Approuvée par la CODP : Mars 2017
Disponible dans une variété de formats sur demande
Depuis le milieu de l’année 2015, de nombreuses personnes travaillant dans les restaurants ont fait part de leurs préoccupations au sujet des répercussions qu’ont les codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe sur le personnel en contact avec la clientèle dans le secteur de la restauration. Des employées de restaurant, actuelles et anciennes, ont expliqué leurs expériences et leurs inquiétudes dans les médias et sur les réseaux sociaux, lancé une pétition, organisé des événements et déposé des plaintes en vertu des droits de la personne et de la sécurité au travail[1].
La restauration est une importante source d’emploi : en Ontario, les restaurants emploient 440 000 personnes, soit 6,4 p. 100 de la population active et, au Canada, plus d’une personne sur cinq dans la tranche des 15-24 ans travaille dans ce secteur[2]. La restauration offre souvent un point d’entrée sur le marché du travail canadien pour les nouveaux arrivants et une solution de carrière accessible dans beaucoup d’autres cas, dans la mesure où la plupart des postes n’exigent pas de formation spécialisée ou de diplôme d’études supérieures[3].
Néanmoins, les emplois dans la restauration s’avèrent parfois précaires, avec un faible niveau de rémunération, une dépendance vis-à-vis des pourboires et des horaires à temps partiel. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’occuper un emploi précaire[4] et de vivre dans la pauvreté[5]. Les postes d’hôte/hôtesse, de barman/barmaid et de serveur/serveuse en Ontario sont principalement occupés par des femmes, et plus d’un tiers par des femmes de moins de 24 ans[6]. Divers facteurs, tels que le manque de connaissance de la législation sur les droits de la personne, l’âge, le statut récent d’immigrant(e), la précarité du travail, la dépendance vis-à-vis des pourboires, les faibles taux de syndicalisation et la prévalence du harcèlement sexuel et de la discrimination fondée sur le sexe dans le secteur de la restauration, contribuent à rendre les travailleuses plus vulnérables[7]. Cela signifie que de nombreuses employées ont peur de se plaindre des problèmes liés aux codes vestimentaires, au harcèlement sexuel ou à d’autres formes de discrimination, et que les mesures appropriées ne sont pas prises pour éliminer les milieux de travail discriminatoires et pour répondre aux plaintes du personnel[8]. Certaines travailleuses craignent de subir des représailles si elles font part de leurs préoccupations au sujet des codes vestimentaires et d’autres formes de harcèlement sexuel :
« Je ne vois pas comment mettre cela en application sans qu’il y ait des personnes qui perdent leur emploi. »[9]
« Les employeurs peuvent exploiter leurs employés ou maintenir des conditions d’emploi contestables sans être inquiétés, car les gens ont besoin de travail. »[10]
La Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) a décidé de prendre des mesures contre les codes vestimentaires sexualisés en raison de la nature systémique du problème et des répercussions fondées sur divers motifs visés par le Code des droits de la personne (« le Code ») comme l’âge, le sexe, la croyance, l’identité sexuelle et l’expression de l’identité sexuelle. La CODP craint également que les personnes refusant de porter une tenue vestimentaire sexospécifique ou sexualisée courent plus de risques de perdre leur emploi ou de ne pas être embauchées, ce qui peut contribuer à accroître les taux de pauvreté. En outre, la publication récente de rapports majeurs sur le harcèlement sexuel et la discrimination, à l’instar des allégations portées à l’encontre de personnalités médiatiques et politiques, a permis de renforcer le dialogue, dans le secteur de la restauration et à l’échelle nationale, au sujet des obstacles rencontrés par les femmes en milieu de travail.
La CODP s’est réjouie d’avoir l’occasion de participer à ce dialogue et d’œuvrer aux côtés des associations et des grandes entreprises de la restauration dans l’optique de réduire la discrimination et les pratiques problématiques susceptibles d’induire une discrimination, et de rendre les milieux de travail plus inclusifs dans ce secteur.
[1] Par exemple : rapport de CBC Marketplace : http://www.cbc.ca/news/business/women-dress-codes-human-rights-1.3476964 (consulté le 21 février 2017); pétition « Stop sexist dress codes in restaurants » ayant recueilli plus de 31 600 signatures sur Change.org (au 21 février 2017); soirée de conférence (cf. Corey Mintz, « What went down at the Kitchen Bitches conference », Toronto Life, 4 septembre 2015).
[2] Restaurants Canada, infographie « Ontario’s Restaurant Industry », mise à jour le 19 mars 2014 (consultée le 21 février 2017).
[3] Entretiens avec divers experts du secteur de la restauration.
[4] Andrea M. Noack et Leah F. Vosko, Precarious jobs in Ontario: Mapping dimensions of labour market insecurity by workers’ social location and context (2011), rapport commandé par la Commission du droit de l’Ontario, disponible en ligne à l’adresse www.lco-cdo.org/en/vulnerable-workers-call-for-papers-noack-vosko (consulté le 25 février 2016).
