3. Pourquoi le changement?

Les services policiers ont de nombreuses raisons d’opérer un changement organisationnel en matière de droits de la personne. En effet, la société qu’ils servent est de plus en plus diversifiée. Comme la très honorable Beverley McLachlin, ancienne juge en chef du Canada, a déclaré :


Que nous le voulions ou non, la diversité religieuse, ethnique et culturelle fait partie du monde d’aujourd’hui – et, de plus en plus, de notre réalité nationale et communautaire. Les droits de la personne et le respect de chaque individu sur lequel ils reposent, constituent ce que l’on peut espérer de mieux pour régler les conflits que cette diversité ne va pas manquer de susciter. S’il nous faut vivre ensemble en paix et en harmonie – dans notre pays et dans un monde plus vaste – il nous faut trouver des moyens d’un accommodement mutuel. Avec les droits de la personne, tissés à même notre droit et administrés par nos cours et nos tribunaux, nous avons le moyen d’y parvenir.[1]


Tout en fournissant un cadre pour le règlement des conflits, les droits de la personne contribuent à établir une vision de l’harmonie entre les différents membres et groupes dans la société.


L’application des valeurs des droits de la personne est un mécanisme essentiel à l’efficacité des services policiers dans le monde actuel. En effet, les membres du public se sentent plus confiants lorsqu’ils traitent et se mettent en rapport avec la police et sont plus aptes à respecter les services policiers, à leur faire confiance et à coopérer avec eux lorsqu’ils croient que la police respecte leurs droits individuels.
Or, le changement organisationnel en matière de droits de la personne peut contribuer à bâtir ce genre de relation positive entre les forces policières et toutes les collectivités qu’elles servent.


Les services policiers ont fait l’objet d’un nombre croissant de plaintes au motif des droits de la personne ces dernières années et la défense et le règlement de ces plaintes coûtent cher. Par conséquent, nombre de services policiers considèrent les droits de la personne comme étant contraires à leurs intérêts. Bien que certaines de ces plaintes ne soient pas prouvées, les procédures de plainte sont un élément
vital de l’engagement à l’égard des droits de la personne dans la société canadienne. Le changement organisationnel en matière de droits de la personne contribuera à prévenir ces types de plaintes et les connaissances acquises aideront les forces policières à tirer des leçons des problèmes organisationnels et à améliorer les systèmes et les pratiques.


[1] La très honorable Beverley McLachlin, juge en chef du Canada, lors de quatrième conférence annuelle
sur les droits de la personne du barreau irlandais en mai 2008 (page 20 de la version anglaise).