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Santé mentale et dépendance – stéréotypes et discrimination

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« Les préjugés sur la maladie mentale en milieu de travail abondent encore. Pendant les 40 années de ma carrière, j’ai dépensé plus d’énergie à cacher mes troubles mentaux qu’à promouvoir mon avancement. »

« Vingt ans sans emploi, c’est trop long, surtout quand j’étais capable de travailler tout ce temps-là. »

« Mon mari a appelé une ambulance pour me conduire à l’hôpital; il se préoccupait de mon bien-être et ne pouvait pas m’y amener lui-même. J’y suis allée de plein gré. Maintenant, mon casier judiciaire aux fins du recrutement dans le secteur des personnes vulnérables indique « appréhendée aux termes de la Loi sur la santé mentale », sans aucune autre explication [...] ma dépression d’il y a cinq ans ne fait en rien de moi un risque pour les clients vulnérables. »

« Or, les gestionnaires devraient lancer comme message "comment puis-je vous aider à bien faire le travail pour lequel vous avez été embauché" plutôt que "comment puis-je vous protéger pour ne pas que vous en faisiez trop". » 

« Je trouve parfois que les services de santé mentale sont très spécifiques. Si vous ne cadrez pas exactement dans la catégorie des services offerts, vous passez par les mailles du filet et n’obtenez pas les services dont vous avez besoin. »

« Après ma chirurgie, le chirurgien m’a dit : "Si j’avais su que tu étais fou, je ne t’aurais pas opéré". »

« J’ai travaillé au sein [du personnel ambulancier paramédical] de services d’urgence et ces gens-là dénigrent beaucoup les personnes qui ont des troubles mentaux. À l’heure du lunch, ils parlaient d’aller chercher une autre "folle" ou un autre "dopé". Et ce sont des intervenants de première ligne. »

« Le conseil scolaire a dit que la santé mentale ne le concernait pas, immédiatement après qu’un autre garçon ayant des besoins particuliers se soit suicidé l’année dernière. »

« Je crois que les gens pensent que je fais semblant parce que mon handicap n’est pas visible. Ça me coûte tellement de devoir me battre pour obtenir ces mesures que je finis habituellement par abandonner le cours, et je me retrouve avec encore plus de retard à l’école. »

« Une intervenante de la société d’aide à l’enfance m’a déjà dit : "Mais vous avez un trouble bipolaire. Comment pouvez-vous élever des enfants?" Cette même intervenante a admis qu’elle ne croyait pas que les personnes ayant une maladie mentale pouvaient être parents. »

« J’avais désespérément besoin d’un médecin, mais quand j’ai rempli le formulaire, elle m’a dit qu’elle n’acceptait pas de patients qui avaient une maladie mentale. J’ai dû la prier de m’accepter et promettre de venir uniquement une fois par année, pour subir un examen général et renouveler mon ordonnance de pilule contraceptive. »

Voici quelques exemples de récits d’expérience contenus dans Parce qu’on importe!, le rapport de la CODP relatif à sa consultation sur les droits de la personne, les troubles mentaux et les dépendances. Publié en septembre 2012, ce rapport fait état de ce que révèle la plus vaste consultation stratégique à l’échelle de l’Ontario jamais entreprise par la CODP (nous avons reçu plus de 1 500 soumissions verbales et écrites) et établit bon nombre de recommandations clés et d’engagements de la CODP visant à régler des questions de droits de la personne auxquelles se heurtent les personnes aux prises avec des troubles mentaux ou des dépendances.

Selon les participants à la consultation, la discrimination en matière de logement, d’emploi et de services est courante. Ils nous ont dit que des stéréotypes et attitudes sociétales négatives sont ancrés dans les lois, politiques et pratiques organisationnelles, et attitudes personnelles.

Nous avons déterminé que de nombreuses organisations pourraient ne pas comprendre comment respecter leurs obligations de prévenir et de régler les cas de discrimination aux termes du Code des droits de la personne. En même temps, beaucoup de personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou des dépendances ne savent pas comment le Code les protège de la discrimination fondée sur des motifs de handicap. On nous a aussi appris que les gens avaient des difficultés à faire respecter ces droits.

Des facteurs sociétaux peuvent créer des conditions propices à l’exclusion et à la discrimination. La pauvreté est un obstacle réel. Les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou des dépendances sont beaucoup plus susceptibles d’avoir un revenu faible que les personnes ayant d’autres handicaps ou n’ayant aucun handicap. Cela réduit l’accès au logement, aux services et aux possibilités d’emploi.

Le rapport reflète le vécu et la perspective de centaines de personnes aux prises avec des troubles mentaux et des dépendances, ainsi que ceux de personnes qui interviennent en leur nom, d’employeurs, de fournisseurs de logements et de services, et d’autres groupes. L’élimination des obstacles discriminatoires exige un effort concerté de la part des décideurs, des législateurs et des institutions publiques et privées.

Parce qu’on importe! contient 54 recommandations pour le gouvernement et des organisations de l’ensemble de l’Ontario. Par exemple, les municipalités devraient passer en revue leurs règlements de zonage et règlements sur les permis autorisant les logements locatifs pour veiller à ce qu’ils ne réservent pas un traitement particulier aux logements pour personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou des dépendances, comparativement aux autres types de logement. Nous avons demandé au gouvernement de l’Ontario de respecter ses obligations aux termes de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.

Le rapport prend également 26 engagements en vue d’orienter les activités de la CODP. Nous créerons une politique relative aux droits de la personne, aux troubles mentaux et aux dépendances qui donnera aux citoyens et organisations de l’ensemble de l’Ontario des moyens de prévenir et d’éliminer les obstacles existants. Nous inviterons aussi un établissement psychiatrique et d’autres partenaires spécialisés dans les droits de la personne et la santé mentale, y compris des organisations d’usagers/survivants, à participer à un processus de changement organisationnel d’envergure pour donner suite à toute question de droits de la personne que soulève la prestation de services.

Nous aimerions remercier nos partenaires qui ont participé au lancement

Plusieurs organisations nous ont aidés à lancer Parce qu’on importe! dans l’ensemble de l’Ontario. Chacune d’elles ont joué un rôle important dans la transmission de l’information recueillie sur les droits de la personne, les troubles mentaux et les dépendances. Nous remercions :

  • l’Université Ryerson de Toronto
  • la Ville d’Ottawa
  • l’Université d’Ottawa
  • l’Université de Windsor
  • le North Bay Indian Friendship Centre.

 

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