Ce guide a pour but d’encourager et d’appuyer les services policiers de l’Ontario qui sont chargés, dans le cadre de leur travail, de faire observer le Code des droits de la personne de l’Ontario. L’élaboration de ce guide a pour fondement l’expérience acquise dans le cadre d’un projet concerté de trois ans sur le changement organisationnel en matière de droits de la personne auquel ont participé la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP), le service de police de Toronto (SPT) et la Commission de services policiers de Toronto (CSPT). L’approche fondée sur les principes des droits de la personne élaborée dans le guide aidera les services policiers à mieux répondre aux besoins des collectivités de plus en plus diversifies de l’Ontario et à miser sur les forces de leur propre diversité interne.
Le guide intègre la théorie et les meilleures pratiques relatives au changement organisationnel et fournit des assises solides pour l’établissement et le maintien de services policiers inclusifs et la prévention des enfreintes aux droits de la personne. Il décrit un processus de changement continu, consciencieusement planifié, qui engage tous les éléments des fonctions organisationnelles dans un effort systématique visant à encourager les organismes et les services à renforcer l’inclusivité et le respect de la dignité, de la valeur et des droits de toutes les personnes. Le guide met en valeur l’utilité d’adopter une stratégie et une approche exhaustives en matière de droits de la personne afin de répondre et de se conformer proactivement aux obligations à cet égard dans toutes les pratiques d’emploi et de service.
Les premières sections du guide définissent et expliquent quelques-uns des termes et principes fondamentaux qui distinguent l’approche axée sur les droits de la personne. Les principales sections du guide décrivent les étapes et meilleures pratiques recommandées (y compris « les choses à éviter ») et intercalent des études de cas tirées du projet en matière de droits de la personne du service de police de Toronto. Ces études de cas présentent des exemples concrets de l’application de stratégies de changement organisationnel en matière de droits de la personne dans un organisme de services policiers. Tout en soulignant l’exemple du SPT, le guide reconnaît la diversité des milieux organisationnels et des capacités des services policiers de l’Ontario et encourage les utilisateurs à adapter leurs stratégies en conséquence.
Les composantes clés d’une stratégie de changement organisationnel en matière de droits de la personne examinées dans ce guide incluent et accentuent l’importance des facteurs suivants :
Les dernières sections du guide présentent des exemples concrets de demarches précises à envisager dans les domaines de la pratique organisationnelle et d’emploi, la prestation des services et la formation, tirées encore une fois de l’expérience du service de police de Toronto.
Enfin, l’annexe renferme un glossaire qui regroupe et définit plusieurs termes et concepts clés abordés dans ce guide à titre de référence.
Comme c’est le cas pour toutes les publications et politiques de la Commission ontarienne des droits de la personne, le document Droits de la personne et services policiers est le fruit d’un effort concerté ayant exigé un grand nombre de consultations et de conversations.
Le guide fait fond sur ce que nous avons appris grâce à notre partenariat avec le service de police de Toronto et la Commission de services policiers de Toronto. Notre collaboration de trois ans, la charte de projet en matière de droits de la personne (2007 – 2010), fut un projet innovateur qui visait à réaliser des progress réels dans la création d’une culture centrée sur les droits de la personne au sein d’un organisme complexe.
Nous tenons à reconnaître l’engagement et les contributions extraordinaires du service de police de Toronto et de la Commission de services policiers de Toronto qui ont rendue possible la charte de projet ainsi que les commentaries et les observations fournis par le service de police de Toronto lors de l’élaboration de ce guide.
Nous remercions également le Collège de police de l’Ontario, notre partenaire de la présentation de séances de formation en matière de droits de la personne aux organismes policiers de l’Ontario. Les nombreux services et organismes policiers qui ont participé à ces activités ont contribué à quelques-unes des leçons que nous avons apprises et présentons maintenant dans ce guide.
Nous espérons que votre service policier et votre collectivité seront inspirés par ce guide et y trouveront des conseils utiles qui aideront votre organisme à respecter et à observer la dignité, la valeur et les droits de la personne de tous les gens que vous servez.
Le manuel intitulé Droits de la personne et services policiers : créer et maintenir un changement organisationnel est le premier manuel du genre en Ontario. Il a pour but d’encourager et d’aider les services policiers de la province à remplir leur role essentiel, à savoir garantir la sécurité de nos collectivités.
L’Ontario se diversifie et tous les éléments de la société – y compris les services policiers – se doivent de répondre aux besoins changeants d’une population en pleine évolution. L’application de droits de la personne inclusifs est essentielle à la prévention et au règlement de conflits futurs.
Le travail de la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) consiste à bâtir un climat de compréhension et de respect mutuel afin que les membres les plus vulnérables de notre société aient le sentiment d’appartenir à la collectivité. Les principes des droits de la personne nous incitent à abandonner la mentalité de rivalité et à travailler ensemble à l’édification de collectivités solides et saines.
Au cours des trois dernières années, la CODP a travaillé avec le service de police de Toronto et la Commission de services policiers de Toronto dans le cadre d’un partenariat axé sur le changement organisationnel en matière de droits de la personne. Le projet a fourni aux partenaires une vision et des leçons qui leur ont permis de mieux comprendre comment les services policiers de l’Ontario peuvent appliquer efficacement les principes des droits de la personne à tous les niveaux de leurs organisations.
Ce manuel est l’aboutissement de ce savoir. Il présente un cadre général renfermant des principes clés et des exemples concrets de bonnes pratiques qui visent à orienter le changement organisationnel dans les services policiers. Il inclut des pratiques exemplaires et des choses à éviter et présente de nombreuses études de cas.
Le changement organisation dépend au bout du compte des dirigeants locaux et des décisions fondées sur les besoins locaux et les cultures organisationnelles. Nous avons élaboré ce manuel pour donner aux responsables de la mise en oeuvre des processus de changement les outils nécessaires pour démarrer.
Ce fut un projet innovateur pour la CODP. Il nous a beaucoup appris. Maintenant, nous envisageons avec enthousiasme de partager ce que nous avons appris et de venir en aide aux services policiers de notre province qui adoptent une approche progressive et enchâssent les droits de la personne dans leurs propres organisations.
Nous continuons d’établir des relations avec les services policiers de l’Ontario et d’appuyer les efforts déployés par les services policiers individuels pour offrir le meilleur service possible à tous les membres de leur collectivité.
Barbara Hall, B.A, LL.B, Ph.D (hon.)
La commissaire en chef
Commission ontarienne des droits de la personne
Au cours des dernières décennies, des changements majeurs sont
survenus dans les collectivités de l’Ontario et du Canada. La
composition de nos quartiers, de même que les besoins et les
réalités des résidents, sont très différents
de ce qu’ils étaient par le passé. Les services policiers
évoluent également en fonction des besoins et des problèmes
des gens qu’ils servent. L’ajout des valeurs associées
aux droits de la personne est une importante partie de cette
évolution.
Ce guide a été élaboré à l’issue d’une collaboration de trois ans entre la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP), le service de police de Toronto (SPT) et la Commission de services policiers de Toronto (CSPT). Ses objectifs sont les suivants : partager certaines leçons apprises et encourager et appuyer les efforts déployés par les services policiers pour opérer un changement organisationnel en matière de droits de la personne.
Le guide examine la façon dont le changement organisationnel peut promouvoir des services policiers inclusifs pour la collectivité et contribuer à l’élaboration de services policiers qui encouragent les valeurs des droits de la personne dans l’ensemble de l’organisation.
Conformément à la Déclaration de principes de la Loi sur les services policiers, qui enchâsse l’importance de préserver les droits fondamentaux garantis par la Charte canadienne des droits et libertés et le Code des droits de la personne, l’Association des chefs de police de l’Ontario appuie le travail de la Commission ontarienne des droits de la personne et son manuel Droits de la personne et services policiers : créer et maintenir un changement organisationnel. Le manuel présente des principes clés et un modèle de changement organisationnel en matière de droits de la personne qui permettront aux forces policières de s’acquitter de leurs obligations en vertu du Code des droits de la personne de l’Ontario et de mieux servir les communautés diversifiées de l’Ontario.
– Chef Robert Herman, service de police de Thunder Bay,
président, Association des chefs de police de l’Ontario
L’Association ontarienne des commissions des services policiers est ravie d’appuyer le manuel Droits de la personne et services policiers : créer et maintenir un changement organisationnel. La Loi sur les services policiers de l’Ontario exige que les services policiers soient fournis conformément au Code des droits de la personne de l’Ontario et, dans l’exercice de leur pouvoir, les commissions des services policiers sont tenues d’assurer le respect de ce principe. Ce manuel présente des exemples de démarches précises à envisager quant au respect des droits de la personne dans les secteurs des pratiques organisationnelles et relatives à l’emploi, de la prestation des services et de la formation. C’est un document avant-gardiste très utile qui appuie l’élaboration et la mise en oeuvre du changement organisationnel en matière de droits de la personne. Les commissions des services policiers et les forces policières qui souhaitent entamer un changement organisationnel systématique en matière de droits de la personne profiteront de ce manuel novateur.
– Association ontarienne des commissions des services policiers
Au nom de la Commission de services policiers de Toronto, je suis ravi d’appuyer ce document innovant. Notre commission est fière de parrainer le projet de charte des droits de la personne en association avec le chef Bill Blair et la commissaire en chef Barbara Hall. Le projet est issu de notre vision commune d’un service de police qui prête une attention toute particulière aux questions de droits de la personne liées à la prestation des services et à l’attitude envers les employés de l’organisme. Ce projet a posé les jalons du manuel Droits de la personne et services policiers : créer et maintenir un changement organisationnel. Les principes et meilleures pratiques énoncés dans ce manuel fournissent des renseignements détaillés sur les sources, les systèmes et les critères se rapportant au changement organisationnel en matière de droits de la personne dans les organismes d’application de la loi. Je suis persuadé que ce manuel, qui a pour but d’encourager le respect des valeurs en matière de droits de la personne, sera un outil inestimable pour tous les organismes d’application de la loi qui souhaitent entreprendre un changement organisationnel systématique en matière de droits de la personne.
