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Domaines de recherche supplémentaire

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De plus amples renseignements sur la vie des personnes ayant des troubles mentaux et des dépendances, fondés sur d’autres variables, pourraient être recueillis. À titre d’exemple, le fait d’avoir des démêlés avec le système de justice pénale est un indicateur important de la marginalisation et de l’exclusion sociale[42]. Dans le même ordre d’idées, le fait de savoir quelle proportion de ces personnes vit dans des logements collectifs (comme des hôpitaux, des foyers collectifs et des pensions) ou est sans abri à l’échelle de l’Ontario permettrait de mieux comprendre leurs besoins en logement.

En outre, pour dresser un tableau complet de la situation des Autochtones aux prises avec des problèmes de santé mentale, des dépendances et d’autres incapacités, il faut recueillir des données sur les Autochtones vivant dans les réserves.

Au vu des données sur le faible revenu, il convient de mener des recherches plus spécifiques pour mieux comprendre le lien entre la santé mentale et le faible revenu. Dans leur ensemble, les personnes ayant une incapacité sont plus susceptibles d’être en situation de faible revenu que les personnes sans incapacité, en raison de leur plus faible activité sur le marché du travail[43]. Toutefois, l’examen des données par type d’incapacité semble indiquer que la situation de faible revenu est plus fortement corrélée aux problèmes de santé mentale et de dépendance qu’aux autres incapacités. En réalité, les résultats montrent que la proportion d’adultes en situation de faible revenu est plus faible chez les personnes ayant d’autres incapacités que chez les personnes sans incapacité. Bien qu’elle soit confirmée par d’autres données de Statistique Canada[44], cette tendance nécessite un examen approfondi.

La constatation selon laquelle les personnes racialisées en Ontario déclarent une plus faible prévalence de problèmes de santé mentale et de dépendance que les personnes non racialisées et les Autochtones mérite un examen approfondi. Ce résultat semble contredire les données de la recherche, selon lesquelles les obstacles structurels comme la pauvreté, le faible statut socioéconomique, l’absence de logement convenable et abordable, le chômage et le sous-emploi ont des répercussions disproportionnées sur les personnes racialisées. Ces facteurs ont également un effet négatif sur la santé mentale[45]. En outre, plusieurs études ont établi que le racisme auto-déclaré a des effets négatifs sur la santé mentale[46].

Un autre domaine de recherche consiste à recueillir des données supplémentaires pour étudier la discrimination, y compris les perceptions de la discrimination dans les secteurs sociaux protégés par le Code comme le logement et les services. Il convient de poser des questions supplémentaires sur les types de discrimination dont les gens font l’objet, sur les facteurs qui peuvent les protéger contre la discrimination et sur les mécanismes d’accès à la justice. À titre d’exemple, dans quelle mesure les personnes aux prises avec des troubles mentaux et des dépendances font-elles couramment l’objet de harcèlement? Existe-t-il une discrimination intersectorielle fondée à la fois sur l’incapacité d’une personne et sur d’autres qualités personnelles prévues au Code, comme la race ou le sexe? Quels sont les facteurs qui aident les personnes à révéler une incapacité et à demander des mesures d’adaptation? Comment les personnes faisant l’objet de discrimination procèdent-elles habituellement pour demander réparation (si tant est qu’elles engagent une telle procédure de recours)?

Il convient de noter que le fait de documenter les perceptions de la discrimination a une portée limitée, dans la mesure où cela ne permet pas de tirer des conclusions sur les taux d’incidence réels de la discrimination. Il est très difficile de mesurer la discrimination, étant donné qu’elle peut s’expliquer par de multiples facteurs. Les études qui sont susceptibles de mieux appréhender la discrimination utilisent des mécanismes d’examen du comportement des gens dans la vraie vie ou dans des situations créées de toutes pièces afin d’évaluer si certains groupes sont traités différemment en vertu de motifs prévus au Code[47].

Dans l’ensemble, les résultats publiés dans le présent rapport ont des répercussions sur les politiques et la recherche concernant les Ontariens et Ontariennes ayant des troubles mentaux, des dépendances et d’autres incapacités. Ils appuient la poursuite des recherches sur les disparités et les solutions. Ils fournissent également une justification à l’appui pour que les organisations mettent en place des mécanismes permettant de prévenir la discrimination systémique et d’y répondre. Ces mécanismes consistent notamment à examiner et supprimer les obstacles, à adopter des stratégies de conception inclusive, à élaborer des politiques en matière de droits de la personne et à concevoir des programmes spéciaux (par exemple des programmes de recrutement et de logement) permettant de répondre aux besoins particuliers des personnes ayant des troubles mentaux, des dépendances et d’autres incapacités.


