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3. Méthodologie

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Pour évaluer l’efficacité de l’approche adoptée par l’Ontario pour composer avec les troubles de lecture, la CODP a obtenu des documents, des données et de l’information d’une variété de sources au moyen de plusieurs méthodes différentes.

 

Conseils scolaires

La CODP a collaboré avec son experte pour choisir un échantillon représentatif[23] de huit conseils scolaires publics de langue anglaise :

  1. Hamilton-Wentworth District School Board (Hamilton-Wentworth)
  2. Keewatin-Patricia District School Board (Keewatin-Patricia)
  3. Lakehead District School Board (Lakehead)
  4. London District Catholic School Board (London Catholic)
  5. Ottawa-Carleton District School Board (Ottawa-Carleton)
  6. Peel District School Board (Peel)
  7. Simcoe Muskoka Catholic District School Board (Simcoe Muskoka Catholic)
  8. Thames Valley District School Board (Thames Valley).

Les conseils scolaires ont été choisis à la lumière d’une variété de facteurs, dont des récits d’expérience, la taille et le type de conseil scolaire (public et catholique), la région géographique, les données démographiques, les données de l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (y compris les résultats aux tests de lecture), les plans pour l’enfance en difficulté des conseils scolaires, la proportion d’élèves à dimensions identitaires multiples protégées par le Code et les rapports publics.

La CODP a exercé les pouvoirs que lui confère le Code aux termes de l’article 31 pour obtenir des documents, des données et des renseignements considérables des huit conseils scolaires[24]. La CODP a obtenu d’autres renseignements et éclaircissements des conseils au moyen de questionnaires et d’entrevues de suivi.

Bien qu’un d’entre eux ait tardé à transmettre l’information demandée, les conseils scolaires ont fait preuve, dans l’ensemble, d’un excellent niveau de coopération et d’assistance. Cela est d’autant plus notable que les conseils devaient en même temps assurer le maintien des activités d’enseignement durant les fermetures d’école causées par la COVID-19 et surmonter d’autres difficultés connexes. La CODP aimerait faire part aux conseils scolaires de sa gratitude pour l’assistance reçue.

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Facultés d’éducation

Pour déterminer si les enseignants ayant fait leurs études en Ontario reçoivent une formation et une préparation scolaire adéquates pour enseigner la lecture à tous les élèves, la CODP a demandé aux 13 facultés d’éducation publiques (facultés) de langue anglaise de lui transmettre des documents, des données et de l’information[25]. Après quelques demandes de délais, les facultés ont fourni l’information demandée.

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Ministère de l’Éducation

La CODP est reconnaissante envers le ministère de l’Éducation (ministère) pour le soutien qu’il a offert tout au long de l’enquête. La CODP a demandé et a passé en revue des documents pertinents du ministère, auquel elle a aussi posé des questions relatives aux sujets abordés dans l’enquête. 

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Activités publiques

La CODP a utilisé de nombreux moyens pour obtenir une grande quantité d’information des membres du public. Un total de 1 425 élèves, parents et tuteurs[26] ont rempli un sondage en ligne Qualtrics et fait part de leur vécu en matière d’apprentissage de la lecture et de ses répercussions sur eux et leur famille. Un sondage à l’intention des éducateurs et d’autres professionnels a été distribué à grande échelle, y compris à l’ensemble des conseils scolaires de l’Ontario. La CODP a reçu 1 769 sondages d’éducateurs (enseignants de salle de classe, futurs enseignants, enseignants de l’enfance en difficulté, éducateurs de la petite enfance, aides-enseignants, administrateurs d’écoles et de conseils scolaires), de tuteurs privés et d’autres professionnels (comme des orthophonistes, psychologues et pédiatres). Des données qualitatives et quantitatives ont été analysées en vue de ce rapport.

La CODP a reçu des sondages portant sur des conseils scolaires de l’ensemble de l’Ontario, y compris 100 sondages sur des conseils scolaires publics et catholiques de langue française.

La CODP a reçu plus de 1 000 appels téléphoniques ou courriels, et un nombre encore plus grand de communications par l’entremise des médias sociaux.

La CODP a aussi reçu plus de 20 mémoires d’organisations représentant une variété de perspectives.