– Alok Mukherjee, Ph.D., président, Commission de services policiers de Toronto
Il me fait plaisir d’avaliser le manuel, car je crois qu’il représente une importante étape vers la prestation de services policiers professionnels et inclusifs aux citoyens de l’Ontario. L’achèvement du manuel est une réalisation louable qui est le fruit des efforts dévoués de nombreux intervenants avant-gardistes. Je suis fier du rôle que le service de police de Toronto, la Commission de services policiers de Toronto et la Commission ontarienne des droits de la personne ont joué dans le projet de charte des droits de la personne qui constitue le fondement du manuel. En prochaine étape il faudra promouvoir le manuel auprès de la communauté des services policiers de l’Ontario afin que nos divers services de police puissant connaître les principes clés et les meilleures pratiques relatifs au changement organisationnel en matière de droits de la personne.
– William Blair, O.O.M., chef de police, service de police de Toronto
Le manuel Droits de la personne et services policiers de la Commission ontarienne des droits de la personne présente un cadre utile pour le traitement des questions de droits de la personne dans les services policiers de différentes tailles en Ontario. Le partenariat pour le projet des droits de la personne que nous avons noué avec la Commission et le Collège de police de l’Ontario témoigne de notre engagement. J’encourage vivement les autres services policiers à entreprendre, comme nous, la prochaine étape, à savoir mettre en oeuvre les recommandations présentées dans le manuel.
– Chef Gary Smith, service de police de Windsor
Changement organisationnel en matière de droits de la personne
: Processus qui consiste à rendre un organisme plus inclusif et
plus apte à respecter et à accommoder pleinement
la dignité, la valeur
et les droits de toutes les personnes.
Le changement organisationnel en matière de droits de la personne est un processus planifié qui permet de comprendre les obligations dans les pratiques d’emploi et de service et de s’y conformer.
Le respect des obligations et des normes en matière de droits de la personne peut poser des enjeux. En effet, les droits de la personne impliquent plusieurs droits et obligations qui sont souvent difficiles à interpréter. En outre, la façon dont ces droits sont compris évolue constamment et devient plus diversifiée et complexe. Bien qu’il soit difficile pour les organisations d’anticiper et de prévenir toutes les enfreintes aux droits de la personne, elles peuvent et doivent établir des systèmes pour anticiper et gérer les préoccupations connues en matière de droits de la personne. Elles peuvent également acquérir des connaissances qui les aideront à gérer efficacement les nouveaux enjeux.
Toutes les organisations au Canada doivent respecter les lois sur les droits de la personne établies par les codes sur les droits de la personne et la Charte des droits et libertés.
Les membres de l’Ontario Senior Officer’s Police Association sont déterminés à assumer un rôle de premier plan dans la promotion des droits de la personne et des responsabilités à cet égard auprès de nos services policiers et de nos collectivités. Nos membres respectent les droits individuels dans une société de plus en plus diversifiée et appuient les systèmes qui encouragent le maintien de services policiers inclusifs et préviennent les enfreintes aux droits de la personne. Le manuel Droits de la personne et services policiers : créer et maintenir un changement organisationnel est un manuel exhaustif sur la gestion du changement et l’adoption de démarches précises pour promouvoir les droits de la personne au sein des organismes policiers.
– Surintendante Anne McConnell, service policier régional de
Waterloo, présidente, Ontario Senior Officer’s Police
Association
Les services policiers ont de nombreuses raisons d’opérer un changement organisationnel en matière de droits de la personne. En effet, la société qu’ils servent est de plus en plus diversifiée. Comme la très honorable Beverley McLachlin, ancienne juge en chef du Canada, a déclaré :
Que nous le voulions ou non, la diversité religieuse, ethnique et culturelle fait partie du monde d’aujourd’hui – et, de plus en plus, de notre réalité nationale et communautaire. Les droits de la personne et le respect de chaque individu sur lequel ils reposent, constituent ce que l’on peut espérer de mieux pour régler les conflits que cette diversité ne va pas manquer de susciter. S’il nous faut vivre ensemble en paix et en harmonie – dans notre pays et dans un monde plus vaste – il nous faut trouver des moyens d’un accommodement mutuel. Avec les droits de la personne, tissés à même notre droit et administrés par nos cours et nos tribunaux, nous avons le moyen d’y parvenir.[1]
Tout en fournissant un cadre pour le règlement des conflits, les droits de la personne contribuent à établir une vision de l’harmonie entre les différents membres et groupes dans la société.
L’application des valeurs des droits de la personne est un
mécanisme essentiel à l’efficacité des services
policiers dans le monde actuel. En effet, les membres du public se sentent plus
confiants lorsqu’ils traitent et se mettent en rapport avec la police et
sont plus aptes à respecter les services policiers, à leur faire
confiance et à coopérer avec eux lorsqu’ils croient que la
police respecte leurs droits individuels.
Or, le changement organisationnel en matière de droits de la personne
peut contribuer à bâtir ce genre de relation positive entre les
forces policières et toutes les collectivités qu’elles
servent.
Les services policiers ont fait l’objet d’un nombre croissant de
plaintes au motif des droits de la personne ces dernières années
et la défense et le règlement de ces plaintes coûtent cher.
Par conséquent, nombre de services policiers considèrent les
droits de la personne comme étant contraires à leurs
intérêts. Bien que certaines de ces plaintes ne soient pas
prouvées, les procédures de plainte sont un
élément
vital de l’engagement à l’égard des droits de la
personne dans la société canadienne. Le changement organisationnel
en matière de droits de la personne contribuera à prévenir
ces types de plaintes et les connaissances acquises aideront les forces
policières à tirer des leçons des problèmes
organisationnels et à améliorer les systèmes et les
pratiques.
[1] La très honorable
Beverley McLachlin, juge en chef du Canada, lors de quatrième
conférence annuelle
sur les droits de la personne du barreau irlandais en mai 2008 (page 20 de la
version anglaise).
Un changement organisationnel efficace en matière de droits de la personne exige une solide compréhension des exigences légales et éthiques des droits de la personne en Ontario et des éléments d’un changement organisationnel efficace.
Les droits de la personne reconnaissent la dignité et la valeur de tous et font respecter la liberté et l’égalité de chaque personne. Ils s’appliquent à tous les individus. Les valeurs des droits de la personne sont établies légalement en Ontario par le truchement des engagements que le Canada a pris en signant la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte canadienne des droits et libertés et des lois fédérales et provinciales sur les droits de la personne comme le Code des droits de la personne de l’Ontario (le Code).
La Cour suprême du Canada a déclaré que la législation sur les droits de la personne comme le Code est « quasi constitutionnelle ». Cela signifie qu’il faut s’y conformer en priorité, sauf s’il y a une exception précise. En ce qui a trait aux activités policières, le Code a préséance sur la Loi sur les services policiers et en cas de conflit entre les deux, le Code l’emporte sur la Loi sur les services policiers.
Le Code s’applique aux organismes policiers à titre d’employeurs de civils et d’agents de police, de fournisseurs de services policiers et de parties à un contrat avec des entreprises ou des acheteurs de services. Le Code s’applique également aux syndicates et aux associations professionnelles au sein des organismes policiers, ainsi qu’aux services prévus dans les ententes et aux fournisseurs de services. Le Code protégé les gens contre la discrimination fondée sur 15 motifs (voir le tableau 1).
Tableau 1 : Motifs du Code des droits de la personne en Ontario
Serving With Pride avalise entièrement le manuel Droits de la personne et services policiers : créer et maintenir un changement organisationnel. Nous croyons qu’il représente un important pas, car il contribuera à assurer qu’une aide est offerte lorsque des questions de droits de la personne sont soulevées dans le cadre des services.
– Agent de police Robert Dunford, Police provinciale de l’Ontario, secrétaire, Serving With Pride
Bien que la discrimination ne soit pas définie dans le Code, les tribunaux et les cours ont affirmé qu’elle s’entend du fait :
La CODP offre une définition en langage clair de la discrimination :
La discrimination s’entend du fait de traiter
quelqu’un injustement, soit en lui imposant des fardeaux, soit en
l’empêchant d’avoir accès aux privilèges, aux
bénéfices ou aux avantages offerts à d’autres,
simplement à cause de sa race, de sa citoyenneté, de son
état familial, d’un handicap, de son sexe
ou autres caractéristiques personnelles.
Nombreuses sont les personnes à penser qu’il n’existe pas
de discrimination si le préjudice n’est pas intentionnel ou encore
si d’autres facteurs que la discrimination peuvent expliquer une situation
donnée. En réalité, la discrimination se produit souvent de
façon non intentionnelle. Par exemple, un organisme pourrait announcer
les possibilités d’emploi par le bouche à oreille. Cette
façon de faire pourrait avoir
pour effet d’exclure injustement certaines personnes des
possibilités d’emploi et, partant, constitue de la discrimination
même si elle n’était pas intentionnelle.
La discrimination est multiforme et peut être directe ou indirecte. Elle peut être fondée sur les caractéristiques perçues ou réelles des personnes. Le harcèlement est un type de discrimination directe reconnu par beaucoup de gens. Le profilage fondé sur la race ou d’autres motifs est un autre type de discrimination directe, qu’il soit intentionnel ou non.
La discrimination systémique passe par des règles, des normes, des pratiques ou des exigences neutres de prime abord, mais qui peuvent avoir sur certaines personnes des effets d’exclusion fondés sur un ou plusieurs des motifs prévus au Code. Elle est souvent inconsciente et enchâssée dans les structures administratives d’un organisme. Les organismes ignorent souvent sa présence.