[5] Voir par exemple, Vineeth Sekharan, « Infographic: Canadian Women in Poverty » (2015), Le Rond-point de l’itinérance (consulté le 22 février 2017); et Monica Townson, « Canadian women on their own are poorest of the poor », 8 septembre 2009 (consulté le 22 février 2017).
[6] Les données de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 indiquent que près de 75 p. 100 des serveurs/serveuses d’aliments et de boissons, des hôtes/hôtesses de restaurant et des barmans/barmaids en Ontario sont des femmes, et que 36,8 p. 100 sont des femmes âgées de 15 à 24 ans (Statistique Canada, non daté). Cf. Enquête nationale auprès des ménages de 2011 : Tableaux de données. Numéro de catalogue Statistique Canada 99-012-X2011033. Dernière modification : 7 janvier 2016. En ligne : Statistique Canada http://www12.statcan.gc.ca/nhs-enm/2011/dp-pd/dt-td/Rp-fra.cfm?TABID=2&LANG=F&A=R&APATH=3&DETAIL=0&DIM=0&FL=A&FREE=0&GC=01&GID=1118296&GK=1&GRP=0&O=D&PID=105897&PRID=0&PTYPE=105277&S=0&SHOWALL=1&SUB=0&Temporal=2013&THEME=96&VID=0&VNAMEE=&VNAMEF=&D1=0&D2=0&D3=0&D4=0&D5=0&D6=0 (consulté le 25 février 2016).
[7] CODP, « Codes vestimentaires sexospécifiques et sexualisés : Foire aux questions » et « Harcèlement sexuel et discrimination fondée sur le sexe au travail » et entretiens (anonymes) des 13 et 14 juin 2016.
[8] Idem.
[9] Courriel adressé à la CODP.
[10] Entretien du 13 juin 2016.
Les employeurs peuvent imposer un code vestimentaire, sous réserve que ce dernier n’enfreigne pas le Code. Depuis les années 1980, des tribunaux ont conclu que les codes vestimentaires qui ont des conséquences négatives fondées sur le sexe sont en infraction avec les lois relatives aux droits de la personne. Toute exigence fondée sur le sexe concernant la tenue vestimentaire doit être légitimement nécessaire aux fins de l’emploi. Dans le cas contraire, le code vestimentaire sera discriminatoire[11].
Malgré les protections juridiques, les codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe s’avèrent courants dans le secteur des services alimentaires, en particulier du service à table, et sont également observés dans d’autres emplois et services[12]. Dans le secteur de la restauration, les employées se sont plaintes d’être obligées ou de se sentir contraintes de se conformer à des attentes sexualisées, comme le fait de porter des talons hauts, du maquillage ou des bijoux, de se coiffer d’une façon spécifique et de porter des mini-jupes et des tenues inconfortables, moulantes ou suggestives (cf. annexe A). Par exemple[13] :
« Le fait de ne pas être “bien coiffée ou maquillée” fait diminuer le nombre de quarts qu’on vous attribue. »
« On nous a dit que si l’on ne voulait pas porter de talons, on pouvait travailler en salle [moins de pourboires qu’au bar] ou dans un autre restaurant. »
Ces exigences peuvent avoir des répercussions considérables. La CODP a entendu le témoignage d’employées dans la restauration qui disaient se sentir gênées dans leurs mouvements, mal à l’aise, exclues et/ou vulnérables à cause des codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe, notamment des exigences en matière de tenue vestimentaire et d’accessoires. Certaines ont déclaré ne pas se sentir en sécurité au travail. Elles jugeaient que la tenue ou les chaussures exigées engendraient des contraintes physiques, des risques pour la sécurité ou des problèmes de santé, ou qu’elles faisaient l’objet d’un harcèlement sexuel plus marqué en raison des exigences en matière de code vestimentaire et de toilette. Par exemple[14] :
« Les hommes pensent que c’est normal de draguer [les serveuses] dans un restaurant et de faire des commentaires à caractère sexuel, et je pense vraiment que c’est la conséquence directe de la façon dont on nous met en scène. »
« Comme moi, beaucoup de filles qui travaillent ici ont mal aux pieds, au dos et à la nuque de façon chronique à force de porter des talons et de soulever des assiettes pendant 8 ou 9 heures par jour. »
Au Canada, 22 p. 100 de la population active a commencé par travailler dans le secteur des services alimentaires[15]. Le milieu de travail auquel ces personnes sont exposées peut donner le ton de leur avenir professionnel. L’objectification, les inégalités, le harcèlement et la discrimination à caractère sexuel et fondés sur le sexe peuvent devenir la norme, de sorte que certaines employées considèrent leurs propres comportements déplacés comme acceptables, et que d’autres se sentent forcées de tolérer ce traitement injuste ou de démissionner. Toutes les employées devraient pouvoir travailler dans un milieu équitable, exempt de discrimination ou de harcèlement, qu’elles décident finalement de changer de voie ou de mener une longue carrière dans les services alimentaires.
[11] Pour en savoir plus sur la position de longue date de la CODP au sujet des codes vestimentaires et sur la jurisprudence en la matière, consultez le document Position de la CODP sur les codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe (annexe B) et le guide de la CODP Les droits de la personne au travail.
