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Les suites de l’enquête

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Depuis le début de l’enquête en novembre 2007, la Commission a généralement constaté une intensification du dialogue sur les actes motivés par la haine et une prise de conscience quant au profilage racial entourant le problème des agressions commises contre les pêcheurs canadiens d’origine asiatique. La Commission a également remarqué que de nombreux organismes faisaient preuve d’une vigilance accrue. C’est peut-être en raison de ces efforts que le nombre d’agressions et d’incidents signalés contre des pêcheurs canadiens d’origine asiatique a nettement diminué cette année.

Cette meilleure compréhension du problème s’accompagne d’une plus grande conscience des lacunes que comporte le système pour intervenir dans le cas d’actes motivés par la haine et de discrimination. Est également troublant le discours négatif tenu par certaines personnes à propos des Canadiens d’origine asiatique et de leur participation à la pêche sportive ou à la vie communautaire.

Il existe encore d’importants manques quant à la réplique des institutions face aux crimes haineux. Si on note des progrès grâce à la mise en œuvre de nombreuses recommandations du Groupe de travail communautaire pour la lutte contre les crimes haineux, le système de justice pénale et le réseau de services sociaux de l’Ontario comportent encore trop de limites pour pouvoir vraiment se pencher sur la nature des crimes haineux, être en mesure d’aider les victimes et de tenir les agresseurs responsables de leurs actes. Ainsi, il n’existe encore qu’un système limité de services disparates pour soutenir les victimes de crimes haineux et il reste difficile de documenter de façon uniforme les crimes haineux. La population continue de faire preuve d’une méconnaissance générale et d’un manque de compréhension des crimes haineux, ce qui exige que l’on soutienne nos efforts bien après la fin de cette enquête.

En raison de ces carences, il est d’autant plus important de continuer à transmettre au public des messages sur les crimes haineux. Grâce à l’enquête, la Commission s’est rendu compte que, d’une part, beaucoup de personnes ne savent vraiment pas qui appeler pour trouver de l’aide et que, d’autre part, elles sont encore freinées pour signaler à la police des actes de harcèlement ou d’agression. Ainsi, la Commission a appris que chez les personnes dont la langue maternelle n’est pas l’anglais, l’un des principaux obstacles est la langue. En dépit de ses tentatives pour interroger autant que possible la population à propos des attaques racistes et haineuses dont ont fait l’objet des pêcheurs canadiens d’origine asiatique, la Commission sait pertinemment que beaucoup d’autres incidents ne sont sans doute pas signalés. Toutefois, il est encourageant de voir que certains organismes accordent une grande priorité à la mobilisation communautaire pour accroître la confiance des communautés touchées, offrir une tribune afin de discuter de ces problèmes et faire mieux comprendre la nature des actes de racisme et de discrimination.

La Commission encourage ceux et celles qui estiment avoir été victimes d’une attaque raciste et haineuse de téléphoner à la police. Il faudrait que les services policiers puissent faire appel à des spécialistes ayant les connaissances et l’expérience voulues dans le domaine des crimes haineux pour pouvoir les aider à dépister de tels incidents et à mener des enquêtes. Les personnes à la recherche de plus de renseignements sur les crimes haineux trouveront à l’Annexe B une liste de ressources.

Face à la diversité accrue de la société, il faut que toutes les villes et tous les villages de l’Ontario reconnaissent le vécu des victimes d’actes de discrimination et de haine et leur apportent leur soutien. Il est une chose pour les dirigeants communautaires et ceux des organismes d’envoyer des messages forts, mais c’en est une autre de s’engager à défaire le racisme en mettant en œuvre des initiatives pour lutter contre lui. La relative méconnaissance du problème montre bien que tous les organismes doivent prendre position contre les actes haineux et la discrimination raciale et que la province doit poursuivre ses efforts pour apporter une solution complète et cohérente face au problème.

La Coalition canadienne des municipalités contre le racisme et la discrimination constitue un exemple de cadre que les municipalités peuvent adopter pour éclairer leurs initiatives de lutte contre le racisme. Pour prouver leur engagement vis-à-vis d’une lutte sans répit contre le racisme, la Commission encourage d’autres municipalités à se joindre à ce réseau et à mener à bien ses objectifs.

En vertu de son nouveau mandat, la Commission se tiendra à l’avenir à la disposition des organismes, municipalités et ministères pour les conseiller sur les façons d’apaiser les tensions que provoquent des allégations de racisme ou sur d’autres questions relevant des droits de la personne.

Une fois l’enquête terminée, la Commission se lancera dans les divers projets qu’elle s’est engagée à entreprendre, dont élaboration d’une campagne de marketing social et, le cas échéant, soutien à d’autres organismes pour les aider à aller au bout de leurs engagements. À l’approche du printemps 2009 et de l’ouverture de la saison de pêche en Ontario, il revient aussi bien aux organismes gouvernementaux qu’aux organismes non gouvernementaux de continuer à mettre en œuvre leurs engagements. Comme la responsabilité de protéger les droits de la personne et de combattre la discrimination incombe à tous les organismes, la Commission espère que cette enquête a servi de catalyseur du changement dans la mesure où les organismes sont plus à même de comprendre la nature du profilage racial et de respecter leur engagement en prenant des mesures concrètes pour l’éliminer et le déjouer.

La Commission prévoit que, grâce aux progrès réalisés dans le cadre de toutes ces initiatives, la saison de pêche sera agréable, paisible et que tout le monde pourra en profiter sans aucune crainte.

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