Le changement organisationnel en matière de droits de la personne vise la discrimination systémique. Les organismes qui élaborent des systèmes inclusifs et examinent des façons d’accommoder les particuliers sont moins aptes à avoir des problèmes de discrimination systémique. La conception inclusive avertit tout le monde que la discrimination ne sera pas tolérée.
Les services policiers accomplissent une fonction vitale qui les met souvent
en conflit avec les membres du public. À cause de cela, ils peuvent
être confrontés à des plaintes (maintenant appelées
requêtes) fondées sur le Code. Les tendances de ces
plaintes donnent aux services policiers une idée des preoccupations
majeures auxquelles ils font actuellement face en matière de droits de
la
personne.
Tableau 2 : Plaintes au motif des droits de la personne déposées contre les services policiers en Ontario
La police régionale de York est heureuse d’appuyer la Commission ontarienne des droits de la personne et son rôle dans la prévention de la discrimination et la promotion des droits de la personne en Ontario. Nous considérons le manuel Droits de la personne et services policiers : créer et maintenir un changement organisationnel comme un important document qui nous aidera à respecter notre engagement continu à l’égard des collectivités de la région de York.
– Police régionale de York
Les plaintes au motif des droits de la personne déposées contre les organismes policiers sont constamment le secteur de plaintes au motif des droits de la personne le plus important en Ontario.
Les statistiques précédentes démontrent également que :
Le tableau 3 énumère des allégations courantes qui ont été faites dans des plaintes au motif des droits de la personne déposées contre les services policiers. Nombre d’entre elles ont mené à des règlements ou à des verdicts de discrimination par le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario. La liste révèle que les problèmes liés aux droits de la personne peuvent survenir pratiquement dans tous les secteurs d’activité des forces policières. Bien que certaines allégations concernent des actes intentionnels de discrimination par des agents de police individuels, la plupart ne le font pas. La plupart d’entre elles sont clairement liées à des lacunes dans les politiques, les procédures et les pratiques ou au manque de formation. Les aspirants policiers du Collège de police de l’Ontario reçoivent actuellement une formation de base sur la Charte et le Code, mais les agents de police ne sont pas tenus de recevoir une formation plus poussée sur les droits de la personne durant leur carrière.
Le service de police de London s’est engagé à maintenir un lieu de travail exempt de discrimination en qualité de fournisseur de services policiers au public et d’employeur. En tant qu’organisme, nous appuyons les principes d’équité et de justice enchâssés dans le Code des droits de la personne. Le manuel Droits de la personne et services policiers : créer et maintenir un changement organisationnel est un important outil pour les services policiers, car il les aidera à opérer un changement organisationnel qui reflète les droits et obligations enchâssés dans le Code des droits de la personne de l’Ontario.
– Bradley S. Duncan, M.O.M., chef de police, service de police de London
Tableau 3 : Quelques allégations courantes d’enfreintes aux droits de la personne à l’endroit des services policiers en Ontario
Ces plaintes et les nombreuses conséquences qu’elles ont eues offrent une mine d’expériences et de connaissances sur lesquelles fonder un changement organisationnel en matière de droits de la personne dans les services policiers. Elles ont d’ailleurs déjà entraîné des modifications aux pratiques policières en Ontario.
Les théories du changement organisationnel fournissent aux organismes de bons outils pour gérer efficacement le changement et y répondre. Les études sur le fonctionnement des organismes et la meilleure façon de les transformer abondent, mais l’expérience a démontré qu’il n’est pas facile de transformer les organismes vastes et complexes. Les problèmes sont souvent récusés ou ignorés. Et, meme si les problèmes sont reconnus, les solutions efficaces font défaut. Les simples commandements de la direction échouent souvent, faute d’anticiper et de traiter la résistance des intervenants clés.
Le savoir actuel dans le domaine du changement organisationnel en matière de droits de la personne cerne les meilleures pratiques suivantes :
La section suivante discute de ces meilleures pratiques et de leur lien avec le changement organisationnel en matière de droits de la personne apporté par les organismes policiers en Ontario.
La Police provinciale de l’Ontario appuie le travail de la
Commission ontarienne des droits de la personne et son manuel Droits de la
personne et services policiers : créer et maintenir un changement
organisationnel. En effet, le manuel permettra aux organismes policiers de
respecter leurs obligations en vertu du Code des droits de la personne de
l’Ontario et de mieux servir les communautés
diversifiées
de l’Ontario.
– Chris D. Lewis, commissaire, Police provinciale de l’Ontario
Les organismes policiers de l’Ontario répondent depuis de nombreuses années aux besoins changeants d’une population de plus en plus diversifiée. Leurs efforts ont porté sur des projets de formation, et à certains endroits, sur le recrutement de membres de groupes sous-représentés.
L’expérience du SPT
Le service de police de Toronto a récemment entrepris les demarches les
plus exhaustives des forces policières en Ontario en réponse
à un vaste éventail de préoccupations en matière de
droits de la personne. Cela a compris la création d’un partenariat
entre la Commission de services policiers de Toronto (CSPT), le service de
police de Toronto (SPT) et la Commission ontarienne des droits de la personne
(CODP) qui a été en vigueur de 2007 à 2010. Une copie de la
charte de projet en matière de droits de la personne du SPT, de la CODP
et du SPT est affichée sur le site Web de la CODP à
www.ohrc.on.ca.
Ce partenariat innovateur de trois ans, la Charte de projet en matière de droits de la personne, avait pour but de repérer et d’éliminer les instances de discrimination dans les politiques d’emploi et de service de la Commission de services policiers de Toronto et les pratiques du service de police de Toronto. Il s’agissait d’un effort systématique en vue de régler les préoccupations en matière de droits de la personne au sein du plus important service de police de l’Ontario.
Cette section présente des leçons sur le changement organisationnel en matière de droits de la personne tirées du projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto. Nous reconnaissons que la réalité d’un grand service de police urbain comme celui de Toronto diffère de celle des petits services de police urbains et ruraux dans le reste de la province et des services provinciaux de la Police provinciale de l’Ontario. Nous nous sommes donc efforcés de fournir des conseils plus appropriés à l’éventail des services policiers de la province.
Nombre d’organismes policiers ont mis en oeuvre des stratégies de changement organisationnel exhaustif et ont utilisé ces stratégies pour régler une variété d’enjeux. Cependant, ces stratégies n’ont pas souvent été utilisées pour traiter de questions de droits de la personne. En effet, les efforts axés sur le changement organisationnel en matière de droits de la personne, là où ils existent, prennent souvent la forme d’un projet formel à délai déterminé et/ou d’une séance de formation pour le personnel. Or, ce type de changement ne devrait pas faire l’objet d’un projet ou d’une séance de formation unique, car ces initiatives n’offrent que des solutions temporaires.
Le changement organisationnel en matière de droits de la personne a pour but de prévenir les violations des droits de la personne et à traiter les preoccupations et questions à mesure qu’elles surviennent, reconnaissant que les questions liées aux droits de la personne sont nombreuses, complexes, continues et évoluent constamment. Un tel changement doit prévoir l’établissement de systèmes et de processus permanents pour répondre aux questions de droits de la personne qui surviennent. Ce manuel a pour objectif premier de souligner la valeur des strategies exhaustives et continues pour le traitement des questions de droits de la personne.
Le changement organisationnel exhaustif aspire à créer un impact durable en favorisant, en élaborant et en consolidant le renouvellement coordonné des structures, des politiques, des procédures, des pratiques et de la culture organisationnelle. Le changement organisationnel en matière de droits de la personne est un processus exhaustif et durable qui cherche à façonner consciemment tous les aspects des activités des organismes d’une manière coordonnée et systématique. Ces aspects comprennent les structures organisationnelles comme les divisions départementales, les politiques formelles, les procédures, les pratiques, de meme que la culture organisationnelle, l’infrastructure (technologique et physique) et la gouvernance.
La culture organisationnelle fait référence aux normes et valeurs informelles qui influencent l’activité organisationnelle et l’expérience des individus tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisme. Un organisme peut avoir des sous-cultures dominantes et concurrentielles. Ce manuel suggère quelques éléments structurels et procéduraux clés requis qui contribueront à modifier les normes, les valeurs et les identifications culturelles. Il souligne également l’importance d’un leadership et d’une communication efficaces. Le fait de s’attaquer directement à la culture, sans avoir mis en place les structures de soutien, peut engendrer des réactions indésirables et de la résistance à cause du rôle clé de la culture dans le façonnement de la vie et de l’identité personnelle des gens.
Les efforts en vue d’un changement organisationnel exhaustif et coordonné s’appliquent uniformément aux petits et aux grands organismes. Lorsqu’une stratégie de changement exhaustif est utilisée, les organismes policiers petits et grands peuvent profiter de toute tentative de création d’un organisme capable de traiter les droits de la personne avec vigilance.
L’expérience du SPT
Le projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto a
visé de nombreux domaines et fonctions organisationnels, notamment le
recrutement, la sélection et la promotion, la formation du personnel,
l’éducation du public, la gestion et la responsabilisation en
matière de rendement (voir la charte de projet en matière de
droits de la personne du SPT, de la CODP et du SPT affichée sur le site
Web de la CODP à www.ohrc.on.ca pour
de plus amples renseignements sur les diverses initiatives mises en oeuvre par
le SPT dans ces domaines).
Le projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto a
été conçu pour être un partenariat de trois ans, mais
n’a jamais été considéré comme un projet
autonome sans suivi. Une unité
permanente de gestion de la diversité avait déjà
été établie pour traiter des questions
d’équité et de diversité avant que le projet ne soit
élaboré. Le projet visait à donner le coup d’envoi au
travail de cette unité et à la renforcer à l’aide
d’un cadre de référence plus vaste en matière de
droits de la personne. Cette unité se prêtait tout naturellement au
maintien des structures et procédures de changement organisationnel en
matière de droits de la personne à l’issue du projet.