[12] Position de la CODP, idem; entretiens de la CODP avec des experts (anonymes) du secteur et rapports dans les médias, comme Rajeev Syal, « The law must be tougher over dress code discrimination, say MPs », The Guardian, 25 janvier 2017.
[13] Courriel adressé à la CODP.
[14] Courriel adressé à la CODP.
[15] Restaurants Canada, « Canada’s Restaurant Industry: Putting jobs and economic growth on the menu », automne 2010. En ligne : http://www.restaurantscanada.org/wp-content/uploads/2016/07/Report_IpsosPublicOpinion_Dec2010.pdf
Aux termes du Code, la CODP a pour fonctions d’identifier, de prévenir et d’éliminer les pratiques discriminatoires, et de promouvoir et de faire progresser le respect des droits de la personne en Ontario. Nous nous attachons à créer une société inclusive où chaque citoyen s’efforce de promouvoir et de protéger les droits de la personne, où chaque personne est appréciée et traitée avec le même respect et la même dignité et où le respect des droits de la personne est une réalité vécue par tout un chacun.
Pour concrétiser cet objectif, la CODP utilise les moyens d’action prévus par la loi, y compris l’élaboration de politiques, la sensibilisation, la réalisation d’enquêtes publiques, le dépôt de requêtes auprès du Tribunal des droits de la personne de l’Ontario (TDPO) et l’intervention devant le TDPO et d’autres cours et tribunaux. L’instauration de relations axées sur le respect, la collaboration et le dialogue est le pilier du travail de la CODP, et s’avère essentielle pour amorcer un changement systémique et promouvoir une culture de responsabilité en matière de droits de la personne.
Ces dernières années, on a assisté à une intensification des interventions publiques constructives sur les questions de harcèlement sexuel. En 2015 et pendant 2016, plusieurs personnes ont déposé auprès du TDPO une plainte pour atteinte aux droits de la personne (appelée « requête ») ayant trait aux préjugés fondés sur le sexe dans les codes vestimentaires imposés aux membres féminins du personnel dans la restauration. Divers incidents ont aussi été rapportés au ministère du Travail de l’Ontario concernant les exigences en matière de tenue vestimentaire et de chaussures[16]. La CODP a décidé d’exercer ses pouvoirs en vertu du Code pour contribuer à identifier, à résoudre et à prévenir ces problèmes par l’avènement de changements systémiques dans le secteur.
En mars 2016, la CODP a publié le document Position de la CODP sur les codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe (cf. annexe B). Les politiques de la CODP fournissent des directives concernant l’application du Code. Elles se fondent sur la jurisprudence, les travaux de recherche en sciences sociales et la consultation publique; elles sont prises au sérieux par les cours de justice et le TDPO, et sont souvent citées dans les décisions de justice.
Le 23 juin 2016, l’Association canadienne des commissions et conseil des droits de la personne (ACCCDP) a écrit à l’association nationale du secteur, Restaurants Canada, pour lui faire part de préoccupations quant aux codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe dans les services de restauration au Canada. L’ACCCDP a déclaré soutenir les actions menées par la CODP et la position qu’elle défend sur la question.
Après la publication de sa position, la CODP a exercé ses pouvoirs en vertu du Code pour mener les actions suivantes :
[16] Renseignements communiqués par un restaurant.
La CODP a pris contact avec la direction ontarienne de Restaurants Canada et avec l’Ontario Restaurant, Hotel and Motel Association (ORHMA) pour discuter du problème des codes vestimentaires et demander leur aide en vue de sa résolution. L’an dernier, nous avons été ravis de la coopération de ces deux organismes, qui ont participé aux efforts de sensibilisation, travaillé pour connaître les questions et les préoccupations de leurs membres et y répondre, et fourni des outils et des conseils en vue d’éliminer les obstacles liés au code vestimentaire et de renforcer la conformité en matière de droits de la personne.
L’ORHMA a[17] :
Restaurants Canada a :
[17] http://www.orhma.com/GovernmentRelations/DressCodeInformation.aspx
Le 8 juillet 2016, la CODP a ouvert une enquête sur les codes vestimentaires dans la restauration et identifié diverses entreprises du secteur sur la base des critères suivants :
La CODP a adressé un courrier aux entreprises ci-dessous, qui représentent plus de 25 enseignes multi-établissements et des centaines de restaurants à travers l’Ontario, pour les informer au sujet des préoccupations relatives aux codes vestimentaires et des obligations prévues par le Code. Ce courrier incluait un aide-mémoire des mesures à prendre (par tous les restaurants) pour garantir que leurs codes vestimentaires ne sont pas contraires au Code. La CODP a fixé des échéances auxquelles les entreprises devaient lui transmettre leur engagement écrit quant à la mise en œuvre des mesures prévues, et se mettre en conformité.