La CODP a organisé quatre audiences publiques dans des lieux correspondant à l’emplacement de cinq des huit conseils scolaires choisis pour l’enquête : Brampton, London, Thunder Bay et Ottawa. À chacune de ces audiences, jusqu’à 20 personnes ou groupes de personnes ont fait part de leur vécu. Parmi eux figuraient des élèves, des familles, des éducateurs, des fournisseurs de services (comme des tuteurs privés et une société d’aide à l’enfance) et d’autres professionnels. Plus de 600 personnes ont assisté aux audiences. À l’exception de la séance de Brampton, toutes les audiences ont été diffusées en direct et sont archivées sur la chaîne YouTube de la CODP.

La CODP avait aussi prévu des assemblées communautaires à Kenora, à Barrie et à Hamilton afin de donner l’occasion aux membres de ces collectivités de faire part de leur vécu. Cependant, en raison de la pandémie de COVID-19 et du décret d’urgence de la province interdisant les rassemblements publics[27], seule l’audience publique de Kenora a eu lieu. Vingt-cinq personnes y ont participé.

La CODP a organisé des rencontres aux centres d’amitié autochtones de London, Thunder Bay et Kenora, et rencontré des représentants d’une organisation inuite à Ottawa. La CODP a aussi rencontré des représentants de la Métis Nation of Ontario. D’autres rencontres avec des groupes autochtones prévues à Barrie et à Hamilton ont dû être annulées en raison de la pandémie.

Pour souligner la Journée internationale des droits de la personne, le 10 décembre 2019, la CODP a invité les élèves à soumettre des œuvres artistiques, poétiques et médiatiques sur « ce que le droit de lire signifie pour moi ». La CODP a reçu plusieurs oeuvres d’élèves.

Avant et après le lancement de l’enquête, la CODP a mené des entrevues auprès de nombreuses personnes ayant des connaissances spécialisées, de l’expertise ou une perspective unique à l’égard des questions visées par l’enquête. Cela inclut du personnel de conseils scolaires (enseignants et autres professionnels) qui ont communiqué de leur propre chef avec la CODP pour lui faire part d’information confidentielle sur leur expérience au sein de conseils.

Ensemble, toutes ces activités ont permis à la CODP d’approfondir sa compréhension d’une variété de perspectives sur le droit de lire. La CODP est reconnaissante envers tous ceux et celles qui ont pris le temps de faire part de leurs connaissances et vécu. Votre voix collective est au cœur de ce rapport et de ses recommandations.

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Aide spécialisée

La CODP a retenu les services de deux expertes, Linda Siegel et Jamie Metsala, pour aider à la conduite de l’enquête et à l’analyse des renseignements recueillis.

Sommité internationale du domaine des troubles de lecture, Linda Siegel est une psychologue clinicienne autorisée, professeure émérite du département de psychologie du counseling et de l’éducation, et de l’éducation de l’enfance en difficulté de l’Université de la Colombie-Britannique, et ancienne titulaire de la chaire Dorothy C. Lam d’éducation de l’enfance en difficulté. Elle a publié plus de 200 ouvrages sur l’identification et l’intervention précoces visant à prévenir les difficultés de lecture, la dyslexie, l’apprentissage de la lecture et le développement du langage, l’apprentissage des concepts mathématiques, les troubles d’apprentissage des mathématiques et l’apprentissage de l’anglais comme langue seconde chez les enfants.

Jaimie Metsala est professeure d’éducation et titulaire de la chaire Gail et Stephen Jarislowsky sur les troubles d’apprentissage de l’Université Mount Saint Vincent, à Halifax. Elle était anciennement professeure agrégée de psychologie de l’éducation à l’Université du Maryland, College Park, où elle a également agi à titre de directrice adjointe du National Reading Research Center. Jaimie Metsala a de l’expertise en psychologie du langage et de la lecture, en dyslexie, en TA et en évaluations psychologiques, est psychologue clinicienne autorisée et a enseigné les méthodes d’enseignement des arts de la langue anglaise aux étudiants en cours de formation initiale à l’enseignement.

La participation de ces expertes était au cœur de toutes les facettes de l’enquête. L’analyse, les conclusions et les recommandations présentées dans ce rapport reposent sur l’expérience combinée de la CODP en matière de droits de la personne et de discrimination, et des expertes en matière de troubles de lecture. Si bien des rapports se sont penchés sur les méthodes les plus efficaces d’enseignement de la lecture, le présent rapport est unique en ce sens qu’il illustre clairement l’importance d’adopter des méthodes fondées sur des données probantes afin de respecter ses obligations relatives aux droits de la personne.