La mise en place de nombreuses interventions du projet a exigé plus de trois ans de travail. Pour composer avec cette situation et procéder à l’évaluation du projet global, on a établi un comité consultatif des droits de la personne composé de membres des trois organismes partenaires qui devait se réunir trimestriellement pendant trois ans après la fin officielle du projet.
Les petits services policiers dotés de ressources plus restreintes ne peuvent pas établir des unités permanentes pour le maintien des systèmes de droits de la personne, mais on recommande fortement qu’ils aient au moins un employé à temps plein spécialisé dans le traitement des questions de droits de la personne au lieu de travail. Ils peuvent également accroître leur capacité en s’associant à des services policiers plus importants et/ou avec des organismes scolaires et communautaires qui peuvent leur offrir des services consultatifs et un soutien. Chaque service de police devra trouver une solution efficace appropriée à ses propres besoins et ressources.
Les éléments d’une stratégie de changement exhaustif en matière de droits de la personne peuvent inclure ce qui suit :
On doit également inclure une directive ou une politique claire qui fournit un mandate et un contexte officiels pour le travail exécuté dans le cadre du changement organisationnel en matière de droits de la personne.
On doit également éviter de considérer le changement organisationnel en matière de droits de la personne comme un projet de formation à délai déterminé. Le changement systémique exige une évaluation continue des structures et procédures.
Les services policiers de l’Ontario ont une structure de leadership partagée. Les commissions de police sont des organes civils publics qui coordonnent les budgets des services policiers et leur procurent une supervision au niveau des politiques. Les chefs de police dirigent des bureaucraties policières comprenant des agents et du personnel civil. Étant donné que les services policiers sont des organismes paramilitaires, les chefs de police ont plus de pouvoir et d’influence que les presidents et/ou chefs de la direction des autres bureaucraties. Leur soutien est donc essentiel à tous les efforts de transformation des organismes policiers. Cependant, même un chef de police ne peut espérer réussir entièrement sans l’appui de la commission de police.
L’expérience du SPT
Dans le cadre du projet sur les droits de la personne du service de police de
Toronto, la Commission de services policiers de Toronto et le service de police
de Toronto ont signé une charte d’entente avec
la CODP. Le président de la commission, le chef de police et la
commissaire en chef de la CODP ont signé cette charte à titre de
« parrains » et annoncé publiquement leur engagement à
son égard. Le président de la commission et le chef de police ont
pris la parole à diverses rencontres durant le projet de trois ans afin
de souligner l’importance du projet et de ses visées pour les
droits de la personne.
La charte précisait également que les parrains devaient se réunir régulièrement pour surveiller les efforts en vue de réaliser un changement organisationnel en matière de droits de la personne. L’engagement de la haute direction de ces organismes et la participation directe au projet d’autres dirigeants du conseil et du personnel de service ont contribué à démontrer un objectif et un engagement communs.
Un leadership unifié, engagé et impliqué est fondamental à la mise en route du changement en général, mais il est particulièrement important dans les organismes paramilitaires hiérarchisés comme les forces policières. Pour que le changement survienne, les dirigeants doivent communiquer confidemment que :
Les dirigeants peuvent démontrer leur engagement en intégrant des objectifs et des considérations en matière de droits de la personne dans les principaux secteurs d’activité.
Le soutien de la haute direction ne suffit pas pour que le changement réussisse. Même dans les organismes hiérarchiques, il y a différents centres de pouvoir et la résistance éventuelle peut s’avérer opiniâtre. Les ordres descendants de changer réussissent rarement lorsque l’on ne gère pas efficacement les intérêts des intervenants et que l’on évite de reconnaître la résistance et de s’y préparer (pour des meilleures pratiques plus précises, voir les sections « Repérer et régler la résistance » et « Structure à intervenants multiples et processus de changement »).
Tous les efforts de changement exigent que les dirigeants énoncent une vision claire de l’orientation qu’ils veulent donner à l’organisme et pourquoi. Une vision est souvent énoncée en termes de valeurs et c’est seulement quand une vision est fermement enchâssée dans les structures et la culture de l’organisme que le changement s’enracine. Les droits de la personne représentent une vision noble renfermant des valeurs persuasives et inspirantes ainsi que des obligations juridiques. La focalisation des droits de la personne pour régler les enjeux de la diversité et les préoccupations concernant l’équité et la justice des services policiers est tout à fait appropriée à une vision.
Cependant, la signification exacte du terme « droits de la personne » et sa relation avec d’autres concepts clés peuvent être vagues et diffuses. Or, le manque de claret de la vision et des concepts clés est souvent une source de confusion dans le cadre des efforts de changement. C’est pourquoi il faut prendre le temps de clarifier et d’articuler la vision et les concepts qui animeront la mise en route du changement, initialement pour les personnes qui contribuent aux efforts, puis par extension, à tous les membres de l’organisme et à ses intervenants.
L’expérience du SPT
Le projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto traitait
de plusieurs problèmes communautaires et de plaintes officielles au motif
des droits de la personne. Ces problèmes comprenaient : le profilage
racial, la discrimination et le harcèlement fondés sur la race, un
handicap et l’orientation sexuelle. Les efforts en vue de contextualiser
et de régler ces problèmes furent fondés sur divers
concepts connexes, notamment la diversité ethnoraciale,
l’antiracisme, l’équité et l’inclusion.
Grâce à la participation de la CODP, la commission et le SPT ont
commencé à envisager ces questions dans la perspective des droits
de la personne.
Durant les réunions initiales concernant le projet, les participants (dont plusieurs n’avaient jamais traité des droits de la personne) utilisaient différents termes pour parler des droits de la personne. Ils parlaient souvent vaguement et comprenaient les termes différemment. Le groupe a donc élaboré un cadre conceptuel commun pour clarifier les concepts et leur interrelation. Ce cadre a fourni des definitions des termes clés « droits de la personne », « équité », « antiracisme », « diversité », « inclusion » et « compétence culturelle » ainsi qu’un tableau reliant ces termes de manière valable. Les dirigeants du projet ont également préparé un glossaire des termes clés. Les participants du projet ont reçu une formation axée sur le cadre conceptuel et le glossaire.
(a) Rôle
Les efforts de changement formels relèvent d’agents principaux de
changement qui planifient et dirigent les activités. Ces agents peuvent
effectuer une grande partie des tâches majeures associées aux
efforts de changement, mais leur rôle principal consiste à
planifier et à gérer l’effort de changement global. Dans
n’importe quelle situation, ils doivent avoir ou acquérir
l’expertise nécessaire pour diriger et orienter le travail. Cette
expertise comprend une connaissance intime des structures et de la culture de
l’organisme cible, une familiarité avec les approches à
l’égard du changement organisationnel et une solide
compréhension du type de changement souhaité. En outre, les agents
principaux de changement doivent avoir suffisamment d’influence et un
accès adéquat aux ressources. Les agents efficaces ont
habituellement directement accès à la haute direction de
l’organisme.
(b) Où trouver des agents principaux de
changement
Les agents principaux de changement sont généralement des
employés, mais peuvent aussi être des conseillers externes. Dans un
petit organisme, l’agent peut être un membre du personnel qui assume
d’autres responsabilités. Dans les grands organismes, un groupe de
travail composé de plusieurs employés ou une unite
spécialisée est souvent possible – et nécessaire.
Les agents de police accomplissent les activités policières essentielles, dirigent et orientent ces organismes. Pour qu’un effort de changement soit pleinement accepté par l’ensemble de l’organisme, les agents de police doivent être les elements dominants du groupe d’agents principaux de changement. Or, ce rôle peut être difficile pour eux, car il exige des connaissances spécialisées en droits de la personne. Dans les services policiers plus importants, la réussite du changement organisationnel en matière de droits de la personne exige l’embauche de personnel spécialisé et l’établissement d’unités spécialisées possédant les connaissances requises pour orienter et renforcer le changement.
L’expérience du SPT
En ce qui concerne le projet sur les droits de la personne du service de police
de Toronto, l’unité de gestion de la diversité comptait
déjà des agents principaux de changement qui relevaient d’un
chef adjoint. L’unité était dirigée par un membre du
personnel civil ayant une expertise des organismes policiers, du changement
organisationnel, des droits de la personne et de l’équité.
Un conseiller spécialiste de l’équité a
été embauché pour conseiller le chef de police.
Lorsque le projet officiel de changement organisationnel a débuté en 2007, un surintendant du personnel principal a été chargé de le diriger et un petit groupe de la direction, composé du surintendant du personnel, du chef de l’unité de gestion de la diversité et des représentants de la CODP et de la Commission de services policiers de Toronto, a été mis sur pied. Ce groupe de la direction a établi un groupe d’agents principaux de changement qui était essentiellement codirigé par des agents de police et du personnel civil habilités et possédant une vaste expertise. Le groupe de la direction avait pour function de diriger et de superviser les efforts de changement organisationnel et de faire rapport aux parrains du projet.
Les petits services policiers ne sont pas toujours en mesure d’affecter la responsabilité du changement à une unité entière et d’employer du personnel spécialisé. Quelques petits services policiers ont chargé des agents de police motivés d’assumer le rôle d’agents principaux de changement et de rendre compte directement à la haute direction des forces policières. Ces agents doivent recevoir une formation adéquate et appropriée pour s’acquitter efficacement de ce rôle.
