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Le droit de lire document d’information : à propos de l’enquête

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Le 28 février 2022

 

Pourquoi une enquête?

Le 3 octobre 2019, la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) a commencé une enquête publique à savoir si les élèves avec des troubles de lecture ont un véritable accès à l’éducation conformément au Code des droits de la personne de l’Ontario.

Depuis plus de 20 ans, la CODP dénonce et s’élève contre la discrimination systémique en éducation en publiant des politiques sur l’éducation accessible aux élèves handicapés; en faisant des présentations et recommandations au gouvernement, aux conseils scolaires et aux établissements postsecondaires; en menant des litiges stratégiques et en se servant de ses autres pouvoirs en vertu du Code. Malgré ces efforts, la CODP continue d’entendre des préoccupations à propos de l’expérience des élèves au sein du système d’éducation publique de l’Ontario, surtout en ce qui concerne la plus importante anomalie éducative de l’Ontario, soit les troubles de l’apprentissage,
en particulier les troubles de lecture et la dyslexie.

 

Aide spécialisée

L’analyse, les conclusions et les recommandations du rapport Le droit de lire sont fondées sur l’expertise combinée de la CODP dans les droits de la personne et la discrimination et de deux spécialistes des troubles de lecture, soit les Dres Linda Siegel et Jamie Metsala.

 

Sur quoi l’enquête s’est penchée

L’enquête a considéré cinq exigences fondamentales essentielles pour réussir à enseigner aux élèves à lire ou les aider à lire :

  1. Programme d’enseignement et enseignement théorique : savoir si le programme d’enseignement, les programmes de formation à l’enseignement et les approches des conseils scolaires de l’Ontario envers l’enseignement reflètent des approches axées sur des données probantes et sont appuyés par la recherche scientifique.
  2. Dépistage précoce : savoir si tous les élèves passent par un dépistage de la difficulté à lire en maternelle (ou en première année lorsque l’enfant ne fréquente pas une école publique pour la maternelle) à l’aide d’outils de dépistage précoce scientifiques axés sur des données probantes.
  3. Interventions en matière de lecture : savoir si les élèves identifiés comme ayant de la difficulté à lire au moyen d’un dépistage précoce universel ou d’une évaluation psychopédagogique ont accès à des interventions en matière de lecture scientifiques axées sur des données probantes en temps opportun.
  4. Mesures d’adaptation : savoir si les élèves avec de la difficulté à lire ont accès à des mesures d’adaptation et technologies d’aide efficaces en temps opportun.
  5. Évaluations professionnelles : savoir si les élèves ont accès à des évaluations appropriées en temps opportun en cas de besoin.

L’enquête a considéré les problèmes systémiques qui contribuent aux préoccupations en matière de droits de la personne, dont établir des normes, assurer l’uniformité et la surveillance, améliorer la collecte de données et améliorer la communication et la transparence.

L’enquête a analysé l’utilisation et la compréhension des définitions des troubles de lecture et de la dyslexie.

De plus, la CODP a considéré les obstacles auxquels sont confrontés les élèves avec d’autres troubles, au sein de groupes marginalisés tels que les élèves des Premières Nations, métis et inuits; les élèves noirs et autres élèves racisés; les élèves nouvellement arrivés et multilingues; les élèves issus de milieux socioéconomiques défavorisés et les élèves confrontés à des obstacles qui s’entrecroisent, soit lorsque plusieurs de ces facteurs se combinent pour créer un désavantage unique ou décuplé.

 

Ministère de l’Éducation, conseils scolaires et facultés d’éducation

L’enquête s’est concentrée sur le ministère de l’Éducation, les conseils scolaires et les facultés d’éducation de l’Ontario parce que chacun d’eux assume un rôle central de respect du droit à l’apprentissage de la lecture. Le ministère a la responsabilité définitive de l’éducation en Ontario. Les conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario fournissent des services d’éducation conformément aux exigences du ministère. Les facultés d’éducation préparent le personnel enseignant à enseigner aux élèves leurs premières aptitudes à la lecture et fournissent du perfectionnement professionnel continu dans des domaines tels que la lecture et l’éducation de l’enfance en difficulté.