[42] L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale, 2012, a permis de recueillir des données sur les contacts avec la police, notamment sur les arrestations, mais pas sur les condamnations ou l’incarcération; voir : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) – Santé mentale : Questionnaire – 30 novembre 2011, 2011, disponible en ligne sur le site Web de Statistique Canada à www23.statcan.gc.ca/imdb-bmdi/instrument/5105_Q1_V3-fra.pdf (date de consultation : 27 mai 2015), p. 186-187. Voir également : Maire Sinha, Une recherche sur la faisabilité de recueillir des données sur les adultes et les jeunes souffrant de problèmes de santé mentale qui ont des démêlés avec le système de justice pénale, Statistique Canada, 2009, n° 85-561-M au catalogue — n° 016, Série de documents de recherche sur la criminalité et la justice, Ottawa (Ontario), disponible en ligne sur le site Web de Statistique Canada à www.statcan.gc.ca/pub/85-561-m/85-561-m2009016-fra.pdf (date de consultation: 27 mai 2015).

[43] Voir : Diane Galarneau et Marian Radulescu, « L’emploi chez les personnes ayant une incapacité », L’emploi et le revenu en perspective, vol. 10, n° 5, mai 2009, Statistique Canada, n° 75-001-X au catalogue, disponible en ligne sur le site Web de Statistique Canada à www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2009105/article/10865-fra.htm (date de consultation : 2 avril 2015).

[44] D’après les données de Statistique Canada tirées de l’Enquête sur la participation et les limitations d’activités (EPLA) de 2006 (totalisation personnalisée pour le compte de la CODP), 27 p. 100 des Ontariens et Ontariennes ayant des « troubles émotifs » sont en situation de faible revenu, alors que cette proportion s’élève à 10 p. 100 chez les personnes ayant d’autres types d’incapacités et à 11 p. 100 chez les personnes qui n’ont déclaré aucune incapacité : Statistique Canada, 2012, totalisation personnalisée, fondée sur l’Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006.

[45] Pour une analyse documentaire de l’effet des obstacles sociétaux sur la santé physique et mentale des personnes racialisées, voir : Access Alliance Multicultural Community Health Centre, Racialised Groups and Health Status: A Literature Review Exploring Poverty, Housing, Race-Based Discrimination and Access to Health Care as Determinants of Health for Racialised Groups, 2005, Toronto : Access Alliance Multicultural Community Health Centre, disponible en ligne sur le site Web d’Access Alliance à http://accessalliance.ca/community-based-research/publications/ (date de consultation : 8 juillet 2015). Voir également : Sheryl Nestel, Colour Coded Health Care: The Impact of Race and Racism on Canadians’ Health, 2012, Toronto : Wellesley Institute, p. 14, disponible en ligne sur le site Web du Wellesley Institute à www.wellesleyinstitute.com/tag/race-racism/page/2/ (date de consultation : 8 juillet 2015); et Kwasi Kafele, La discrimination raciale et la santé mentale : les communautés racialisées et autochtones, 2005, disponible en ligne sur le site Web de la CODP à www.ohrc.on.ca/fr/les-articles-du-dialogue-sur-la-politique-raciale/la-discrimination-raciale-et-la-santé-mentale-les-communautés-racialisées-et-autochtones (date de consultation : 8 juillet 2015).

[46] Yin Paradies, « A systematic review of empirical research on self-reported racism and health » (2006) 35 Int J  Epidemiology 888.

[47] Citons par exemple une étude du Centre pour les droits à l’égalité au logement portant sur la nature subtile et directe de la discrimination au sein du marché du logement à Toronto. Des bénévoles ont procédé à une vérification téléphonique dans le cadre de recherches sur la demande de logements locatifs vacants. Ils ont utilisé une série de scénarios fondés sur des « profils » qui jumelaient toutes les caractéristiques, sauf celle qui pouvait donner lieu à de la discrimination. Dans le cadre du scénario axé sur le profil de trouble mental, les bénévoles ont prétendu représenter un centre de santé mentale qui cherchait des logements pour ses clients. Dans l’ensemble, l’étude a montré que plus du tiers des personnes ayant des troubles mentaux qui cherchaient un logement faisaient l’objet de discrimination sur le marché du logement à Toronto. Voir : “Sorry, It’s Rented.”: Measuring Discrimination in Toronto’s Rental Housing Market, 2009, disponible en ligne à www.equalityrights.org/cera/?page_id=179 (date de consultation : 6 avril 2015). L’analyse statistique des données enregistrées sur les activités des personnes (par exemple les données recueillies lors des contrôles routiers) constituent un autre exemple : l’objectif est de déterminer s’il existe des effets disproportionnés sur certains groupes en vertu de motifs prévus au Code.

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