(c) Choisir et appuyer les agents principaux de
changement
Les employés choisis pour être les agents principaux de changement
proviennent de groupes qui recherchent l’équité à
cause de leurs expériences sociales, de leurs préoccupations
manifestes et de leur sensibilisation généralement accrue aux
objectifs des droits de la personne. Cependant, les personnes ayant ce type
d’antécédents ne sont pas les seules à pouvoir
assumer les fonctions d’agents principaux de changement. Il importe
également que ces derniers ne soient pas considérés comme
étant des représentants de groupes d’intérêts
spéciaux, mais plutôt comme des porte-parole de la volonté
et des intérêts de l’organisme tout entier.
Si une personne choisie pour être le seul agent principal de changement fait partie d’une minorité, il est encore plus important que les membres de la haute direction communiquent clairement leur vision et leur soutien à l’égard du changement en matière de droits de la personne et que les agents principaux de changement soient placés bien en vue dans la hiérarchie. Également, on ne doit pas présumer qu’une personne membre d’un groupe minoritaire possède automatiquement des connaissances et une expertise en droits de la personne. Dans bien des cas, il faudra offrir une formation additionnelle et un accès facilité à une expertise en droits de la personne et en changement organisationnel. On peut obtenir ce genre d’expertise auprès des autres organismes policiers, de la CODP, du milieu scolaire et de conseillers externes.
La participation des intervenants est particulièrement importante pour les organismes policiers qui veulent opérer un changement organisationnel en matière de droits de la personne. En effet, les questions de droits de la personne affectent potentiellement tous les intervenants internes et externes dans le cours des activités policières. Les questions de droits de la personne ont tendance à surgir dans tous les secteurs d’activité policière et, particulièrement, dans les services au public. La participation des intervenants permet d’identifier tous les enjeux pertinents, de trouver des solutions réalistes, de mettre en place les changements et d’obtenir le ralliement nécessaire pour contrer la résistance.
Une des principales fonctions des agents principaux de changement est de planifier et d’établir des structures et des procédures formelles de changement. Pour y arriver, ils doivent identifier les intervenants internes et externes ainsi que les sources d’expertise, de soutien et de résistance au sein de ces groupes. Idéalement, il faut engager tous les intervenants dans les structures de changement formelles, mais cela n’est pas toujours possible dans le cas des intervenants récalcitrants. Le processus consiste à identifier les ressources humaines disponibles et à les mobiliser au sein de structures de travail, notamment de comités et d’équipes ou de groupes de travail, dans le cadre d’un programme exhaustif de changement. Il importe également d’éduquer les participants et, pour ce faire, leur fournir des renseignements et des études pertinents, coordonner et faciliter leur travail et établir des procedures de prise de décisions, de présentation de rapports et d’évaluation.
Bien choisir les participants, les appuyer, les former et reconnaître leur participation sont les meilleurs investissements qu’un organisme puisse faire pour réussir un changement organisationnel en matière de droits de la personne. Les participants des structures de changement contribuent à cerner et à mettre en oeuvre les projets de changement clés. Ils doivent recevoir un perfectionnement professionnel et une formation axés sur les droits de la personne et peuvent jouer un rôle majeur comme « ambassadeurs » ou « champions » du changement. C’est une raison de plus pour tenter d’inclure des membres de tous les groupes d’intervenants clés dans les structures de changement.
(a) Intervenants internes : associations de policiers
Les associations de policiers sont un important groupe d’intervenants. On
doit s’efforcer de les engager dans les efforts de changement. En effet,
ils ont de nombreuses raisons d’appuyer le changement organisationnel en
matière de droits de la personne, car les améliorations aux droits
de la personne profitent aussi bien au personnel des corps de police
qu’aux membres du public.
(b) Intervenants externes
De nombreux services policiers ont déjà des mécanismes
formels de communication avec leurs collectivités et ils peuvent y avoir
recours pour intégrer celles-ci dans les efforts de changement. Il est
utile d’inclure des intervenants qui font partie des communautés
sous-représentées, racialisées et marginalisées
(ci-appelées « communautés minoritaires »). En effet,
bien que tous les membres de la collectivité s’intéressent
dans une certaine mesure aux activités policières et aux droits de
la personne, les communautés minoritaires visées par les motifs du
Code sont souvent particulièrement intéressées
étant donné qu’elles sont généralement les
plus touchées par les questions de droits de la personne
inhérentes aux services policiers. Les communautés peuvent
être identifiées par la race, la couleur, la culture,
l’état familial, un handicap et l’orientation sexuelle. Ces
communautés sont diversifiées et peuvent inclure des personnes qui
critiquent les activités des forces policières. Idéalement,
les structures de changement organisationnel doivent tenir compte de
l’opinion de ces communautés pour articuler les
préoccupations clés et contribuer à la recherche de
solutions efficaces.
Les structures et procédures de changement organisationnel en matière de droits de la personne devront varier selon la taille et la nature de l’organisme policier. Les petits organismes utiliseront une structure moins formelle et un comité multifonctionnel plus petit, tandis que les organismes plus importants utiliseront probablement des structures plus élaborées composées de plusieurs comités et groupes de travail et des processus décisionnels formels.
La participation communautaire contribue à assurer que les efforts et initiatives sur les droits de la personne des services policiers sont pertinents, adaptés aux besoins locaux et communiqués au public. La participation communautaire renforce la reddition de comptes publics et peut également améliorer les relations avec le public et les perceptions de celui ci à l’égard du processus.
Approches du projet Charte de projet en matière de droits de
la personne
À cause de la taille du service de police de Toronto, on a
créé un projet pluriannuel ayant des structures et
procédures de changement hautement formalisées.
Les trois organismes partenaires ont affecté des membres à sept comités chargés d’administrer le projet (voir l’annexe A pour un tableau de cette structure de projet). Les comités comprenaient un comité de parrains (les chefs des trois organismes), un comité de gestion chargé de planifier et de diriger le projet, un comité de formation, quatre sous-comités de travail focalisés sur le repérage des préoccupations en matière de droits de la personne et l’élaboration et la mise en oeuvre de solutions dans les secteurs d’activité clés des forces policières et un comité directeur élargi compose des présidents des quatre sous-comités et des membres du comité de gestion.
Les sous-comités ont concentré leurs efforts sur les pratiques d’emploi, la responsabilisation des agents de police, l’apprentissage et la formation du personnel ainsi que sur l’éducation du public et la liaison avec ce dernier. Durant les trois années qu’a duré le projet, plus de 100 personnes, dont la majorité représentait le personnel policier et les bénévoles de nombreux secteurs du SPT, ont siege aux comités. Le SPT a également fourni un coordonnateur de projet travaillant à partir de l’unité de gestion de la diversité. Ce coordonnateur a assuré la liaison entre les comités et organise les réunions et événements principaux.
La participation de la CODP a été considérée, entre autres choses, comme une façon d’intégrer les commentaires des communautés minoritaires, car elle est souvent en contact avec les intervenants des communautés et sensée pouvoir parler d’un grand nombre de ces préoccupations. En outre, un important objectif du travail de changement a été d’élaborer des plans en vue d’utiliser les structures de consultation actuelles du SPT formellement pour obtenir des conseils sur les questions de droits de la personne.
Les petits services policiers ne sont pas obligés d’élaborer des structures et procedures de changement identiques à celles utilisées dans le cadre du projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto, mais peuvent appliquer quelques-unes de leurs caractéristiques à des structures polyvalentes plus simples. Un petit groupe directeur composé d’agents principaux de changement est essential et peut accomplir de nombreuses tâches, notamment la coordination, la facilitation, la formation, l’évaluation et la présentation de rapports pour la totalité du projet. Un unique comité à intervenants multiples peut être établi pour accomplir les tâches que les quatre groupes de travail du projet du SPT ont exécutées. Bon nombre de petits services policiers entretiennent des relations positives avec leurs associations de policiers et leurs communautés minoritaires et peuvent les faire participer au travail de comité comme participants actifs ou conseillers.
« Ce qui est mesuré est accompli, ce qui est mesuré et évalué est bien accompli, ce qui est récompensé est répété. » (John E. Jones, formateur en commandement)
Tous les efforts de changement doivent être évalués et l’évaluation doit porter sur deux éléments : les efforts de changement et l’impact de ces efforts. L’évaluation de l’impact révèle le véritable bienfait des efforts de changement et peut contribuer à identifier les futurs besoins. Idéalement, l’évaluation devrait figurer dans le plan initial. L’évaluation de l’impact fonctionne à son mieux si les indicateurs de réussite sont cernés tôt, les repères clairement établis et les objectifs de changement identifiés. Ce type d’évaluation exige des compétences en recherche que les services policiers ne possèdent pas nécessairement, mais les partenariats avec des universitaires ou autres organismes policiers mieux dotés sont des façons rentables de l’effectuer. L’évaluation effectuée par un tiers neutre dégagera des constatations plus crédibles. Si les ressources sont restreintes et les possibilités de partenariats limitées, on peut utiliser de simples méthodes internes pour évaluer l’impact.
L’expérience du SPT
L’institut de la diversité de la Ryerson School of Business a
été embauché à forfait pour évaluer le projet
sur les droits de la personne du service de police de Toronto. Il a
entamé une évaluation formelle à l’issue du projet.
L’évaluation comprendra un examen de la structure et du processus
du changement en matière de droits de la personne et examinera
l’impact du travail global sur le profil des droits de la personne du
SPT.
(a) Surveillance et gestion postérieures au
projet
Les grands organismes doivent parfois lancer un changement organisationnel en
matière de droits de la personne à l’aide d’un projet
à délai prescrit qui attirera l’attention nécessaire
pour favoriser et intégrer un important changement systémique. Ils
doivent cependant élaborer des mesures postérieures au projet
axées sur la surveillance et la gestion des questions de droits de la
personne et la mise en place de structures et procédures à plus
long terme. Un effort de changement en matière de droits de la personne
réussi planifiera formellement les impératifs postérieurs
au projet.