La CODP a choisi huit conseils scolaires représentatifs pour évaluer leur conformité à leur obligation de fournir un traitement égal aux élèves avec des troubles de lecture :

  • Conseil scolaire du district de Hamilton-Wentworth
  • Conseil scolaire du district de Keewatin-Patricia
  • Conseil scolaire du district de Lakehead
  • Conseil scolaire catholique du district de London
  • Conseil scolaire du district d’Ottawa-Carleton
  • Conseil scolaire du district de Peel
  • Conseil scolaire catholique de district de Simcoe-Muskoka
  • Conseil scolaire du district de Thames Valley.

La CODP s’est servie de ses pouvoirs en vertu de l’article 31 du Code pour demander que les huit conseils, les treize facultés publiques d’éducation anglophones et le ministère de l’Éducation produisent des documents, des données et de l’information.

 

Qu’est-ce les troubles de lecture?

Les troubles de lecture découlent des différences de la façon à laquelle le cerveau traite des types particuliers d’information et ne constituent pas un signe d’intelligence inférieure ni un manque de volonté d’apprendre. Un trouble de lecture est un type de trouble d’apprentissage pouvant aller de léger à modéré à grave.

La dyslexie, ou la difficulté à lire les mots, est un trouble d’apprentissage particulier caractérisé par de la difficulté à lire les mots avec précision ou fluidité, ou encore de faibles capacités de décodage et d’épellation. Ces difficultés peuvent également entraîner des problèmes de compréhension de lecture, ainsi que restreindre la capacité de la personne qui lit à apprendre le vocabulaire et à renforcer l’acquis préalable. La dyslexie peut être héréditaire. Environ 40 % de la fratrie, des enfants ou des parents d’une personne touchée seront atteints de dyslexie.

 

Incidence sur les élèves, les familles et la société

Les enfants et adultes qui ne reçoivent pas de soutien pour leur difficulté à lire peuvent devoir lutter avec de nombreux aspects scolaires. En plus des problèmes pédagogiques, il peut y avoir des effets sociaux et affectifs tels qu’une hausse du stress et de l’anxiété, des problèmes d’image de soi et la dépression. À l’âge adulte, un alphabétisme faible peut mener au sous-emploi et à des taux élevés d’itinérance, d’incarcération et de suicide.

Les défis associés à la difficulté à lire s’étendent aux autres membres de la famille, dont les parents et tuteurs, la fratrie, les grands-parents et la famille élargie. Des études ayant analysé l’incidence des troubles de lecture ou d’apprentissage confirment que les parents d’enfants avec des troubles de lecture subissent du stress et de l’anxiété supplémentaires considérables, en plus de ressentir de la culpabilité, de la crainte, de la honte, de la détresse, de la frustration, du désenchantement et de l’isolement, ce qui occasionne également d’importants coûts socioéconomiques pour les élèves, les familles et la société dans son ensemble.

Les répercussions à grande échelle d’un alphabétisme faible sur la société sont bien documentées. C’est la raison pour laquelle de nombreux organismes militent en faveur d’une amélioration de l’alphabétisme en Ontario, avec un accent sur les aptitudes essentielles à lire les mots. Par exemple, la Pediatricians Alliance of Ontario (PAO) et le réseau Physicians of Ontario Neurodevelopmental Advocacy (PONDA) ont reconnu la relation entre l’alphabétisme et les résultats en matière de santé et ils demandent un programme d’enseignement et un enseignement théorique de la lecture qui intègrent un enseignement théorique explicite et systématique de la phonétique, le dépistage précoce et l’intervention précoce axée sur des données probantes. L’Association canadienne des chefs de police a déterminé que l’amélioration de l’alphabétisme constitue un outil de lutte contre le crime.

Les coûts financiers qui en découlent sont eux aussi considérables. Un rapport préparé par l’Institut Roeher pour l’Association canadienne des troubles d'apprentissage a quantifié les coûts globaux estimés pour la société. Au moyen d’une estimation prudente selon laquelle 5 % de la population canadienne est atteinte d’un trouble d’apprentissage, le rapport a constaté que le simple coût marginal pour les troubles d’apprentissage de la naissance à la retraite (pour l’ensemble des personnes avec un trouble d’apprentissage, leur famille et les programmes publics et privés au Canada) est d’environ 3,080 milliards de dollars. Puisque ces chiffres datent du début des années 2000, en dollars d’aujourd’hui, ils se