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Recherches

Entre autres, ce rapport repose sur des recherches multidisciplinaires exhaustives touchant :

  • la façon dont les enfants apprennent à lire
  • ce qui cause les troubles de lecture
  • quels élèves sont à risque
  • les composantes essentielles d’un enseignement efficace de la lecture
  • la façon de repérer les enfants à risque d’échec sur le plan de la lecture
  • les mesures d’intervention efficaces et fondées sur des données scientifiques
  • la formation des enseignantes et enseignants
  • l’effet de l’analphabétisme sur la personne et la société
  • les pratiques exemplaires adoptées ailleurs.

On trouve des renvois à ces recherches dans l’ensemble du rapport.

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Limites de l’enquête

Bien que le degré de participation des membres du public à l’enquête ait été considérable, force est de reconnaître certaines des limites de l’enquête. La CODP a tenu compte de ces limites durant la rédaction du rapport.

Les répondants aux sondages de la CODP à l’intention des élèves/parents et des éducateurs/autres professionnels ont fait le choix de répondre au sondage. En ce sens, ils ne constituent pas un échantillon aléatoire des personnes à qui ont été envoyés les sondages. Il existe un risque de biais d’autosélection étant donné que les personnes ayant choisi de participer au sondage pourraient ne pas être représentatives de l’ensemble de la population des élèves aux prises avec des difficultés de lecture ou des éducateurs/autres professionnels. Pour cette raison, la CODP a eu recours à différentes sources d’information, et pas seulement les sondages, pour tirer ses conclusions. Par exemple, les 479 sondages à l’intention des élèves et parents et 635 sondages aux éducateurs et autres professionnels qui concernaient un des huit conseils scolaires choisis pour l’enquête ont été passés attentivement en revue afin de comparer le vécu des élèves et éducateurs à l’information fournie à la CODP par les conseils scolaires.

Un nombre relativement faible de sondages à l’intention des élèves/parents décrivaient l’expérience des :

  • élèves racialisés[28] (132 sur 1 369 sondages précisant une catégorie raciale)
  • élèves métis, inuits ou issus de Premières Nations (44 sur 1 369 sondages précisant une catégorie raciale)
  • élèves dont la première langue apprise n’était pas l’anglais ou le français (68 sondages)
  • élèves nés ailleurs qu’au Canada (60 sondages).

Les répondants au sondage à l’intention des élèves et des parents étaient majoritairement issus de familles à revenu et scolarisation élevés, comparativement à la moyenne ontarienne. La moitié ont rapporté un revenu du ménage supérieur à 100 000 $ avant impôt, comparativement à un revenu familial après impôt médian de 66 200 $ en 2018 en Ontario[29]. Des 1 405 répondants qui ont révélé leur niveau de scolarité le plus élevé, 31,8 % avaient un diplôme professionnel (en droit ou en médecine par exemple), une maîtrise ou un doctorat.

La CODP reconnaît qu’il avait pu être difficile pour les familles les plus marginalisées de remplir un sondage ou d’assister à une audience publique. La CODP aurait pu prendre des moyens plus diversifiés d’obtention de la participation de ces familles si la pandémie de COVID-19 n’avait pas nui à sa capacité d’organiser des rencontres en personne additionnelles. La CODP a porté une attention toute particulière aux témoignages reçus de groupes vulnérables de façon à mieux comprendre les obstacles de type intersectionnel. De plus, vu les recherches démontrant que les élèves issus de ces groupes sont encore plus susceptibles de tirer de l’arrière en lecture, il est raisonnable de penser que les défis auxquels se heurtent ces élèves ayant des difficultés de lecture sont tout aussi considérables, voire encore plus considérables, que les défis auxquels font face les élèves relativement privilégiés. Tout au long de ce rapport, les auteurs font état des répercussions particulières de situations sur les élèves marginalisés.