Les rapports devraient énoncer la vision et les valeurs qui orientent l’effort de changement et préciser les efforts en cours et les changements précis en voie d’élaboration ou de mise en oeuvre. En tant qu’organismes publics, les forces policières devraient rendre des rapports publics. Mais on doit éviter de trop insister sur la réussite des efforts de changement et laisser les faits parler pour eux-mêmes.
À eux seuls, les rapports ne convaincront pas les groupes récalcitrants, mais ceux ci apprécieront la transparence. Il importe de rendre les formats et les mécanismes de rapport accessibles et de les diffuser à un vaste public. Les besoins different d’une collectivité à l’autre, par conséquent l’on doit envisager divers moyens de communication : rapports formels, bulletins, articles dans les médias, encarts et publications communautaires. Idéalement, on doit rédiger ces publications dans plusieurs langues (selon la composition de la population et le besoin) et les publier sur les sites Web et en formats papier accessibles.
Les rapports peuvent démontrer au public que les forces policières agissent de bonne foi en vue de réaliser un changement organisationnel valable et significatif d’une manière responsable et transparente.
« La charte convenue par les trois organismes du projet comportait l’obligation de faire rapport du travail et des progrès réalisés. L’équipe du projet a publié trois rapports annuels identifiant les points saillants du projet et décrivant en détail le travail des sous comités. Ces rapports ont été déposés à la réunion publique de la Commission de services policiers de Toronto, puis publiés sur les sites Web de la Commission et du SPT. En outre, un encart mentionnant l’engagement du SPT à l’égard de services policiers justes et équitables et faisant référence au projet sur les droits de la personne a été distribute dans les journaux communautaires à plus de 450 000 ménages. »
Tout changement peut engendrer de l’opposition. Pratiquement tous les efforts de changement organisationnel rencontrent de la résistance. Par conséquent, dans le cadre d’un important effort de changement, on doit tenter d’anticiper l’origine de la résistance et planifier sa réponse, car le défaut de le faire peut retarder ou meme interrompre le changement.
(a) Reconnaître la résistance
La reconnaissance de la résistance est un important pas vers son
abolition. Les personnes résistent au changement pour des motifs
compréhensibles, mais souvent mal avisés. Le fait de
reconnaître les perceptions et d’y répondre en s’armant
de patience et en envoyant des messages persistants est une importante
première étape qui rend de nombreuses situations difficiles plus
faciles à gérer. Dans certains cas, la résistance est
profondément enracinée et difficile à surmonter; la seule
façon de procéder est alors d’énoncer fermement, mais
respectueusement les objectifs et les initiatives de changement.
(b) Sources de résistance
La résistance au changement organisationnel en matière de droits
de la personne peut provenir de nombreuses sources. La plupart des gens ne
s’opposent pas au principe des « droits de la personne », mais
nombre d’entre eux protestent contre l’effet des droits de la
personne sur des questions précises. Ceux-ci peuvent être
considérés en quelque sorte comme une menace ou un affront. Voici
quelques exemples de réactions négatives aux efforts en
matière de droits de la personne dans les services policiers :
L’expérience du SPT
Dans le cadre du projet sur les droits de la personne du service de police de
Toronto, les divers comités ont régulièrement abordé
l’anticipation et la gestion de la résistance lors de leurs
réunions. Les discussions ont porté sur les exemples
susmentionnés qui représentent quelques-unes des formes de
résistance. Les efforts axés sur l’équité
d’emploi visant à rendre un service de police représentatif,
en particulier, soulevaient des préoccupations. Les démarches en
vue de surmonter cette résistance comprenaient les suivantes :
Certaines préoccupations perdurent, mais les partenaires du projet croient que la réponse a contribué à réduire la résistance.
Ne pas tenter de convaincre tout le monde du mérite du changement organisationnel en matière de droits de la personne, car cela pourrait être impossible. On est plus apte à réussir si l’on appuie les champions et alliés actuels et potentiels plutôt qu’une petite minorité de détracteurs acharnés.
Après avoir formulé une politique sur les droits de la personne et élaboré une structure de gouvernance qui dirigera l’élaboration d’une stratégie de changement organisationnel exhaustif en matière de droits de la personne, un organisme doit choisir des secteurs d’intervention privilégiés pour le changement.
Le changement organisationnel concerne tous les secteurs d’un organisme, mais tous ne peuvent être traités immédiatement. Il y a dans chaque organisme des secteurs où les préoccupations en matière de droits de la personne sont particulièrement graves ou doivent être activement évitées. On doit identifier ces secteurs et s’y attaquer en priorité. Le choix stratégique des secteurs d’intervention peut faire la différence entre réussite et échec.
Il est souvent utile de commencer par les préoccupations liées à l’emploi et aux services. L’emploi et les services sont deux des cinq domaines d’interaction sociale où la discrimination fondée sur les motifs du Code des droits de la personne est interdite. Pour les organismes de services publics comme les forces policières et les commissions scolaires, les plaintes pour atteinte aux droits de la personne en matière de services sont plus nombreuses que les plaintes en matière d’emploi.
À noter qu’il y a des interactions solides entre les activités liées à l’emploi et aux services d’un organisme. Par exemple, un engagement solide à l’égard des valeurs et obligations légales en matière de droits de la personne dans l’emploi incitera fortement un organisme à faire preuve du même engagement dans les services qu’il offre.
En plus de mettre l’accent sur l’emploi et les services, on doit prêter une attention particulière aux problèmes dont la portée est très grave. Par exemple, quelques services policiers ont entretenu par le passé des relations tendues avec certaines communautés identifiées par la race, notamment les communautés autochtones et noires. Les perceptions de profilage racial ont été à l’origine d’un grand nombre de plaintes au motif des droits de la personne déposées par les membres de ces communautés et d’autres ces dernières années. En outre, le manque de debouches pour les femmes qui désirent devenir agentes de police a été historiquement une autre source de préoccupation. Chaque service de police aura un ensemble unique de problèmes relatifs aux droits de la personne à régler.
La formation, les systèmes internes de traitement des plaintes et les procedures d’accommodement en matière de droits de la personne sont des secteurs d’activité organisationnelle particulièrement pertinents pour le traitement et la prevention des enfreintes aux droits de la personne. Les programmes de formation constituent généralement une majeure partie des efforts en vue de prévenir et de gérer les problèmes liés aux droits de la personne. La restructuration des systèmes et programmes de formation pour accorder plus d’importance aux droits de la personne sera habituellement un élément important d’un plan de changement organisationnel en matière de droits de la personne.
Les organismes qui arrivent à régler les problèmes liés aux droits de la personne ont également des mécanismes internes de traitement des plaintes relatives aux droits de la personne. L’établissement ou l’amélioration des systèmes internes de traitement des plaintes aidera un organisme à mieux répondre aux problèmes relatifs aux droits de la personne qui surviennent et d’en tirer des leçons pour les prévenir à l’avenir.
La loi et la jurisprudence soulignent l’obligation légale d’accommodement fondée sur un handicap, la religion et l’état familial. Le défaut d’accommodement fondé sur un handicap est le motif de la majorité des plaintes pour enfreintes aux droits de la personne (maintenant appelées requêtes) déposées en Ontario. L’attention accordée à l’élaboration et à l’amélioration des procédures d’accommodement au titre des droits de la personne contribuera à établir un lieu de travail accueillant qui est plus sensible à la contribution des groupes marginalisés à la société.
L’élaboration de programmes de formation, de systèmes internes de traitement des plaintes et de procédures d’accommodement devrait faire partie d’une stratégie de changement organisationnel en matière de droits de la personne plus vaste qui examine l’ensemble des politiques, des systèmes et des structures organisationnels dans l’optique des droits de la personne (voir la discussion à la section 7.1). Pour maintenir le changement organisationnel en matière de droits de la personne et prévenir les violations des droits de la personne, les organismes doivent enchâsser ces derniers dans leurs structures régulières et l’exercice de leurs activités.
L’expérience du SPT
Le projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto a choisi
de se concentrer sur quatre secteurs distincts que l’on a confiés
à des sous-comités pour cerner les préoccupations,
suggérer des démarches et planifier ou mettre en oeuvre des
changements. Le sous-comité du recrutement, de la sélection, de la
promotion et de la rétention s’est concentré sur le
repérage et l’élimination des obstacles à
l’emploi des groupes minoritaires et des femmes et sur l’examen des
autres pratiques d’emploi susceptibles d’entraver les droits de la
personne des membres des services policiers. Le SPT souhaitait élaborer
un profil du personnel qui reflèterait davantage la population
qu’il sert. À cette fin, avant la mise en route du projet, il avait
effectué des examens exhaustifs des systèmes d’emploi. Le
SPT croit qu’un service de police plus représentatif est une
affirmation essentielle des droits de la personne et un moyen clé de
renforcer la capacité afin de mieux servir une ville très
diversifiée ayant de nombreux problèmes liés aux droits de
la personne.
Le sous-comité de l’éducation du public et de la liaison avec ce dernier a focalisé l’amélioration des relations communautaires avec les segments aliénés de la collectivité et s’est assuré que les consultations policières et la communication avec la collectivité répondaient aux objectifs en matière de droits de la personne.
Le sous-comité de la responsabilisation a concentré ses efforts sur un examen des systèmes de service pour s’assurer que les agents de police sont redevables de leurs obligations en matière de droits de la personne dans leur travail. Il a, notamment, examiné les procedures de traitement des plaintes, les systèmes de gestion du rendement et les procédures guidant les activités des services policiers.
Le sous-comité de l’apprentissage s’est attaché
à améliorer la formation et autres activités
d’apprentissage pour favoriser la compréhension des droits de la
personne et la conformité à ces
derniers.
Les quatre secteurs d’intervention du projet pourraient être
utiles à d’autres services policiers. Cependant, ils servent
uniquement de guide général. Chaque service policier devra
effectuer sa propre
évaluation et faire ses propres choix stratégiques.