ENTREPRISE | Restaurant(s) |
---|---|
Cactus Restaurants Ltd. | Cactus Club Café |
Cara Operations Ltd. |
Bier Markt, East Side Mario’s, Kelsey’s, Milestones, Montana’s Prime Pubs: Fionn MacCool’s, D'Arcy McGee's, Paddy Flaherty's, Tir nan Óg The Landing Group: Baxters, Hunters, Williams, Jacksons, Harpers, Arthurs, Carters, Kellys, Taylors |
Earl’s Restaurants Ltd. | Earl’s Kitchen and Bar |
FAB Restaurant Concepts, Inc. | Against the Grain, Brazen Head, Dominion Pub and Kitchen, Foggy Dew, Murphy’s Law, Pogue Mahone, Pour House, Watermark |
Firkin Group of Pubs | 27 Ontario Firkin pubs |
Imago Restaurants |
Duke Pubs – Duke of: Devon, Kent, Richmond, Westminster, York, Somerset |
Imvescor Restaurant Group Inc. | Bâton Rouge |
JOEY Restaurant Group | JOEY Restaurants |
The Keg Steakhouse and Bar | The Keg Steakhouse and Bar |
Moxie's Restaurants, LP | 24 Ontario Moxie’s Grill and Bar locations |
Pegasus Group of Companies, Inc. | Figo, Fox and Fiddle, Home of the Brave, La Carnita, Macho Radio Bar, The Miller Tavern, O'Grady's Tap & Grill, Wheat Sheaf Tavern, Palais Royale, The Grand Luxe |
Shoeless Joe’s Sports Grill | Shoeless Joe’s Sports Grill |
SIR Corp (Service Inspired Restaurants Corporation) | Canyon Creek, Duke’s Refresher Bar, Jack Astor’s, Loose Moose, REDS, Scaddabush |
Urban Dining Group, Inc. | Amsterdam Brewhouse, Gabby’s Restaurant Group, Hey Lucy |
Le courrier d’enquête de la CODP contenait un aide-mémoire permettant aux organismes de s’assurer que leurs codes vestimentaires et politiques en matière d’uniformes sont conformes aux protections du Code relatives au sexe, telles que présentées dans la Position de la CODP sur les codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe. Si cette enquête visait certaines entreprises, tous les restaurants (et autres employeurs) de l’Ontario ont l’obligation juridique de garantir que leurs exigences vestimentaires ne sont pas contraires au Code.
Tous les codes vestimentaires et politiques en matière d’uniformes devraient :
Cet aide-mémoire est disponible en ligne à l’adresse : http://www.ohrc.on.ca/fr/position-de-la-codp-sur-les-codes-vestimentaires-fondés-sur-le-sexe/aide-mémoire-sur-les-codes-vestimentaires.
La CODP a demandé à chaque entreprise de mettre en œuvre ces mesures dans ses établissements ontariens et de confirmer sa mise en conformité d’ici à décembre 2016, avec documentation à l’appui (politiques, communications et supports de formation, par exemple).
Globalement, la réaction des entreprises contactées a été positive. La plupart d’entre elles avaient connaissance des préoccupations relatives aux codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe, et plusieurs ont déclaré avoir déjà modifié leur code vestimentaire ou être en train d’apporter des modifications au moment où le courrier de la CODP leur est parvenu. Pendant plusieurs mois, la CODP a transmis des mises à jour et fait une rétroaction à l’ensemble des restaurants contactés, et instauré un dialogue afin d’aider ces organismes à identifier les sources d’inquiétude et à y répondre.
De manière générale, les entreprises ont émis un avis favorable quant à la résolution des questions liées au code vestimentaire et au harcèlement sexuel et des problèmes fondés sur le sexe, mentionnant :
Elles ont toutes fourni des documents attestant l’élaboration de nouvelles politiques ou la modification de leurs politiques existantes en matière de code vestimentaire et/ou de toilette dans l’ensemble ou dans certaines de leurs enseignes.
Globalement, les restaurants se sont montrés plutôt engagés : ils ont sollicité une rétroaction, pris part à des discussions constructives et apporté encore des modifications en réponse aux commentaires de la CODP, de façon à s’assurer que leurs codes vestimentaires sont plus équitables et inclusifs.
Plusieurs entreprises, dont Cara, Earl’s, JOEY, Moxie’s, Pegasus, Shoeless Joe’s et Urban Dining Group, ont fourni une partie ou la plupart des renseignements demandés, mais n’ont pas répondu à l’ensemble des préoccupations énoncées par la CODP dans son courrier d’enquête.
Les autres entreprises ont modifié leurs politiques de manière positive et résolu la plupart des problèmes; toutefois, certaines préoccupations sont toujours d’actualité.
Toute entreprise dont les politiques ne sont pas conformes aux mesures préconisées dans l’aide-mémoire s’expose à des plaintes pour atteinte aux droits de la personne. Les entreprises peuvent utiliser les ressources mises à disposition par la CODP pour s’assurer que leurs politiques ne sont pas discriminatoires en vertu du Code (cf. annexe D).
Certains restaurants soulignent la valeur des uniformes et des codes vestimentaires dans l’optique de promouvoir leur enseigne, de maintenir une apparence professionnelle et homogène, de distinguer le personnel des clients, et de répondre aux préoccupations en matière de santé et de sécurité (chaussures antidérapantes, réduction des risques d’accident en lien avec les bijoux et absence de cheveux dans les aliments). Il s’agit là de motifs commerciaux légitimes, à condition que ces exigences n’aient pas de répercussion discriminatoire au regard du Code.
