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3. La conjonction de l’âge et des autres motifs de discrimination

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La façon dont se manifeste la discrimination fondée sur l’âge peut différer selon les autres composantes de l’identité d’une personne. Par exemple, certains groupes de personnes âgées peuvent faire face à des obstacles particuliers du fait de la conjonction de l’âge et d’autres facteurs comme le sexe, un handicap, l’orientation sexuelle, la race, l’ethnie, la religion, la culture et la langue. Veuillez consulter Il est temps d’agir pour une discussion plus approfondie à ce sujet au chapitre « Âge et intersectionnalité » ainsi que des obstacles particuliers auxquels font face certains groupes.

Cette façon de comprendre la complexité des diverses manifestations de la discrimination fondée sur l’âge signifie que, lorsque les circonstances entourant la discrimination alléguée l’exigent, tous les motifs pertinents de discrimination doivent être examinés en même temps que celui de l’âge.

Exemple : Une femme de 55 ans allègue qu’on lui a refusé un emploi de serveuse parce qu’elle ne correspondait pas à l’image que les exploitants du restaurant essaient de promouvoir. La preuve révèle que le restaurant emploie nombre de jeunes femmes comme serveuses, ainsi que des hommes âgés comme serveurs et maîtres d’hôtel. Le fait que des personnes âgées (des hommes) et que des jeunes femmes sont employés ne fait pas nécessairement échec à son allégation de discrimination, puisqu’il peut y avoir des stéréotypes particuliers attribués aux femmes âgées, en ce qui concerne leur image ou leur apparence.

Il peut être nécessaire d’examiner les stéréotypes possibles ainsi que le contexte historique, social et politique associé à une combinaison particulière de motifs de discrimination.

Exemple : Un homme de 72 ans a récemment immigré au Canada. Il a de la difficulté à trouver un médecin dans sa collectivité, parce qu’il y a déjà une pénurie de médecins et qu’on le perçoit comme un patient qui exigera beaucoup de temps en raison de son âge et du fait qu’il ne maîtrise ni l’anglais ni le français. Il doit donc utiliser les cliniques sans rendez-vous et lorsqu’il se plaint de sentiments de dépression, on lui dit que ce n’est pas surprenant vu son âge et le fait qu’il vient d’arriver au Canada. On ne prend aucune disposition pour qu’il obtienne des services d’évaluation plus approfondis.[6]

Dans certains cas, des personnes peuvent subir un « double désavantage » du fait de leur âge combiné à d’autres motifs de discrimination.

Exemple : Des preuves empiriques confirment que les personnes âgées et les personnes handicapées font toutes face à des taux de chômage plus élevés. De la même façon, les membres des groupes racialisés sont plus susceptibles d’être sous-employés. Il s’ensuit qu’une personne âgée afro-canadienne qui présente un handicap subit vraisemblablement un désavantage décuplé lorsqu’elle cherche un emploi.[7]

En tant que société, nous devons être conscients des façons particulières dont se manifestent les désavantages que subissent certaines personnes. En plus de la présente politique traitant de la discrimination fondée sur l’âge, d’autres politiques de la Commission, comme la Politique et directives concernant le handicap et l’obligation d’accommodement, peuvent être utiles pour comprendre les droits et les responsabilités de la personne lorsque d’autres motifs de discrimination peuvent être en cause.


[6] Cet exemple est fondé sur les renseignements reçus au cours de la consultation sur la discrimination fondée sur l’âge au sujet des difficultés qu’ont les patients âgés à avoir accès aux services de santé, difficultés qui peuvent être aggravées par des obstacles linguistiques. En outre, la preuve empirique semble indiquer que de nombreux médecins de famille ne traitent pas les patients âgés pour des troubles de dépression, d’anxiété et de démence et qu’ils tendent à « normaliser » ces états. Voir Commission ontarienne des droits de la personne, La discrimination et l’âge : Problèmes relatifs aux droits de la personne vécus par les personnes âgées en Ontario (mai 2000), en ligne : page d’accueil de la Commission ontarienne des droits de la personne <http://www.ohrc.on.ca>. Les études portant sur l’immigration et la santé ont conclu que les graves problèmes de communication font en sorte que les personnes âgées des groupes ethniques reçoivent des traitements déficients, font de longs séjours à l’hôpital, subissent des tests inutiles, des congés prématurés et un manque de suivi. (D. Kinnon, Recherche sur l'immigration et la santé au Canada : un aperçu (Ottawa : Santé Canada, 1999)).
[7] Voir Commission ontarienne des droits d la personne, Il est temps d'agir : Faire respecter les droits des personnes âgées en Ontario (Toronto : Imprimeur de la Reine, juin 2001), p. 26, aussi disponible en ligne : à http://www.ohrc.on.ca et également À l'unisson : une approche canadienne concernant les personnes handicapées. (Ministres féderal, provinciaux et territoriaux responsables des services sociaux 1998) lequel indique que les personnes handicapées ont un taux inférieur d’emploi ainsi qu’un taux inférieur de participation à la vie active comparativement aux personnes qui n’ont pas de handicap, disponible en ligne, http://socialunion.gc.ca/pwd/unison/unison_f.html>. De la même façon, Inégalité d'accès : profil des différences entre les groupes ethnoculturels canadiens dans les domaines de l'emploi, du revenu et de l'éducation (rapport préparé pour la Fondation canadienne des relations raciales par le Conseil canadien de développement social, 2000) décrit les obstacles à l’emploi auxquels font face les membres des « minorités visibles ».

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