Ces dernières années, on a élaboré de nouvelles stratégies à l’appui du changement organisationnel en matière de droits de la personne dans les organismes policiers. Cette section décrit quelques démarches clés qui ont été prises dans le cadre du projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto. D’autres mesures ont également été utilisées par d’autres organismes policiers.
1. Créer des politiques en matière de droits de la
personne et d’accommodement
Peu de commissions de services policiers ont des politiques claires et
exhaustives en matière de droits de la personne et d’accommodement.
Il importe de créer de telles politiques pour démontrer son
engagement et ses obligations (voir, par exemple, la politique de la Commission
de services policiers de Toronto en ligne à www.tpsb.ca).
2. Examiner les politiques et procédures et analyser les
implications pour les droits de la personne
La plupart des politiques et procédures ont des implications pour les
droits de la personne ou peuvent être améliorées pour mieux
protéger les droits de la personne. Un examen formel des politiques et
procédures par des personnes sensibles à la jurisprudence et aux
politiques sur les droits de la personne contribuera à repérer les
obstacles ou les lacunes. La CODP a rédigé un guide sur
l’élaboration de politiques et de procédures en
matière de droits de la personne en langage clair et simple (voir Directives concernant
l’élaboration de politiques et de procédures en
matière de droits de la personne et Les droits de la personne au travail en
ligne à www.ohrc.on.ca).
3. Effectuer des examens de la conception inclusive
Les examens de la conception inclusive sont des projets de recherche visant
à repérer les obstacles à la participation pour les
personnes visées par divers motifs du Code. Un examen de la
conception inclusive peut porter sur des motifs précis du Code
comme la race, l’état familial, la religion, le sexe ou un handicap
ou sur un domaine de préoccupation comme les pratiques d’emploi ou
la prestation des services. Ces examens sont des outils normalisés
utilisés dans le cadre du changement organisationnel en matière de
droits de la personne et peuvent être plus ou moins
détaillés selon l’expertise et les ressources
disponibles.
Dans le cadre de son travail sur les droits de la personne, le SPT a effectué plusieurs examens formels de la conception inclusive, y compris une importante analyse des pratiques d’emploi relatives aux agents de police et au personnel civil. Il prévoit également un examen de la conception inclusive portant sur les pratiques d’emploi fondées sur la religion.
4. Publiciser l’engagement à l’égard des
droits de la personne
Le fait de publiciser l’engagement d’un service policier à
l’égard des droits de la personne auprès des membres du
service et du public contribuera à clarifier les objectifs, à
hausser les normes de conduite et à répondre aux
préoccupations de la collectivité. Un effort concerté en
vue d’utiliser des moyens de communication à cette fin
n’exige pas beaucoup de ressources, mais peut avoir un impact majeur.
Le SPT a préparé un encart de quatre pages pour les journaux communautaires afin de publiciser son engagement à l’égard de services policiers justes et équitables et l’a distribué à plus de 400 000 domiciles à Toronto.
5. Intégrer les droits de la personne dans les
procédures de traitement des plaintes
L’identification et le traitement rapide et respectueux des plaintes au
motif des droits de la personne sont essentiels à la santé et
à la résilience des particuliers et de l’organisation. Une
organisation saine tire des leçons de ses erreurs. Les plaintes au motif
des droits de la personne peuvent être traitées de nombreuses
façons et, notamment en créant un système de traitement des
plaintes qui traite uniquement des conflits fondés sur les droits de la
personne et/ou en surveillant les griefs et les plaintes pour enfreinte aux
droits de la personne à l’aide des systèmes et
procédures actuels.
Le SPT a enchâssé les droits de la personne dans ses procédures de traitement des plaintes actuelles en cataloguant et en surveillant tous les problèmes liés aux droits de la personne inhérents aux griefs et aux procédures internes de traitement des plaintes.
1. Effectuer un recensement du personnel
Les services policiers doivent examiner la composition de leur personnel en
fonction des motifs du Code comme la race, l’état
familial, l’origine ethnique, le sexe, l’orientation sexuelle et un
handicap pour pouvoir refléter leur collectivité. Le Service de
police d’Ottawa a effectué un recensement exhaustif de son
personnel à l’aide d’un sondage qui peut être
utilisé par d’autres services de police. Ce type de données
peut contribuer à cerner les lacunes dans la représentation du
personnel et à cibler les efforts de recrutement. Voir la publication de
la CODP intitulée Comptez-moi!
Collecte de données relativesaux droits de la personne, disponible
à www.ohrc.on.ca pour obtenir plus de
renseignements et des meilleures pratiques pour la collecte de données
relatives aux droits de la personne.
2. Travailler pour recruter des membres de groupes
sous-représentés
Les services policiers représentatifs doivent cibler leurs efforts de
recrutement pour attirer des membres de groupes sous
représentés. Pour ce faire, ils peuvent examiner
les obstacles à l’emploi dans les forces policières pour les
groupes visés et y répondre, cibler les
publicités et le recrutement et mentorer les membres de
groupes ciblés lors du processus de recrutement. Le SPT est un
des services qui ont obtenu le plus de succès sur le
plan de l’embauche de membres de groupes sous
représentés. Il fait un usage exhaustif de cet outil.
3. Inclure des questions sur les droits de la personne dans les
enquêtes de départ
Les enquêtes de départ aident les employeurs à comprendre
pourquoi les employés quittent leur emploi. Bon nombre
d’employeurs, y compris les services policiers, s’en servent pour
cerner les problèmes liés à l’emploi. Les questions
portent précisément sur les droits de la personne contribuent
à cerner les problèmes à cet égard qui affectent les
employés. Le projet sur les droits de la personne du service de police de
Toronto a inclus la création d’une enquête de
départ.
4. Créer des groupes d’affinités
Les groupes d’affinités sont des groupes d’entraide
appuyés par l’employeur composes de personnes dont les
antécédents sont semblables. Ils sont fréquemment utilises
afin de permettre aux employés de groupes minoritaires de s’appuyer
mutuellement au travail et d’aider le service à mieux
répondre à leurs besoins.
Le SPT autorise les particuliers à former des réseaux de soutien internes formels qui jouent le rôle de groupes d’affinités pour son personnel, notamment des réseaux pour les Noirs, les femmes, les Philippins et les LGBT.
1. Enchâsser les droits de la personne dans le processus de
traitement des plaintes en vertu de la Loi sur les services policiers
(LSP).
Les procédures de traitement des plaintes en vertu de la Loi sur les
services policiers (LSP) sont une caractéristique de
l’expérience des forces policières. Bien que la LSP
identifie des motifs de plaintes et de sanctions qui chevauchent le Code des
droits de la personne, les implications pour les droits de la personne sont
rarement claires ou propices à des poursuites pour enfreintes aux droits
de la personne. En outre, certains services ont des procédures internes
de traitement des plaintes et de grief qui complètent les
procédures de traitement des plaintes en vertu de la LSP. Ces
procédures peuvent servir à identifier les problèmes
relatifs aux droits de la personne et contribuer à orienter les
réponses institutionnelles. Le projet sur les droits de la
personne du service de police de Toronto a modifié les procédures
et pratiques de traitement des plaintes pour atteindre ces objectifs.
Il a, notamment, remanié plusieurs formulaires,
procédures, bases de données et programmes de formation
des enquêteurs pour ajouter la perspective des droits de la personne.
2. Inclure les droits de la personne dans la gestion du
rendement
L’évaluation et la gestion du rendement peuvent fortement
influencer le comportement du personnel. On peut les adapter aux objectifs en
matière de droits de la personne en examinant explicitement le
comportement et les activités liés aux droits de la personne. Pour
régler la conduite liée à la diversité et aux droits
de la personne, le projet sur les droits de la personne du service de police de
Toronto a modifié les feuilles d’évaluation et de rendement
des agents et élaboré une formation axée sur
l’utilisation des formules d’évaluation du rendement
remaniées (inclusives sur le plan des droits de la personne).
3. Recueillir des données relatives aux droits de la personne
dans la prestation des services
Il importe que tous les organismes, y compris les services policiers,
recueillent des données pour cerner les tendances de la prestation des
services. La cueillette régulière de ces données permet de
déterminer qui est servi et de cerner les lacunes et les problèmes
inhérents aux services. Pourvu que des mesures de protection
appropriées soient en place, la CODP encourage les organismes à
recueillir des données fondées sur les motifs du Code des droits
de la personne pour atteindre leurs objectifs en la matière et,
notamment, pour déceler les tendances à la discrimination. Pour
plus de renseignements, voir la publication intitulée Comptez-moi! Collecte de données
relatives aux droits de la personne, consultable en ligne à www.ohrc.on.ca.
Le projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto a envisage l’utilité de ce type de collecte de données pour évaluer les tendances du profilage racial, mais ne s’en est pas servi affirmant qu’il avait déjà reconnu l’existence du profilage racial et avait pris des mesures en vue de le régler. La collecte de données visant à définir et à élaborer des réponses au profilage racial peut être appropriée pour d’autres services policiers. Elle constitue désormais une exigence au Royaume Uni et est pratique courante dans de nombreux services de police aux États Unis.
4. Accentuer les droits de la personne lors des consultations
communautaires
Les services policiers consultent régulièrement les
collectivités qu’ils servent pour mieux répondre à
leurs besoins et partager les questions potentiellement préoccupantes.
D’ailleurs, dans de nombreux services importants, la consultation est une
pratique régulière et les comités consultatifs sont
courants. La consultation communautaire peut être orientée de
manière à appuyer les objectifs en matière de droits de la
personne, particulièrement lorsqu’il y a des allégations de
discrimination dans les services policiers.
