques, les violations des droits de la personne sont devenues monnaie courante dans tous les domaines de la vie.

Inscrits dans la loi et financés par le ministère du Procureur général de l’Ontario, les trois piliers doivent continuer d’œuvrer à une transformation systémique grâce à des enquêtes solides, à des activités d’éducation du public, à des services juridiques accessibles, adaptés sur le plan culturel et gratuits, ainsi qu’à une médiation et des audiences rapides.

Au cours de la dernière décennie, les piliers ont soutenu des milliers d’Ontariennes et d’Ontariens de races, de religions, d’origines ethniques, d’ascendances, d’âges, de capacités et de sexes différents.

Plus que jamais, les Ontariennes et Ontariens exigent l’élimination immédiate de la discrimination systémique, sous toutes ses formes insidieuses. Les besoins des communautés marginalisées sont aigus.

À titre d’exemple, pas plus tard que la semaine dernière, la CODP a publié « Un impact disparate », un rapport confirmant que les personnes noires sont plus susceptibles que les autres d’être arrêtées, d’être inculpées, de faire l’objet d’accusations excessives, et d’être frappées, abattues ou tuées par la police de Toronto.

Voilà longtemps que les piliers du système des droits de la personne de l’Ontario tirent la sonnette d’alarme face au racisme systémique, et il est temps que les organismes publics et privés rejoignent la lutte contre la discrimination. Il est temps d’abattre les forces de l’inégalité systémique, de démanteler les structures systémiques du racisme et de promouvoir les droits de la personne.

 

Ena Chadha est la commissaire en chef de la Commission ontarienne des droits de la personne, membre du conseil d’administration du Centre d’assistance juridique en matière de droits de la personne et ancienne vice-présidente du Tribunal des droits de la personne. Elle est éducatrice, médiatrice et avocate spécialisée dans les droits de la personne.