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Partir sur « de bonnes bases » : vers une relation de confiance avec les communautés autochtones

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Notre orientation stratégique :

La CODP concrétisera les droits de la personne en nouant et en maintenant des relations de confiance avec les communautés et les groupes métis, inuits et des Premières Nations. Ces relations seront fondées sur la dignité, le respect et la volonté de faire progresser la réconciliation et l’égalité matérielle. Nous contribuerons aux efforts nationaux visant à reconnaître l’impact persistant du colonialisme sur les Autochtones. Nous travaillerons en collaboration pour aider les communautés autochtones à définir et à faire progresser leurs propres objectifs et priorités en matière de droits de la personne


Notre action vise à renforcer les relations avec les communautés et les groupes autochtones, à reconnaître l’impact du colonialisme et à lutter contre le racisme, la discrimination et l’inégalité systémiques. Nous nous efforcerons d’obtenir les résultats suivants :

  • Des relations de confiance durables avec les communautés métisses, inuites et des Premières Nations dans les zones urbaines et rurales à l’échelle de l’Ontario
  • Une meilleure compréhension de l’impact du colonialisme sur les Autochtones
  • Une vision des droits de la personne dans la province qui réconcilie le système des droits de la personne de l’Ontario avec les cadres, les concepts, les processus et les lois autochtones
  • Une responsabilisation en matière de racisme et de discrimination systémiques à l’égard des Autochtones.

Faire résonner la voix des enfants : analyse approfondie du système de bien-être de l’enfance

En décembre 2015, la CODP a pris plusieurs engagements en réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, notamment celui de faire usage de son mandat pour examiner la surreprésentation des enfants et des jeunes autochtones et noirs au sein du système de bien-être de l’enfance de l’Ontario. En février 2016, nous avons ainsi demandé à toutes les sociétés d’aide à l’enfance (SAE) de l’Ontario de communiquer des données ventilées tenant compte des motifs du Code. La majeure partie des SAE a réagi positivement à notre demande.

Nous avons désormais terminé l’examen préliminaire des données sur les admissions, et nous avons mis au jour divers sujets de préoccupation. Tout d’abord, nous avons appris que les SAE n’ont pas recueilli en priorité des données fondées sur la race, c’est pourquoi les renseignements existants manquent d’uniformité et s’avèrent incomplets ou non descriptifs. Par conséquent, l’Ontario ne dispose toujours pas de données solides sur l’origine ethnique ou l’ascendance autochtone des enfants pris en charge.

La CODP appelle depuis longtemps à la collecte de données fondées sur la race afin d’aider les organismes à surveiller plus efficacement toute discrimination éventuelle, à identifier et éliminer les obstacles systémiques, à rectifier les désavantages historiques et à promouvoir l’équité des programmes et de la prestation de services. Cette mesure permettrait aux SAE d’améliorer les mécanismes de soutien et la situation des enfants et des jeunes autochtones et racialisés pris en charge, ainsi que de leurs familles.

Malgré ces difficultés, notre analyse des meilleurs renseignements disponibles soulève des questions brûlantes : les enfants et les jeunes autochtones et afro-canadiens sont surreprésentés dans bon nombre de SAE de la province. Ces problèmes touchent l’ensemble de l’Ontario : la surreprésentation des enfants noirs n’est pas observée exclusivement dans la région de Toronto, et la surreprésentation des enfants autochtones ne concerne pas uniquement le Nord de l’Ontario ou les collectivités rurales.

La disproportion du nombre d’admissions est un indicateur de discrimination systémique, qui peut être le fruit de stéréotypes et/ou de disparité des services. Résultat : la situation est négative pour les enfants, les jeunes et leurs familles, ainsi que pour la société dans son ensemble. Dans le cas des enfants et des jeunes autochtones, les disparités prennent aussi leur ancrage dans le colonialisme, notamment dans le traumatisme intergénérationnel des pensionnats et la rafle des années 1960.

Dans notre mémoire concernant l’examen de la Loi sur les services à l’enfance et à la famille, nous avons donc exhorté le gouvernement de l’Ontario à enjoindre l’ensemble des SAE de recueillir des données désagrégées et d’en rendre compte publiquement de manière régulière. Nous avons également invité le gouvernement à travailler en étroite collaboration avec les communautés autochtones et noires afin d’élaborer une directive sur la collecte de données.

Nous préparons actuellement un rapport plus détaillé sur les données que nous avons demandées aux SAE. Il sera publié dans le courant de l’année.


