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Article d’opinion sur TVO.org : Anti-haine

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Avril 26, 2023

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Cet article d’opinion de la commissaire en chef Patricia DeGuire a été publié sur TVO.org, le 25 avril 2023.

Les attaques soupçonnées fondées sur la haine contre deux mosquées à Markham, ces dernières semaines, sont un rappel glaçant de la recrudescence de la haine. 

Une analyse publiée le mois dernier par Statistique Canada révèle une hausse de 72 % des crimes haineux déclarés par la police depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les chiffres sont consternants. Le lien avec la discrimination systémique est indéniable. 

Un sondage de 2021 sur des incidents autosignalés et signalés par des témoins a démontré une augmentation rapide des agressions, de la haine diffusée en ligne et du racisme contre les Canadiens d’origine asiatique, la grande majorité de ces attaques ciblant des femmes. Un rapport récent sur la haine de la British Columbia Human Rights Commission indique également que la pandémie a intensifié et exposé les préjugés, la discrimination et la haine dirigés contre les Musulmans, les Juifs, les Autochtones, les Noirs, les Asiatiques, les membres du groupe LGBTQ2S et d’autres communautés un peu partout au Canada. 

Les gens et les communautés derrière les chiffres sont bien réels. Bon nombre d’entre eux se trouvent confrontés à des actes haineux au quotidien — dans la rue, au parc, dans un magasin, au restaurant, à l’école, dans des milieux médicaux, dans les transports en commun, en ligne et même chez eux. Ce sont des lieux où tout le monde devrait se sentir en sécurité. Il y en a même qui ont perdu la vie, comme nous l’avons vu avec le meurtre présumé motivé par la haine de quatre membres de la même famille musulmane à London, il y a presque deux ans.

La haine se base sur de nombreux facteurs, pas seulement la discrimination fondée sur la croyance. Elle peut prendre la forme de racisme anti-Asiatiques, anti-Noirs et anti-Autochtones, de misogynie, d’homophobie et de transphobie. La haine naît de stéréotypes, d’attitudes négatives et de préjugés envers des particuliers et des groupes, à cause de leur identité. Malheureusement, la haine ne s’arrête pas là.

Les préjugés peuvent se transformer en actes de discrimination, de harcèlement, d’incitation à la haine et même de violence. La discrimination et la haine sont profondément préjudiciables pour les particuliers et les communautés, et leurs répercussions sont permanentes. Elles affaiblissent notre société en déformant le dialogue public et les relations humaines. La haine mine nos institutions sociales et politiques, la règle de droit et les valeurs démocratiques sur lesquelles reposent notre prospérité et notre bien-être. Nos institutions sociales et politiques doivent donc se mobiliser pour dénoncer ces effets néfastes. 

Éliminer la haine est une responsabilité collective. Les gouvernements, les organismes des secteurs public et privé, et la société civile doivent dénoncer la haine et mettre en place des politiques et programmes qui véhiculent clairement le message que la haine contre des groupes identifiables est néfaste pour les individus, les collectivités et en fin de compte pour tous ceux et celles qui souhaitent vivre en paix et en harmonie avec tout le monde. 

L’éducation est un élément clé de la lutte contre la discrimination et la haine. Tout le monde doit connaître l’historique et les conséquences du racisme et du colonialisme au Canada. Cela inclut l’expérience des peuples autochtones et des internats indiens, ainsi que l’histoire, les contributions et l’expérience des communautés noires, des communautés religieuses et des autres groupes racialisés.

Toutefois, l’éducation ne suffit pas. L’Ontario a besoin d’une stratégie détaillée de lutte contre la haine, dotée de ressources, qui secouera le public et encouragera la mobilisation. Nous devons absolument mettre fin au racisme anti-Noirs, au racisme anti-Autochtones, à l’antisémitisme, à l’homophobie, à l’islamophobie, à la transphobie et aux autres formes de haine dans l’éducation, et veiller à ce que nos écoles préservent un milieu sûr et inclusif. Les forces de l’ordre doivent comprendre comment définir, identifier, décrire et signaler des incidents haineux et déposer des accusations. Nous avons besoin d’un système des droits de la personne, doté de ressources et capable de recourir à des solutions innovantes de lutte contre la haine. 

La responsabilité individuelle est également primordiale. Cela signifie exercer notre liberté d’expression pour dénoncer la haine lorsque nous en sommes témoins. Cela signifie aussi mettre en pratique la vision du Code des droits de la personne de l’Ontario : celle d’une province où règne un climat de respect mutuel de la dignité de toute personne de façon que chacun se sente accepté, partie intégrante de la collectivité et apte à contribuer pleinement à la vie communautaire.

Agir pour sensibiliser la population et combattre la haine en Ontario