Certaines entreprises possédant de multiples enseignes ont remarqué qu’une ou plusieurs d’entre elles prévoyaient déjà un code vestimentaire essentiellement similaire pour l’ensemble des membres du personnel. Néanmoins, quelques-unes ont pu identifier des possibilités de mise à jour de leurs politiques afin de les rendre plus inclusives.
Un petit nombre d’entreprises ont déclaré leur intention de demander l’avis du personnel à propos des codes vestimentaires et en tenir compte. Cette démarche positive peut contribuer à réduire les préoccupations. Toutefois, les employé(e)s n’ont pas toujours les mêmes besoins en vertu du Code, et sont touché(e)s de différentes manières par les exigences en matière de code vestimentaire. Les employeurs doivent prendre des mesures proactives pour rendre leurs politiques aussi inclusives que possible et instaurer des processus de gestion des demandes d’adaptation aux besoins en vertu du Code, et pour répondre aux plaintes liées au code vestimentaire.
Les entreprises ont fait état d’un degré variable de souplesse et de choix proposé à leur personnel en matière de tenue vestimentaire, par exemple :
Les entreprises peuvent prévoir des exigences en matière de tenue vestimentaire et de toilette afin que les membres du personnel respectent l’image de marque de l’enseigne et/ou atteignent leurs objectifs professionnels. Toutefois, elles doivent avoir conscience que plus leurs exigences sont normatives, plus elles risquent de créer des obstacles pour les membres du personnel, par exemple :
Voici quelques-unes des modifications positives les plus fréquemment apportées par les restaurants à leur code vestimentaire et aux politiques connexes :
Bon nombre d’entreprises ont identifié et supprimé des exigences sexospécifiques à cet égard dans leurs codes vestimentaires, par exemple :
La plupart des entreprises ont déclaré avoir mis en place des déclarations, politiques et processus ou modifié leurs déclarations, politiques et processus existants afin de prendre en charge les plaintes et les demandes d’adaptation liées au code vestimentaire. Par exemple, elles ont souvent précisé :
Plusieurs grandes entreprises ont également mis en place une adresse électronique, un numéro de téléphone ou une ligne d’information permettant au personnel de déposer une plainte de façon anonyme ou confidentielle.
Les entreprises ont décrit plusieurs manières d’informer le personnel des modifications apportées en matière de code vestimentaire, par exemple :
Bon nombre d’entreprises ont fait état d’autres initiatives visant à améliorer l’équité entre les sexes et à créer un environnement positif, sûr et accueillant. Par exemple :
Les entreprises ont rapporté l’adoption de nombreuses pratiques exemplaires et la révision de leurs politiques. Toutefois, elles ont également identifié dans leurs réponses des axes d’amélioration.
Malgré l’avis de la CODP, deux restaurants exigent toujours que les membres de leur personnel aient les cheveux lâchés (p. ex., interdiction des barrettes et accessoires). Si la formulation ne désigne pas spécifiquement les femmes, il est probable que cette exigence touche les femmes de manière disproportionnée et a différentes répercussions fondées sur d’autres motifs visés par le Code, en plus de l’identité sexuelle. Les entreprises maintenant cette exigence s’exposent à des plaintes pour atteinte aux droits de la personne.
Si un employeur peut raisonnablement attendre de ses employés qu’ils soignent leur apparence, la longueur et la texture des cheveux varient parmi les membres du personnel, quel que soit leur sexe. Les préférences en termes de longueur et de coupe de cheveux peuvent être en lien avec le sexe, l’expression de l’identité sexuelle, la race, l’ascendance, l’origine ethnique, la croyance (religion) ou d’autres motifs visés par le Code.
Plusieurs restaurants ont indiqué que tous les membres du personnel portant les cheveux longs, quel que soit leur sexe, doivent s’attacher les cheveux ou se coiffer de façon à les maintenir dans leur dos, afin d’éviter tout contact réel ou perçu avec les aliments.
Les lignes directrices de certaines entreprises en matière de maquillage et de bijoux restent problématiques, car elles impliquent une préférence sexualisée concernant l’apparence. Une entreprise a déclaré à la CODP qu’elle n’impose pas aux femmes de porter des bijoux ou du maquillage, mais cette phrase figurant dans sa politique implique une préférence à ce sujet : « les colliers fantaisie sont un bon moyen de mettre en valeur son sens de la mode ». Une autre entreprise a résolu ce problème en modifiant une déclaration indiquant que le maquillage « joue un rôle important pour avoir une apparence soignée », de façon à clarifier que le maquillage, pour celles qui décident d’en porter, ne doit pas être trop voyant.
La CODP a déclaré qu’il convient d’autoriser une variété de coupes de cheveux, et que le maquillage, le vernis à ongles et les bijoux (attentes classiques à l’égard des femmes) n’ont aucun lien avec la capacité d’une personne à effectuer son travail. Toute règle ou restriction qui a des répercussions différentes fondées sur le sexe, l’expression de l’identité sexuelle ou d’autres motifs visés par le Code et qui n’est pas liée aux exigences du poste est susceptible d’enfreindre le Code.
