Terminologie

La terminologie des droits de la personne émergents est un outil puissant et, parfois, controversé. Pendant les rencontres, les membres d’un groupe de transsexuels ont exprimé leur désaccord à l’égard de l’utilisation du terme «personne transgenre» pour décrire leur réalité parce que ce terme est associé à un si grand nombre de types de comportements et qu’il peut diminuer l’importance des difficultés particulières ou individuelles auxquelles ils font face.

Le terme «transgenre», utilisé ici comme générique, désigne les personnes qui ne se sentent pas à l’aise avec leur sexe biologique et qui le rejettent, en tout ou en partie, c’est-à-dire les transsexuels, les travestis, les intersexués, les «travelos» et peut-être aussi les personnificateurs féminins. Il importe de souligner le fait que chacun de ces groupes vit la discrimination différemment au sein de la société. En fait, le terme «transgenre» est un moyen rapide de regrouper une grande variété de personnes et de réalités. Toutefois, l’utilisation d’un terme unique ne doit pas signifier que les besoins ou les questions relatives aux droits de la personne sont identiques pour toutes les personnes concernées.

Compte tenu de la notoriété accrue des personnes transgenres dans la société, la question est de plus en plus politisée et les groupes de défense affirment leurs points de vue, demandant notamment des modifications d’ordre terminologique. À une extrémité, on utilise l’expression dysphorie de genre, notamment à la clinique d’identité sexuelle de l’Institut psychiatrique Clarke[15], et, à l’autre extrémité, on trouve les expressions «euphorie de genre» ou «identité sexuelle conforme», qui sont devenus des termes libérateurs à la mode parmi les membres de la communauté transgenre.


[15] La clinique d’identité sexuelle de l’Institut psychiatrique Clarke le définit la dysphorie de genre comme étant : «un mécontentement envers son sexe biologique, le désir de posséder le corps des représentants du sexe opposé et le souhait d’être accepté comme membre du sexe opposé. Ces sentiments peuvent être exprimés verbalement, sous forme d’affirmations d’appartenance au sexe opposé, ou non verbalement par l’adoption de comportements propres au sexe opposé (par exemple, s’habiller comme le sexe opposé). Les troubles d’identité sexuelle les plus poussés sont collectivement désignés par le terme «transsexualisme», qui implique normalement le désir de vivre dans la société en tant que membre du sexe opposé et de subir des traitements hormonaux et chirurgicaux afin de présenter le plus fidèlement possible l’anatomie externe du sexe biologique opposé. Internet : <http://www.clarke-inst.on.ca/about_illnesses/gender_identity_disorder.html>.