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Déclaration de la CODP à l’occasion de la Journée nationale de l’habitation, le 22 novembre : Les logements accessibles, une évidence sociale et économique

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Novembre 22, 2020

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Alors que la pandémie de COVID-19 a dirigé les projecteurs sur le besoin de logements sûrs, les Ontariens et Ontariennes en situation de handicap ont toujours vécu en étant conscients de la dure réalité que leurs options de logement sont extrêmement limitées, chroniquement inaccessibles et souvent de qualité inférieure et peu sûres.

Un Ontarien sur sept a un handicap. Toutefois, les personnes handicapées en Ontario se retrouvent régulièrement confrontées à des pratiques de filtrage discriminatoires par des locateurs et à des refus de rénovation pour rendre le logement accessible. Les personnes handicapées sont constamment contraintes de déposer des actions en justice afin d’obtenir que leurs locateurs enlèvent des obstacles et rendent leur environnement d’habitation plus sûr; par exemple pour obtenir l’installation de rampes, de places de stationnement accessible, de portes automatiques, d’un meilleur éclairage, d’entrées élargies, de mains courantes, d’un logement à un autre étage, etc. Ce ne sont que quelques exemples des raisons pour lesquelles des personnes handicapées ont saisi des tribunaux des droits de la personne et des commissions de la location immobilière.

Depuis plus de dix ans, la Commission ontarienne des droits de la personne martèle que ce ne sont pas seulement les fournisseurs de logements qui doivent respecter le droit à l’accessibilité. Tous les paliers de gouvernement, les planificateurs communautaires et les promoteurs immobiliers doivent favoriser le respect des droits des personnes handicapées en promouvant une conception universelle pour toutes les nouvelles constructions de logements. Certes, le logement accessible n’est pas la solution miracle pour éliminer la discrimination envers les personnes handicapées, mais c’est une étape indispensable vers la sécurité et l’indépendance.

La CODP appelle la province à modifier son règlement sur le code du bâtiment afin d’exiger que tous les logements d’une nouvelle construction ou d’un immeuble qui subit d’importantes rénovations soient entièrement conformes aux normes d’accessibilité universelle. La CODP enjoint en outre aux municipalités de donner la priorité à une construction fondée sur une conception universelle, en phase avec leurs obligations découlant du Code des droits de la personne. Le gouvernement et les fournisseurs de logements doivent travailler ensemble pour assurer que les nouveaux aménagements sont entièrement inclusifs, parce que c’est ce que mérite la population ontarienne.

La « conception universelle » permet de construire des logements accessibles et adaptables, pas seulement pour les personnes en situation de handicap, mais pour tout le monde.

Une étude de l’Institut Angus Reid de 2019 a révélé que plus de la moitié des Canadiens interrogés se préoccupaient du manque d’accessibilité de leur habitation face au vieillissement de membres de leur famille. La conception universelle permet aux gens de vieillir avec dignité – chez eux, dans leur quartier – sans devoir procéder à des travaux d’aménagement coûteux, chercher un nouveau logement ou s’installer dans un foyer de soins en établissement.

Les avantages économiques et sociaux de vieillir chez soi sont bien établis. La pandémie a exposé la vérité désolante que les soins en établissement, bien que nécessaires pour certains, constituent une option dispendieuse qui s’accompagne de risques importants.

La conception universelle n’est pas qu’un simple idéal du point de vue des droits de la personne, c’est une solution économique. Des recherches récentes de HCMA Architecture et de la Rick Hansen Foundation ont démontré que même si la conception universelle coûte environ 1 % de plus au départ, des logements accessibles permettent aux propriétaires et aux fournisseurs de soins en établissement d’économiser de l’argent, car ils n’auront pas besoin de procéder à des travaux d’aménagement plus tard.

La conception universelle réduit les pressions qui pèsent sur les hôpitaux et les foyers de soins en établissement. Conjuguée à des initiatives de logements abordables, la conception universelle nous rapproche de l’objectif d’assurer que tous les Ontariens et Ontariennes disposent d’un logement sûr et adéquat et bénéficient des avantages sociaux qui en découlent. C’est une solution logique, d’un point de vue social et économique.

Ena Chadha
Commissaire en chef