Bon nombre d’entreprises concernées par cette enquête ont fourni des politiques incluant des lignes directrices plus inclusives et non discriminatoires en matière de coiffure, de toilette et d’accessoires, par exemple :
Reportez-vous à l’annexe C pour consulter un exemple de politique en matière de code vestimentaire non discriminatoire.
On constate une forte tendance à conserver des politiques distinctes pour les membres féminins et masculins du personnel en matière de tenue, d’accessoires, de chaussures et de tenue vestimentaire. Si elle n’est pas discriminatoire par nature, cette démarche peut créer des doublons et donner lieu à des options non équivalentes susceptibles d’induire une discrimination. Elle peut forcer les employées à porter des vêtements traditionnellement sexualisés ou tous les membres du personnel à se conformer à des attentes vestimentaires fondées sur le sexe qui ne reflètent pas forcément leur propre identité sexuelle.
Les exemples ci-dessous présentent des options vestimentaires non équivalentes observées dans les restaurants dont les politiques variaient pour les femmes et les hommes occupant le même poste :
Les entreprises doivent s’assurer que leurs exigences en matière de code vestimentaire ne reposent pas sur des préjugés inconscients et des attentes sexualisées. Pour ce faire, elles peuvent définir des exigences/options vestimentaires non discriminatoires pour tous les membres du personnel occupant un poste, et autoriser chaque employé(e) à choisir l’option qui lui convient le mieux dans cette liste (cf. exemple à l’annexe C).
Dans certains cas, l’ordre dans lequel les vêtements ou chaussures sont décrits ou illustrés, les images utilisées ou le langage employé dans la politique impliquent une préférence à l’égard d’articles sexospécifiques.
De nombreuses entreprises fournissent une illustration des options proposées à leur personnel en matière de tenue vestimentaire et de chaussures. Un support visuel peut s’avérer utile, mais il induit parfois une préférence pour une apparence plus suggestive ou stéréotypée selon le sexe chez les femmes. Les options vestimentaires illustrées, et leur ordre, ont une importance. Par exemple, les démarches suivantes peuvent suggérer une préférence pour une tenue stéréotypée en fonction du sexe :
Si la CODP a circonscrit son enquête à certaines entreprises, la Position de la CODP sur les codes vestimentaires sexualisés et fondés sur le sexe s’applique partout en Ontario. Ce document de position et les outils et ressources connexes de la CODP (annexe D) ont pour but d’aider toutes les entreprises à identifier et à éliminer les obstacles en matière de code vestimentaire.
Tous les restaurants et autres entreprises de l’Ontario doivent s’assurer que leurs politiques en matière de code vestimentaire sont conformes au Code. Cette étape est essentielle pour créer des milieux de travail équitables et pour prévenir les atteintes aux droits de la personne ainsi que les litiges.
Nous encourageons les membres du personnel dans la restauration et les autres employé(e)s qui jugent que les politiques en matière de code vestimentaire sont discriminatoires à leur endroit à faire part du problème à leur employeur, si cela leur paraît possible, et à défendre leurs droits en s’appuyant sur les politiques et autres ressources de la CODP. Si cela n’aboutit pas ou n’est pas réalisable, ces personnes peuvent choisir de déposer une requête en droits de la personne auprès du Tribunal des droits de la personne de l’Ontario et/ou de communiquer avec le Centre ontarien d’assistance juridique en matière de droits de la personne (COAJDP) pour obtenir de l’aide dans cette démarche.
Les protections en matière de droits de la personne sont comparables à l’échelle du Canada, et il n’y a pas de limite de compétence concernant les problèmes liés aux codes vestimentaires fondés sur le sexe. La législation sur les droits de la personne impose aux employeurs de prendre des mesures proactives pour garantir qu’ils offrent un milieu inclusif dans lequel les personnes de tout sexe peuvent travailler sans discrimination.
Exemples d’exigences ou d’attentes qui, en matière de code vestimentaire, sont liées au sexe ou sexualisées et susceptibles d’enfreindre le Code des droits de la personne :
Ces règles assujettissent les femmes à des normes et des répercussions différentes de celles des hommes, et sont susceptibles d’exclure des membres du personnel sur la base de la croyance (religion) ou du handicap.
Certains employeurs de l'Ontario exigent que leurs employées portent des vêtements sexualisés ou s'habillent d'une façon conforme à leur sexe au lieu de travail, notamment en exigeant qu'elles portent des hauts talons, des jupes courtes, des vêtements plaqués ou des décolletés plongeants. Ce genre de codes vestimentaires renforce les stéréotypes et les notions sexistes sur l'allure des femmes et pourrait être contraire au Code des droits de la personne de l'Ontario (le Code).