Les réponses au sondage à l’intention des élèves et des parents décrivent l’expérience de personnes âgées de quatre à 84 ans. La CODP reconnaît que l’expérience de personnes âgées ou de personnes qui n’ont plus de lien avec le système d’éducation publique pourrait parfois ne pas refléter la situation actuelle. Malgré cela, les témoignages de ces personnes avaient une valeur considérable dans le cadre de l’enquête en ce sens qu’ils montraient les effets profonds à long terme du manque d’intervention en vue de régler une difficulté de lecture. Malheureusement, la CODP a aussi constaté que bon nombre des questions soulevées dans ces sondages demeurent aujourd’hui. Cela montre les effets intergénérationnels systémiques persistants de l’incapacité du système d’éducation publique de répondre adéquatement aux besoins des élèves aux prises avec des difficultés de lecture.

Le sondage à l’intention des éducateurs et des autres professionnels invitait les répondants à attribuer des valeurs à l’efficacité d’une variété de méthodes d’enseignement de la lecture, d’outils de dépistage des difficultés de lecture et de mesures d’intervention en lecture. Les éducateurs pourraient présenter un biais faisant en sorte qu’ils qualifient de plus efficaces les méthodes d’enseignement, outils de dépistage et mesures d’intervention qu’ils connaissent le mieux et utilisent actuellement. Ils pourraient ne pas être accoutumés à d’autres options, ou en position d’en évaluer l’efficacité. Par conséquent, dans son évaluation des méthodes d’enseignement de la lecture, outils de dépistage des difficultés de lecture et mesures d’intervention, la CODP a accordé moins d’importance aux réponses aux sondages, comparativement aux recherches scientifiques et travaux de validation empiriques.

 

 


[23] Le Bureau du vérificateur général de l’Ontario effectue des audits des activités et programmes du gouvernement et des organisations du secteur public; voir Bienvenue (dernière modification le 1er décembre 2021), en ligne : Bureau de la vérificatrice générale auditor.on.ca/index-fr.html. Lorsqu’il se penche sur des questions relatives aux conseils scolaires, le bureau effectue des audits auprès d’un maximum de quatre des 72 conseils scolaires financés par les deniers publics de l’Ontario.

[24] Pour en savoir davantage sur la demande initiale de transmission de documents de la CODP, voir la lettre du 8 novembre 2019 transmise aux présidents et directeurs de l’éducation de chacun des huit conseils scolaires, en ligne : www.ohrc.on.ca/fr/centre_des_nouvelles/enqu%C3%AAte-sur-le-droit-de-lire-lettre-aux-pr%C3%A9sidents-et-directeurs-de-l%E2%80%99%C3%A9ducation-de-huit-conseils. Des renseignements additionnels ont été obtenus par l’entremise d’entrevues orales et de questions soumises à l’ensemble des conseils scolaires.

[25] Pour en savoir davantage sur la demande initiale de transmission de documents de la CODP, voir la lettre du 20 décembre 2019 envoyée aux doyens de 13 facultés de l’éducation de langue anglaise de l’Ontario, en ligne : www.ohrc.on.ca/fr/enqu%C3%AAte-le-droit-de-lire-lettre-aux-doyens-de-13-facult%C3%A9s-d%E2%80%99%C3%A9ducation-de-l%E2%80%99ontario.

[26] Tout au long du document, le terme « parents » fait référence aux parents et aux tuteurs, le cas échéant.

[27] Décret d’urgence pris en vertu du paragraphe 7.0.2 (4) de la Loi sur la protection civile et la gestion des situations d’urgence – Événements publics organisés et certains rassemblements, Règl. de l’Ont. 52/20.

[28] Où la catégorie raciale choisie pour décrire l’élève comprenait une ou l’autre des catégories suivantes : noire (p. ex. personne d’ascendance africaine, afro-antillaise, afro-canadienne); latino (p. ex. personne d’ascendance latino-américaine, hispanique); moyen-orientale (p. ex. personne d’ascendance arabe ou perse, ou de l’Asie occidentale, p. ex. afghane, égyptienne, iranienne, libanaise, turque, kurde, etc.); est-asiatique (p. ex. personne d’ascendance chinoise, coréenne, japonaise, taïwanaise); sud-asiatique (p. ex. personne indo-orientale, pakistanaise, bangladaise, sri-lankaise, indo-antillaise, etc.); asiatique du sud-est (p. ex. personne d’ascendance philippine, vietnamienne, cambodgienne, thaïlandaise, indonésienne ou d’une autre ascendance asiatique du Sud-Est).

[29] « Enquête canadienne sur le revenu, 2018 », dans Le Quotidien (24 février 2020), en ligne : Statistique Canada www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200224/dq200224a-fra.htm.

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