« [Vous] pouvez constater que les graines que nous plantons durant l’enfance ont des conséquences tout au long de la vie. Si nous semons les germes de la discrimination, nous entraînons une forte probabilité de vie adulte tragique et difficile. Mais si nous semons les germes de la justice et de l’égalité, et d’une culture qui favorise la confiance en soi, nous verrons ces mêmes expériences positives croître toute la vie durant.
Je ne veux surtout pas voir une nouvelle génération d’adultes des Premières Nations
obligés de se remettre de leur enfance, comme ont dû le faire tant de rescapés des
pensionnats, et comme doivent désormais le faire les nombreuses familles des femmes assassinées et disparues. »
 
 - Cindy Blackstock
Source : Human Rights Now, Amnesty Canada
Blog, www.amnesty.ca (traduction libre)

« Je suis sage-femme et j’exerce principalement auprès des femmes autochtones : j’ai été témoin de préjugés racistes et de mauvais traitements fondés sur la race un nombre incalculable de fois. Par exemple… le fait d’appeler les travailleurs sociaux ou les organismes de protection de l’enfance parce que les parents sont jeunes et d’origine autochtone – la sélection des intervenants est le fruit d’un profilage massif.

Une fois le processus lancé, les femmes autochtones courent beaucoup plus de risques de se voir retirer leur enfant pour des raisons pour le moins douteuses. »

- Femme de race mixte (blanche et autochtone), 35 à 44 ans


Obtenir des résultats

En septembre 2016, la ministre des Services à l’enfance et à la jeunesse a annoncé que le gouvernement exigerait de toutes les SAE de l’Ontario qu’elles recueillent des données fondées sur la race de manière uniforme et constructive.

Par ailleurs, le projet de loi 89 qui modifie la Loi sur les services à l’enfance et à la famille apporte une réponse à bon nombre de nos recommandations, notamment :

  • Concevoir des services et des placements qui reflètent l’identité et les besoins de l’enfant au regard de la croyance, la race, l’origine ethnique, le handicap, l’identité sexuelle et d’autres motifs prévus au Code
  • Contrôler l’application de la Loi, y compris en ce qui concerne la collecte de données
  • Rendre compte de la mesure dans laquelle les services à l’enfance et à la famille séparent les enfants autochtones et racialisés de leur milieu familial ou ne répondent pas à leurs besoins d’une quelconque autre manière.

En mars 2017, le gouvernement de l’Ontario a publié Une meilleure façon d’avancer : Plan stratégique triennal de l’Ontario contre le racisme, qui répond à l’appel de longue date de la CODP en faveur de la collecte de données. Ce plan définit un cadre de collecte de données désagrégées sur la race et des lignes directrices connexes, qui visent à renforcer et à normaliser la collecte et l’analyse des données désagrégées sur la race, ainsi que l’élaboration de rapports publics, par le gouvernement et ses institutions. 


Comprendre l’impact de l’appropriation culturelle

Les questions relatives à l’appropriation culturelle ont été au cœur des débats cette année, que ce soit dans les écoles, les associations sportives communautaires ou même la ligue majeure de baseball.

Le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario (TDPO) a invité la CODP à intervenir dans l’affaire Gallant v. Mississauga portant sur l’utilisation de logos et de noms d’équipes d’origine autochtone dans le stade géré par la ville de Mississauga. De fait, le TDPO jugeait que cette affaire soulevait des questions « d’intérêt public majeur ».

Brad Gallant, père autochtone, s’est plaint auprès de la ville de Mississauga de l’utilisation et de la mise en avant, par cinq associations de hockey pour les jeunes, de logos et de noms d’équipes d’origine autochtone dans le stade municipal.

Les fournisseurs de services, à l’instar de la ville de Mississauga, sont tenus de maintenir un environnement de prestation inclusif, exempt de discrimination et de harcèlement à l’égard des Autochtones.

Nous avons mené une activité de liaison approfondie pour en savoir plus sur l’impact de l’utilisation de ces logos et surnoms sportifs, et nous avons recueilli différents points de vue de la part des Autochtones.

La CODP a fait valoir l’opinion des jeunes autochtones (l’un des groupes les plus directement concernés par les enjeux inhérents à cette affaire) en déposant un témoignage par affidavit émanant du conseil des jeunes autochtones de la Fédération des centres d’amitié autochtones de l’Ontario (OFIFC). Nous avons également présenté le témoignage d’un expert qui étudie l’impact psychologique de l’utilisation de logos et de noms d’origine autochtone sur les jeunes.

L’affaire est toujours en cours d’examen par le TDPO.