Les codes vestimentaires sexualisés et conformes au sexe sont bien trop courants dans certains restaurants et bars, ainsi que dans d'autres services. Qu'ils constituent une politique formelle ou une pratique informelle, ces codes vestimentaires contribuent à un environnement de travail désagréable et discriminatoire pour les femmes. Les employées peuvent faire l’objet d’une surveillance visant à s’assurer qu’elles respectent le code vestimentaire, et en subir les conséquences relativement à l’emploi si elles omettent de s’habiller, de se coiffer, de se maquiller ou de porter des bijoux d’une certaine façon. Les employées peuvent se sentir contraintes d'accepter un code vestimentaire sexualisé pour décrocher un emploi ou de peur de perdre leurs pourboires, leurs quarts ou même leur emploi.
Les employeurs peuvent avoir des codes vestimentaires, mais seulement s'ils n’enfreignent pas le Code des droits de la personne de l'Ontario. Des décisions dans des affaires de droits de la personne qui remontent aux années 1980 ont affirmé que les codes vestimentaires qui ont des répercussions préjudiciables fondées sur le sexe enfreignent les lois protégeant les droits de la personne[18].
Les employeurs doivent s'assurer qu’aucun uniforme ni aucune politique vestimentaire ne porte atteinte à la dignité des employés et au droit de participer pleinement au lieu de travail pour des motifs liés au Code, comme le sexe (y compris la grossesse), la race, l'identité sexuelle, le handicap, l'expression de l'identité sexuelle et la croyance (religion)[19]. Les codes vestimentaires peuvent être discriminatoires selon un ou plusieurs motifs du Code. Ils peuvent également s’avérer discriminatoires du fait de la combinaison ou de l’intersection de plusieurs motifs du Code. Par exemple, un code vestimentaire obligeant, sans exception, une femme à mobilité réduite à porter une jupe restrictive peut être discriminatoire sur la base de l’intersection entre le handicap, le sexe et l’expression de l’identité sexuelle.
Les employées ne devraient pas être assujetties à des exigences plus rigoureuses que les employés de sexe masculin, et elles ne devraient pas être tenues de s'habiller d'une façon sexualisée pour attirer des clients. L'employeur devrait être prêt à prouver que toute différence fondée sur le sexe dans le code vestimentaire est légitimement nécessaire aux fins de l'emploi. Si l'employeur ne peut pas prouver ce lien, le code vestimentaire est discriminatoire. Par exemple, dans une affaire de violation des droits de la personne, le tribunal décisionnel a conclu qu'en l'absence de toute justification par l'employeur, l'exigence que le personnel féminin ne porte que des jupes, alors que les employés de sexe masculin étaient autorisés à porter des pantalons, était discriminatoire[20].
Les codes vestimentaires fondés sur le sexe nuisent à la dignité des femmes et les rendent vulnérables à des actes de harcèlement sexuel par d'autres membres du personnel, des clients et la direction[21]. La Politique sur la prévention du harcèlement sexuel et du harcèlement fondé sur le sexe de la Commission ontarienne des droits de la personne dresse une liste de certains emplois – comme les massothérapeutes, serveuses et serveuses de bar – où les femmes sont soumises à des avances sexuelles non désirées. Les tribunaux décisionnels ont statué sur des plaintes en matière de droits de la personne déposées par des employées qui avaient été victimes d'un comportement sexuel non désiré parce qu'elles devaient adhérer à un code vestimentaire fondé sur le sexe[22].
Le Code crée une obligation, pour les employeurs, d'éliminer les obstacles à la participation égale et entière des femmes à l'emploi, de prendre des mesures en vue de prévenir le harcèlement sexuel et d'agir rapidement pour éliminer le harcèlement sexuel existant. Dans le cadre du Plan d'action pour mettre fin à la violence et au harcèlement sexuels, publié par le gouvernement de l'Ontario en 2015[23], des modifications apportées à la Loi sur la santé et la sécurité au travail renforcent l'obligation pour les employeurs de prévenir et d'éliminer le harcèlement sexuel. En vue de remplir cette obligation, les employeurs devraient examiner leurs codes vestimentaires existants et en supprimer toute exigence discriminatoire, le cas échéant[24].
Lorsqu'ils élaborent des codes vestimentaires pour satisfaire les besoins de leur entreprise, les employeurs ne devraient pas se fonder sur des stéréotypes ou des notions sexistes à l'égard de la façon dont des hommes et des femmes devraient s'habiller. Ils devraient envisager une gamme d'options vestimentaires. Les codes vestimentaires doivent être souples et viser tout le personnel, sans égard au sexe, à l'identité sexuelle, à la race, au handicap, à l'expression de l'identité sexuelle ou à la croyance religieuse. Les employés devraient être capables de choisir parmi une gamme d'options, sans pression ou contrainte. De plus amples renseignements sur l'élaboration de codes vestimentaires non discriminatoires figurent dans la publication de la CODP intitulée Les droits de la personne au travail.