Dans le cadre du projet sur les droits de la personne, le service de police de Toronto a examiné ses structures et procédures de consultation communautaire pour conférer un rôle explicite aux droits de la personne. Il a ajouté un rôle dans la description du mandat du comité consultatif, rendu la formation en droits de la personne obligatoire pour les membres du comité et mis sur pied un nouveau comité consultatif mandaté pour se pencher sur les préoccupations particulières des personnes handicapées. Les consultations communautaires ciblées peuvent être un excellent moyen de nouer des relations avec les communautés qui ont historiquement de mauvaises relations avec les services policiers.
5. Élaborer un guide de vocabulaire pour les communications
internes et externes
La communication avec la police est une question de nature délicate pour
de nombreux groupes minoritaires. Le vocabulaire utilisé pour
décrire un suspect ou un groupe communautaire peut être
involontairement irrespectueux, ou pire, perpétuer les
stéréotypes des groupes minoritaires. L’élaboration
d’un guide comportant des termes appropriés et respectueux à
l’intention du personnel peut aider les forces policières à
atteindre leurs objectifs sur le plan des droits de la personne. Le SPT a
élaboré ce genre de guide pour ses membres avec l’aide de la
CODP.
6. Élaborer des outils d’approche pour les
communautés difficiles à rejoindre
De nombreuses communautés obtiennent difficilement de l’information
de la part des services policiers parce qu’elles se butent à des
obstacles associés à la langue, à l’itinérance
et à un handicap. Le repérage de ces communautés difficiles
à rejoinder et l’adoption de mesures appropriées
renforceront un engagement à l’égard des droits de la
personne. Bon nombre de services policiers ont élaboré des
brochures et des guides dans les langues de leurs collectivités. Le
projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto a pour sa
part déterminé que les sans-abri sont particulièrement
vulnérables et qu’il faut multiplier les démarches
d’approche et de communication. Des démarches en vue de rejoindre
cette communauté ont d’ailleurs été lancées
durant le projet.
7. Assister à des activités liées à la
diversité et aux droits de la personne ou en organiser
La reconnaissance et/ou la célébration de la diversité
d’une collectivité est une excellente façon d’annoncer
qu’un service policier entretient des liens avec tous les membres de sa
collectivité. La participation à des activités
communautaires marquant des dates importantes pour les groupes minoritaires ou
pour les droits de la personne en général, ou l’organisation
de telles activités, est une façon de le faire. Bon nombre de
services policiers assistent à des activités communautaires ou en
organisent pour cette raison. C’est un moyen facile de publiciser un
engagement à l’égard des droits de la personne.
Le SPT anime régulièrement des célébrations dans l’entrée de son siège social pour reconnaître diverses dates importantes associées à la diversité et aux droits de la personne (par exemple, la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale).
1. Élaborer des programmes génériques de
formation en droits de la personne
La formation est une partie essentielle des efforts d’un service policier
en vue de prévenir et de régler les problèmes relatifs aux
droits de la personne. Elle devrait porter sur les droits de la personne en
général et sur les questions précises en la matière
qui surviennent dans le cadre du travail des forces policières.
Les questions relatives aux droits de la personne sont complexes et peuvent prendre différentes formes. Par conséquent, une connaissance de base des droits de la personne est essentielle, car elle préparera le personnel à identifier ces préoccupations et à y répondre. La formation devrait porter sur les antécédents, les valeurs, les obligations légales et les principes relatifs aux droits de la personne et être reliée au contexte organisationnel et à l’expérience professionnelle des personnes formées. Elle devrait être offerte à tout le personnel actuel ainsi qu’au nouveau personnel dans le cadre de son orientation.
Une formation en droits de la personne à plus grande échelle devrait être clairement reliée à une stratégie de changement organisationnel globale afin de démontrer l’engagement de l’organisme à cet égard. La formation devrait fournir au personnel les compétences et les outils concrets nécessaires à l’atteinte des objectifs stratégiques du changement organisationnel en matière de droits de la personne. Il est utile d’évaluer tout d’abord le manque de savoir et de compétences du personnel et de l’organisme, par rapport aux objectifs de changement, puis d’offrir une formation ciblée dans les domaines cernés.
Le Collège de police de l’Ontario offre une formation initiale aux nouvelles recrues. Mais tout changement organisationnel en matière de droits de la personne doit aller plus loin et élargir la formation à tout le personnel, y compris au personnel civil. Une rééducation professionnelle périodique devrait également être obligatoire. Dans le cadre du projet sur les droits de la personne du service de police de Toronto, une séance de formation en classe d’une journée a été organisée à l’intention de tous les membres du personnel. La CODP, en association avec le Collège de police de l’Ontario, a dispensé une formation semblable aux petits services policiers ces dernières années.
La CODP offre une introduction en ligne aux droits de la personne intitulée « Droits de la personne 101 ». Ce module d’apprentissage, affiché à www.ohrc.on.ca, est à la disposition du public et peut faire partie d’une formation en droits de la personne.
2. Élaborer une formation liée à des questions
de droits de la personne particulières
Outre la formation générique, on devra de temps à autre
offrir une formation portant sur des questions de droits de la personne
particulières. Par exemple, les services policiers ont
élaboré des trousses de formation sur le profilage racial, le
traitement des personnes transgenderistes, le harcèlement sexuel, etc. Le
SPT a, pour sa part, élaboré un programme d’apprentissage
électronique sur le profilage racial à l’intention des
agents de police. Cette formation est mise à la disposition des autres
services par l’entremise du Réseau canadien du savoir policier.
Grâce à ce réseau et à d’autres associations et
réseaux, les petits services policiers ont accès à un vaste
éventail de programmes de formation axés sur des questions de
droits de la personne particulières.
Antiracisme : Un engagement et un processus continu
planifié visant à éliminer le racisme et la discrimination
raciale dans ses diverses formes (individuelle, institutionnelle et
systémique). La première étape de l’antiracisme
consiste à admettre que le racisme existe chez les individus ainsi que
dans les organismes et la société tout entière et à
reconnaître la nécessité de prendre des mesures actives
continues pour le combattre.
Compétence culturelle : Les comportements, les attitudes et les politiques qui permettent aux organismes et aux professionnels de travailler efficacement dans les situations qui concernent ou affectent un éventail de cultures.
Diversité : La diversité est la présence, dans un organisme ou une collectivité, d’un vaste éventail de personnes ayant des antécédents, des capacités et des attributs différents en ce qui concerne, notamment, l’ethnie, la race, la couleur, la religion, l’âge, le sexe et l’orientation sexuelle.
Obligation d’accommodement : L’obligation
d’accommodement est une obligation légale en vertu
du Code des droits de la personne de l’Ontario. Elle oblige les
employeurs, fournisseurs de services, fournisseurs de logements, syndicats et
entrepreneurs à faire en sorte que les gens puissant tirer parti des
lieux de travail, du logement, des services et autres domaines et y participer
à part entière.
Égalité et équité : L’égalité signifie généralement traiter les gens de la même façon, donner à tout le monde un accès égal aux possibilités et aux avantages qui existent dans la société. L’équité inclut traiter certaines personnes différemment pour tenir compte de leurs besoins et circonstances propres. Par exemple, le fait d’exiger que les bâtiments publics aient des entrées accessibles en fauteuil roulant pour accommoder les personnes handicapées (au lieu de décider que toutes les personnes peuvent monter les escaliers ou ouvrir les portes par elles-mêmes).
Harcèlement : Tout comportement malvenu et inapproprié (p. ex., attention malvenue, remarques, plaisanteries, menaces, injures, attouchements ou autre comportement, y compris l’exposition d’images) qui insulte, offense ou abaisse une personne parce qu’elle fait partie d’un groupe protégé par le Code.
Changement organisationnel en matière de droits de la personne : L’action de transformer un organisme en organisme plus inclusive qui respecte et accommode la dignité, la valeur et les droits de tout le monde.
Conception inclusive ; La prise en compte des différences entre les particuliers et les groupes lorsque l’on conçoit quelque chose (p. ex., politique, programme, curriculum, bâtiment, espace partagé) pour éviter de créer des obstacles.
Milieu empoisonné : Des remarques ou actions insultantes ou avilissantes dans un lieu de travail fondées sur un des motifs du Code qui portent les employés à considérer le milieu de travail comme étant hostile et antipathique. Une seule déclaration, si elle est assez nocive, peut créer un milieu empoisonné.
Profilage racial : Toute action qui se fonde sur les stéréotypes de la race, de la couleur, de l’ethnie, de l’ascendance, de la religion ou du lieu d’origine plutôt que sur un soupçon raisonnable et qui soumet une personne à un examen minutieux ou à un traitement différent.
Préjudice injustifié : En vertu du Code et de la politique de la Commission ontarienne des droits de la personne, un employeur ou un fournisseur de services doit démontrer qu’il y a un préjudice injustifié selon trios facteurs : le coût, les sources extérieures de financement, s’il en est, et les exigences en matière de santé et de sécurité, le cas échéant. C’est une norme très élevée. Par exemple, le fait de dire que « ce coût n’est pas prévu dans le budget » ne respecterait pas la norme.
Human Rights Project Charter: Framework of relationship between the Ontario Human Rights Commission, the Toronto Police Services Board and the Toronto Police Service (17 mai 2007).
Cross. T. L., Bazron, B.J., Dennis, K. W. et Isaacs, M. R. (1989). Toward a culturally competent system of care: Vol.1 A monograph on effective services for minority children who are severely emotionally disturbed. Washington, DC: Georgetown University, Child Development Center, Child and Adolescent Service system Program, Technical Assistance Center.
Rapport définitif du projet sur les droits de la personne du SPT, octobre 2010
Encart dans le journal du service de police de Toronto. « Toronto Police Service: Committed to Fair & Equitable Policing », mai 2009. Comprend un article intitulé « Partnering to enhance human rights – Human Rights project Charter ».
Photos : Collège de police de l’Ontario, service de police de Toronto
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