« J’ai étudié des travaux de recherche empiriques pertinents dans la littérature scientifique au sujet de l’impact psychologique des mascottes, surnoms et logos d’origine autochtone dans le milieu sportif. Ce corpus naissant a mis au jour des résultats indiquant que cette pratique a un impact négatif sur le fonctionnement psychologique des Autochtones, de manière à la fois directe (p. ex., faible estime de soi, degrés supérieurs d’affect négatif, détresse psychologique accrue, réduction des identités possibles, moindre valeur communautaire) et indirecte (p. ex., activation et application de stéréotypes, création d’un milieu hostile fondé sur la race, déshumanisation de l’image des Autochtones). »

- Rapport d’expertise de Jesse A. Steinfeldt, Ph.D., CC-AASP, @IUSchoolofEd


Renouer les relations en vue de la réconciliation

Au rang des priorités, la CODP s’est engagée à échanger régulièrement avec les communautés, organismes et dirigeants autochtones à travers l’Ontario, et à travailler de concert pour trouver des solutions aux enjeux relatifs aux droits de la personne qui concernent particulièrement les Autochtones.

La CODP a rencontré des chefs et des conseils de bande dans toute la province, des dirigeants de centres d’amitié autochtones représentant les Autochtones vivant en milieu urbain, ainsi que des jeunes autochtones.

En partenariat avec ces centres, la CODP a également organisé des cercles de parole pour mieux comprendre les préoccupations de diverses communautés en Ontario, notamment à Toronto, Thunder Bay, Sioux Lookout, Kenora, Fort Francis et Dryden.

« Réfléchir jusqu’à ressentir »

La réconciliation passe par la volonté de tout un chacun de mieux comprendre l’histoire, la culture, les expériences, les difficultés et les aspirations des Autochtones à travers l’Ontario.

Dans cette optique, nous avons commencé par travailler avec les commissaires Maurice Switzer et Karen Drake pour planifier en mars 2017 une conférence de trois jours s’adressant à l’ensemble du personnel et des commissaires de la CODP.

Bon nombre d’Autochtones nous ont demandé de « réfléchir jusqu’à ressentir ». Cette conférence a mis en lumière des éléments à la fois pédagogiques et touchants.

Le coup d’envoi de la conférence a été donné par Nancy Rowe, aînée de la Première Nation des Mississaugas de New Credit, qui s’est tenue à notre disposition et nous a guidés pendant ces trois jours.

Au programme des séances : lois et vision du monde des Anishnaabe, rapports fondés sur les traités, et présentation des peuples et organismes autochtones de l’Ontario. Nous avons écouté les interventions du personnel des Chiefs of Ontario, de la Fédération des centres d’amitié autochtones de l’Ontario et de la Métis Nation of Ontario.

Geronimo Henry, un rescapé des pensionnats, nous a également parlé de son expérience à l’Institut Mohawk, baptisé « The Mush Hole » par de nombreux pensionnaires, et de son long parcours devant les tribunaux pour obtenir justice. Il a également évoqué la promesse de la Commission de vérité et réconciliation, ainsi que diverses déceptions.

Nous avons rendu visite à la Première Nation des Mississaugas de New Credit, où nous avons été accueillis par le chef Stacey Laforme. Les aînés Nancy Rowe et Peter Schuler nous ont fait part de leurs enseignements au Kinomaagaye Gamik Lodge, dans l’enceinte de la réserve.

Enfin, nous avons entendu le témoignage de Tasunke Sugar, un jeune travailleur du centre culturel autochtone Toronto Council Fire, au sujet des répercussions du traumatisme intergénérationnel chez les jeunes autochtones d’aujourd’hui, qui a lui-même puisé dans sa propre expérience de jeune père. Nous avons clôturé ces trois jours par la fabrication de mocassins qui seront envoyés aux mères autochtones dont les enfants ont été appréhendés à la naissance par un organisme de bien-être de l’enfance.


Avis des commissaires et membres du personnel sur les enseignements reçus...

« J’ai aimé le témoignage du rescapé des pensionnats. Son histoire est à la fois fascinante et extrêmement troublante. »

« C’était un honneur d’être invités chez eux. J’ai appris beaucoup de choses sur les systèmes autochtones, par exemple sur leur modèle en matière de bien-être de l’enfance, et je crois qu’il y a un grand nombre d’enseignements à tirer pour agir de façon respectueuse. »

« La présentation de Tasunke Sugar a été vraiment marquante. Jusque-là, je n’avais pas vraiment compris le concept de traumatisme intergénérationnel. Voir autant d’espoir naître d’une situation aussi difficile est une réelle source d’inspiration. »

« Le récit des expériences vécues par ces personnes revêt une valeur inestimable. Nous sommes arrivés au sein de la communauté avec nos connaissances historiques et culturelles. Le vendredi après-midi, nous y avions associé des sentiments. »


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