[18] McKenna c. Local Heroes Stittsville, 2013 TDPO 1117 (CanLII) [les quarts d’une femme ont été réduits après qu’elle a fait part de préoccupations à l’idée de porter un uniforme ajusté en raison de sa grossesse apparente]; Doherty and Meehan c. Lodger's International Ltd. (1981), 3 C.H.R.R. D/628 (N.B. Bd.Inq.) [femmes obligées de porter une veste style « smoking » et des shorts qui accentuaient leur sexualité féminine]; Ballantyne c. Molly'N'Me Tavern (1982), 4 C.H.R.R. D/1191 (Ont. Bd. of Inq.) [femme à qui un emploi a été refusé car elle refusait de travailler comme « serveuse aux seins nus »]; Mottu c. MacLeod, [2004] B.C.H.R.T.D. No. 68, 50 C.H.R.R. D/223 [serveuses tenues de porter un haut de bikini pour une soirée plage]; Noseworthy c. Canton Restaurant (2009), 69 C.H.R.R. D/33 (N.L. Bd.Inq.) [employées tenues de porter des jupes uniquement].
[19] Pour une discussion sur les codes vestimentaires et les personnes transgenres et individus dont le genre est non conforme, voir la publication de la Commission ontarienne des droits de la personne intitulée Politique sur la prévention de la discrimination fondée sur l'identité sexuelle et l'expression de l'identité sexuelle, à http://www.ohrc.on.ca/fr/politique-sur-la-pr%C3%A9vention-de-la-discrimination-fond%C3%A9e-sur-l%E2%80%99identit%C3%A9-sexuelle-et-l%E2%80%99expression-de-l. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les conséquences des codes vestimentaires sur les différentes croyances, voir la politique de la CODP intitulée Politique sur la prévention de la discrimination fondée sur la croyance, à http://www.ohrc.on.ca/fr/politique-sur-la-pr%C3%A9vention-de-la-discrimination-fond%C3%A9e-sur-la-croyance.
[20] Noseworthy c. Canton Restaurant, supra note 1.
[21] The Restaurant Opportunities Centers United Forward Together, The Glass Floor: Sexual Harassment in the Restaurant Industry (2014) en ligne : The Restaurant Opportunities Centers United Forward Together http://rocunited.org/pr-the-glass-floor-report/ (récupéré le 10 février 2016), p. 25; Kaitlyn Matulewicz, « Law and the Construction of Institutionalized Sexual Harassment in Restaurants », Revue canadienne de droit et société, vol. 30, n° 3 (2015), p. 401-419.
[22] Noseworthy c. Canton Restaurant, supra note 1; Doherty and Meehan c. Lodger's International Ltd., supra note 1.
[23] Le plan d'action est intitulé Ce n'est jamais acceptable : Plan d'action pour mettre fin à la violence et au harcèlement sexuels. Voir https://www.ontario.ca/fr/document/plan-daction-pour-mettre-un-terme-la-violence-et-au-harcelement-caractere-sexuel (récupéré le 13 novembre 2015).
[24] Voir la Loi de 2016 sur le Plan d’action contre la violence et le harcèlement sexuels (en soutien aux survivants et en opposition à la violence et au harcèlement sexuels), L.O. 2016, chap. 2.
Voici des exemples de descriptifs d’un code vestimentaire non discriminatoire d’après des codes vestimentaires déjà en vigueur dans des restaurants ontariens, comprenant une variété de styles et de degrés de formalité. Remarque : tous les postes offrent la possibilité de porter un pantalon.
Sous chaque option qu’elles décident d’autoriser, les entreprises peuvent stipuler des lignes directrices concernant la couleur, la provenance, le style, la matière et/ou les motifs, par exemple, et la façon dont le vêtement peut être porté (possibilité de retrousser les manches ou le bas du pantalon, limites de longueur des jupes ou des shorts, restrictions saisonnières, etc.).
Hauts :
Option 1 : chemise ou chemisier boutonné(e), propre et repassé(e), qui ne dépasse pas
Option 2 : chemise habillée ou blouse propre et repassée avec ourlet tailleur
Option 3 : haut/chandail habillé
Option 4 : robe
Couches supplémentaires :
Option 1 : gilet (avec chemise habillée ou chemisier qui ne dépasse pas)
Option 2 : veste de sport ou blazer
Option 3 : cardigan, chandail ou veste
Bas :
Option 1 : pantalon droit et/ou jean
Option 2 : jupe noire (par exemple, « pas plus de 3,75 cm [1 ½ po] au-dessus du genou »)
Sous-vêtements :
Option 1 : chaussettes
Option 2 : (avec une jupe ou une robe) collants, bas ou chaussettes - facultatif
Hauts : chemises ou chemisiers à manches courtes ou longues au logo de l’entreprise
Bas :
Option 1 : pantalon noir/jean en denim indigo, etc.
Option 2 : short de ville noir (en été)
Option 3 : kilt au logo de l’entreprise avec broche et chaussettes/bas/collants
Chaussures :
Accessoires :
Les ceintures peuvent/doivent être portées avec un pantalon. Précisez si besoin :
Bijoux (précisez le caractère facultatif)
Accessoires de coiffure (précisez le caractère facultatif). Indiquez si besoin :
Apparence personnelle
Demandes d’adaptation et plaintes
Le guide Les droits de la personne au travail aide les employeurs à respecter la législation sur les droits de la personne et à éviter toute discrimination en matière de publicité, d’embauche et de tous les autres aspects de l’emploi. Veuillez consulter en particulier les parties suivantes :