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4. Discussion

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Les Ontariens et Ontariennes ayant une incapacité, en particulier les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de dépendance, continuent de faire face à des disparités fondées sur plusieurs indicateurs socioéconomiques, comparativement aux personnes sans incapacité. Elles affichent un taux de chômage plus élevé, sont plus susceptibles d’être en situation de faible revenu, ont des niveaux de scolarité plus faibles et sont moins susceptibles de vivre dans un logement convenable et abordable.

En effectuant des comparaisons selon le type d’incapacité, il apparaît, pour la plupart des indicateurs, que les résultats des personnes aux prises avec des troubles mentaux et des dépendances sont pires que ceux des personnes ayant d’autres types d’incapacités. Toutefois, il est important de tenir compte des liens complexes entre ces deux groupes. D’après les données obtenues, l’écrasante majorité des personnes déclarant des problèmes de santé mentale et des dépendances (plus de 90 p. 100) déclarent également un autre type d’incapacité. Le fait d’avoir une affection physique chronique peut être un facteur de risque de trouble mental et vice versa[38].

Il arrive que la situation des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de dépendance soit liée à un faible revenu, au chômage élevé, à un faible niveau de scolarité, etc., comparativement aux personnes ayant d’autres incapacités ou sans incapacité[39]. Il se peut aussi que l’effet combiné d’incapacités multiples soit associé à ces facteurs. Le fait d’avoir plusieurs incapacités peut contribuer à accroître la sévérité globale du handicap et les obstacles sociétaux, ce qui peut conduire à un accroissement de l’exclusion et de la discrimination[40].

Toutefois, le lien entre l’incapacité et les indicateurs socioéconomiques peut être complexe. Est-ce le fait d’avoir une incapacité qui contribue au chômage élevé, aux niveaux de scolarité inférieurs et au faible revenu, ou bien est-ce le fait d’être en situation de faible revenu, d’avoir un niveau de scolarité faible, de vivre dans un logement insalubre et d’avoir peu de possibilités d’emploi qui contribue à la prévalence accrue des incapacités, y compris des troubles mentaux et des dépendances? La recherche montre que ces deux possibilités ont leur importance[41].

Concernant la taille de l’échantillon, dans la mesure où la série de données pour l’Ontario est relativement réduite, les résultats n’ont pas pu être ventilés par sexe, par âge et par sévérité de l’incapacité. L’âge, en particulier, peut être facteur de confusion. À titre d’exemple, la CODP n’a pas pu comparer la prévalence par groupe d’âge des troubles mentaux et des dépendances chez les Autochtones, les personnes racialisées et les femmes, à celle des personnes ayant d’autres incapacités et des personnes sans incapacité. Par ailleurs, il n’apparaît pas non plus clairement si les Ontariennes sont plus susceptibles que les Ontariens de déclarer d’autres incapacités parce qu’elles vivent généralement plus longtemps. Dans le même ordre d’idées, le nombre de personnes racialisées déclarant des problèmes de santé mentale et de dépendance varie-t-il en fonction de l’âge?


[38] Gouvernement du Canada, Aspect humain de la santé mentale et de la maladie mentale au Canada, 2006, Ottawa : ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 2006, p. 16; et Association canadienne pour la santé mentale, The Relationship between Mental Health, Mental Illness and Chronic Physical Conditions, 2008, disponible en ligne à http://ontario.cmha.ca/public_policy/the-relationship-between-mental-health-mental-illness-and-chronic-physical-conditions/ (date de consultation : 25 mai 2015). Voir également : Oye Gureje et coll., « Persistent Pain and Well-being: A World Health Organization Study in Primary Care », 1998, JAMA, vol. 280, n° 2, p. 147-151.

[39] Pour de plus amples renseignements sur la nature du lien entre la santé mentale et différents résultats socioéconomiques, voir : Institut canadien d’information sur la santé, Réduction des écarts en matière de santé : Un regard sur le statut socioéconomique en milieu urbain au Canada, 2008, Ottawa (Ontario); Carolyn S. Dewa et David McDaid, « Investing in the Mental Health of the Labor Force: Epidemiological and Economic Impact of Mental Health Disabilities in the Workplace », dans Work Accommodation and Retention in Mental Health, Izabela Z. Schultz et E. Sally Rogers (éditeurs), New York : Springer, 2011; Institut canadien d’information sur la santé, Améliorer la santé des Canadiens : Santé mentale et itinérance, Ottawa, ICIS, 2007; Rapport provisoire du Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, Rapport 1, Santé mentale, maladie mentale et toxicomanie : Aperçu des politiques et des programmes au Canada, 2004 (président : Michael J.L.. Kirby), p. 55; et gouvernement du Canada, Aspect humain de la santé mentale et de la maladie mentale au Canada, 2006, Ottawa : ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 2006.

[40] Voir plus haut à la note 6, p. 11, pour le calcul de l’indice de sévérité global de Statistique Canada. Pour un examen de l’impact des incapacités sévères sur l’éducation, l’emploi et d’autres variables, voir plus haut à la note 16, Ressources humaines et Développement des compétences Canada (aujourd’hui Emploi et Développement social Canada), et Derek Hum et Wayne Simpson, « Canadians with Disabilities and the Labour Market », 1996, Analyse de Politiques, vol. 22, n° 3, p. 285-299. Voir également : K.M. Scott et coll., « Mental–physical co-morbidity and its relationship with disability: results from the World Mental Health Surveys », 2009, Psychol Med, vol. 39, n° 1, p. 33-43; et la section 9.1 (« Intersections avec d’autres types de handicap ») du rapport Parce qu’on importe! de la CODP, p. 34 (voir plus haut à la note 1).

[41] La recherche sur les déterminants sociaux de la santé montre que de nombreux facteurs, comme le chômage, la discrimination, l’insalubrité des logements et la pauvreté, peuvent contribuer à une mauvaise santé physique et mentale. Voir : Juha Mikkonen et Dennis Raphael, Déterminants sociaux de la santé : les réalités canadiennes, 2010, Toronto : École de gestion et de politique de la santé de l’Université York, disponible en ligne à www.thecanadianfacts.org/fre.html (date de consultation : 27 mai 2015); Beth Wilson, Sick and Tired: The Compromised Health of Social Assistance Recipients and the Working Poor in Ontario, 2009, Toronto : Wellesley Institute, disponible en ligne sur le site Web du Wellesley Institute à www.wellesleyinstitute.com/wp-content/uploads/2011/11/sickandtiredfinal.pdf (date de consultation: 27 mai 2015); et Organisation mondiale de la Santé et Fondation Calouste Gulbenkian, Social determinants of mental health, 2014, Genève : Organisation mondiale de la Santé, disponible en ligne sur le site Web de l’Organisation mondiale de la Santé à www.who.int/mental_health/publications/gulbenkian_paper_social_determinants_of_mental_health/en/ (date de consultation : 17 août 2015).

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